l’essentiel Des acteurs pleinement engagés sur la question

Quatre experts ont nourri les débats pendant une heure en ouverture du Salon de l’Immobilier de Toulouse ce vendredi 30 septembre, autour de la question de l’inflation et de ses répercussions sur l’immobilier, les coûts de construction et la dynamique du marché en général.

Le Lab Immo organisé par le groupe Dépêche du Midi avait choisi de s’expatrier au Salon de l’Immobilier de Toulouse pour une table-ronde très attendue autour de l’actualité du moment : comment faire face à l’inflation dans le secteur de l’immobilier ? Autour de l’animateur-journaliste Yann Fernandez, ils étaient quatre en plateau à intervenir dans leurs domaines de compétence : Marc Vaujany (directeur général du Crédit Mutuel Midi Atlantique), Cyril Gasparotto (directeur général d’Éclisse Promotion), Philippe Ruquet (délégué en charge des relations avec les médias à la Chambre des Notaires de la Cour d’Appel de Toulouse) et Franck Ribière (FBTP 31).
Le taux d’usure va remonter
Le tour de table a tout d’abord permis de faire un point sur les conditions d’emprunt des particuliers, à l’heure où les taux d’intérêt remontent mais également où la question du taux d’usure est sur toutes les lèvres. Ce fameux taux d’usure qui ferme la porte à de nombreux projets depuis quelques semaines, était décortiqué par Marc Vaujany en tant qu’acteur important du financement des particuliers. « Après une décennie où les taux d’emprunt étaient plutôt bas, ceux-ci ont repris leur marche en avant et vont continuer à avancer avec l’inflation qui revient à un haut niveau » concédait-il rappelant au passage que la marge de manœuvre des banques était limitée en ce sens puisque « les banques centrales resserrent leurs politiques monétaires avec la BCE qui a augmenté ses taux ». Pour autant, avec moins de 2%, le taux d’emprunt moyen observé en août, est inférieur au niveau de l’inflation. Concernant le taux d’usure qui a « grippé » la machine du crédit ces derniers mois, sa réévaluation au début de ce mois d’octobre va permettre plus de souplesse à ceux qui vont solliciter un crédit immobilier. Cette nouvelle a de quoi réjouir le marché toulousain qui demeure malgré tout très dynamique et où le besoin de construire est toujours aussi prégnant comme en attestait Cyril Gasparotto. « Nous avons en France une culture de l’accession et de la propriété, qui nous pousse à rester optimiste » expliquait-il. Des dispositifs s’adaptent en effet à la conjoncture comme le fait par exemple Éclisse Promotion sur une partie de son marché dédié à l’accession sociale à la propriété, via le dispositif BRS qui dissocie le terrain du bâti…
Des constructions plus chères
Pour autant que la construction soit toujours sur une belle dynamique en région toulousaine, l’inflation se répercute forcément sur le coût final. « La tension sur les prix de la construction que nous connaissons aujourd’hui, c’est +20 % en deux ans sur les matériaux » prévenait Franck Ribière, représentant la fédération du BTP de Haute-Garonne, qui précisait « et nous ne sommes pas encore au plus haut de l’augmentation ». Ajoutée à cela, la répercussion de la RE 2020, il y a aussi le coût de la construction qui grimpe encore de 8 à 10 %… Dans la bouche de Philippe Ruquet, il était également question de construction qui, chiffres à l’appui, constatait un resserrement notable des prix entre le neuf et l’ancien. « Le marché de l’ancien reste très attractif cette année encore avec une exposition de l’attractivité des villes moyennes comme Albi ou Cahors qui tirent leur épingle du jeu : une tendance que personne n’avait identifiée » appuyait-il. Revenant à Toulouse, il rappelait enfin que si les prix continuaient d’augmenter, les biens restaient encore accessibles par rapport à la taille de ville et au niveau national.

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