À Villeveyrac, l’équipe de recherche à déjà trouvé plusieurs fossiles dont ceux de dinosaures, plantes et tortues.
Fouiller la terre de Villeveyrac pour y découvrir la biodiversité de l’ère du Crétacé supérieur, du temps où les dinosaures, en pleine expansion, dominaient encore le monde, c’est la mission que se sont donnée deux enseignants chercheurs, spécialistes en paléontologie des espèces et de la flore.
Après une tentative échouée l’an passé pour cause d’incendie, Xavier Valentin et Bernard Gomez sont revenus, plus motivés que jamais, avec l’accord de la société Sodicapei, propriétaire du site, et de la mairie, sur le gisement de fossiles en bordure du lac de l’Olivet.
Armés de leur équipe d’étudiants et de volontaires de la ville, les deux passionnés de l’ère Secondaire ont d’ores et déjà trouvé trois ossements et fossiles de dinosaures dont un fémur de Rhabdodou, ornithopode, deux types de crocodiles et deux types de tortues, dans cette zone qui était certainement une ancienne rivière d’eau douce.
Le chantier, sur les pentes du lac de l’Olivet, représente une véritable mine d’or en paléontologie des plantes. "On retrouve des fossiles de plantes avec les nervures bien dessinées, ça permet de recréer le paysage des animaux qui vivaient ici il y a 84 millions d’années", explique Xavier Valentin chercheur à l’Université de Poitiers.
Plus encore, Bernard Gomez, enseignant à l’Université de Lyon, qui travaille régulièrement sur de nombreux chantiers en France et en Europe, insiste sur le caractère exceptionnel du territoire étudié. "Ici, on retrouve une diversité de plantes à fleurs qui correspond bien à l’ère du Crétacé, alors que dans les Pyrénées ou en Italie par exemple, on a une dominance des conifères. En France, personnellement, je ne connais pas d’équivalent", précise-t-il.
Et pour cause, le paléontologue, spécialiste des plantes, pointe du doigt le climat subtropical d’eau douce qui régnait à l’époque, particulièrement propice à la foison d’une diversité de végétaux et aux grandes forêts.
Ce site, Xavier avait découvert son potentiel en 1998 lors de sa participation à la trouvaille des restes d’un tout nouveau dinosaure, le Struthiosaurus languedociens. Plus encore, il semble que la commune de Villeveyrac et ses alentours se situent sous un nid de fossiles et trésors de l’âge Mésozoïque.
En effet, à Mèze, non loin de là, se trouve le plus grand musée parc d’Europe sur les dinosaures et la préhistoire. Plus encore, sur la commune, des œufs de dinosaures ont été trouvés par Alain Cabo en 1996, véritable moment d’impulsion pour la recherche en paléontologie sur les terres du bassin de Thau.
Sous la chaleur accablante de ce mois de juillet, les treize étudiants et autres volontaires, forts de patience et persévérance, taillent minutieusement les couches du sol. C’est le cas d’Ambre Duchenoy-Ott, 25 ans, en attente de Master à l’Université de Bordeaux "J’ai profité de mon année sabbatique au Muséum de Paris et Xavier m’a contacté suite à mon rapport de stage lu sur internet. Il m’a demandé de participer aux fouilles et c’est avec joie que j’ai accepté ! En paléontologie, c’est bien de faire de la théorie mais concrètement, elle vient bien de quelque part, et trouver des choses de plusieurs millions d’années, c’est beaucoup de fierté et d’émotions", confie-t-elle.
Et parmi les étudiants, certains viennent même de Belgique. Valentin Jamart, 23 ans, étudiant à l’Université de Liège en Master 2, profite de cette expérience pour peaufiner son éventuel mémoire sur la paléontologie. "Un de nos professeurs de géologie nous a envoyé un mail en présentant le projet de fouille dans l’Hérault, j’ai envoyé mon CV et j’ai été pris. C’est une aubaine car en Belgique, la spécialisation paléontologie n’existe pas vraiment, c’est plus général. Donc faire un stage comme celui-là me permet de mieux me rendre compte de la profession sur le terrain", déclare-t-il avant d’ajouter : "En plus, il y a une super ambiance dans le groupe, les Français nous ont bien acceptés malgré notre défaite en demi !".
Commencée depuis le 16 juillet jusqu’à aujourd’hui, la fouille s’inscrit dans le cadre d’un travail de recherche en partenariat avec le laboratoire Palevoprim de l’Université de Poitiers, l’association de recherche en paléontologie Palaios, la municipalité de Villeveyrac et la société Sodicapei. Les découvertes majeures serviront à une étude scientifique plus approfondie en laboratoire. "On commencera par une approche macro, puis si le matériel est bien préservé, on passera à une approche microscopique plus minutieuse", explique Bernard Gomez.
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Il semblerait, d'après les dernières infos des milieux autorisés, que l'on ait trouvé des restes de dinosaures du PS.

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