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Il est toujours aussi fascinant de constater qu’une forêt s’épanouissait jadis à l’emplacement de sa résidence. Ou que la main de l’homme a pu changer le cours d’une rivière. C’est le charme des vieux plans que de faire voyager dans le temps.
À ce titre, la carte de Cassini, du nom de ses concepteurs, père et fils, au XVIIIe siècle, est un bijou. Qui plus est facilement accessible: une nouvelle version numérisée de cette première carte topographique et géométrique établie à l’échelle du royaume de France vient d’être mise en ligne, consultable gratuitement sur internet.
Ce qu’on y voit, notamment? Notre territoire dans ses moindres détails. Toulon était alors une cité fortifiée d’environ 15.000 habitants, limitée à la basse-ville, la haute-ville et une partie de l’actuel port militaire. Avec ses deux darses, l’ancienne et la nouvelle.
“On distingue nettement les fortifications de Henri IV à l’est et, à l’ouest, celles de Vauban”, note l’historien local André Bérutti. Les alentours, à commencer par le Mourillon – où se trouvaient des salins! – ne sont bien souvent que des campagnes ponctuées de forts, de batteries et autres redoutes.
En 1780, date de la présentation de cette carte exceptionnelle gravée et aquarellée à la main, la rade présente aussi quelques différences avec celle que l’on connaît aujourd’hui. Point de grande jetée (achevée en 1881), mais un “passage du goulet”. Le fort Saint-Louis était une petite île et la mer s’avançait au pied de Mayol.
Quant au mont Faron, la végétation semblait y être nettement moins abondante qu’au XXIe siècle. Plusieurs raisons à cela, d’après André Bérutti: “D’abord, la population allait s’y approvisionner en bois de chauffage. Des troupeaux de chèvres y faisaient également des ravages. Enfin, un arbuste envahi de cochenille était prisé car utilisé pour fabriquer du vermillon”.
Autres incongruités: certains noms de lieux qui, depuis, ont changé. Citons la ville de La Seine, son quartier de Breguyon, le fort de la Malgue ou ce mystérieux Regnand, qui paraît désigner le fleuve de l’Eygoutier. Ce dernier a d’ailleurs déjà, à cette époque, quitté son lit originel, détourné qu’il fut par Vauban en 1679. Même histoire pour le Las, à ceci près que celui-ci reste visible à l’état de ruisseau.
Autant de particularités qui se laissent découvrir en zoomant sur le document disponible sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France (BNF) ou le Geoportail de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Les utilisateurs peuvent y naviguer de façon interactive, tout en le superposant à des cartes modernes ou même à des prises de vues aériennes actuelles.
À noter qu’un vestige de ces temps glorieux de la cartographie se trouve toujours sur les hauteurs du Revest, non loin du Grand Cap, à 782 mètres d’altitude. Il s’agit de la pyramide de Cassini, du nom de ces repères posés par le géodésien pour la conception de ses plans, par “triangulation”. Au pied de ce petit tumulus de calcaire, le panorama sur Toulon n’a sans doute plus grand-chose à voir avec celui de 1780. Si ce n’est son indémodable beauté.
 
>En savoir +
https://gallica.bnf.fr/
https://www.ign.fr/institut
https://remonterletemps.ign.fr/
La Bibliothèque nationale de France (BnF) et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) ont noué un partenariat afin de rendre accessible une nouvelle version numérisée de la carte de Cassini sur le site du Géoportail. Il s’agit de la première carte détaillée du royaume de France, réalisée entre 1756 et 1815 par la famille Cassini.
Composée de 180 feuilles accolées, le document présenté date de 1780. Aquarellé à la main, il est issu de l’exemplaire dit de Marie-Antoinette. Il offre une vision d’ensemble du royaume dans ses frontières de l’époque, ce qui explique l’absence de Nice, de la Savoie et de la Corse, mais aussi la présence de villes aujourd’hui belges, luxembourgeoises ou allemandes. Chaque feuille a été découpée en 21 rectangles collés sur une toile de jute afin d’en permettre le pliage et le transport.
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