Accusé d'avoir détourné de l'argent en tant que président de la Fédération de rugby du Kazakhstan, l'ancien joueur de Mèze, Béziers, Agen… a purgé trois ans de prison avant avant que sa peine ne se transforme en prison avec sursis. Aujourd'hui, il ne peut pas quitter son pays mais espère une amnistie. Le Kazkhstan élit un nouveau président ce dimanche 9 juin. Murat Ouembaev nous livre sa version des faits. 
Murat Ouembaev a été libéré le 17 avril dernier. L’ancien joueur de rugby de Mèze, avec qui il a été sacré de champion de France quand il est arrivé, avant de porter les couleurs de Béziers, Agen, Grenoble est devenu le président de la fédération de rugby dans son pays natal, le Kazakhstan.
Problème : dans cette fonction, la justice locale lui reproche un détournement de 17 440 946 tenges, à savoir 40 000 €. En France, beaucoup ne croient pas en cette version, et un comité de soutien a même vu le jour autour des anciens joueurs biterrois Arnaud Vercruysse et Samuel Delfaux et du Montpellier Pietr Ilvovskyi,.Bernard Laporte aussi y est allé de son courrier. La peine de six ans de prison ferme a été allégée en six ans avec sursis.
Murat, pouvez-vous nous donner votre version des faits ?
La situation politique ici est un peu spéciale donc je ne peux pas rentrer dans les détails. Aujourd’hui, j’ai six ans de prison avec sursis. Mais le sursis peut être annulé car je peux espérer bénéficier d’une amnistie puisqu’il va bientôt y avoir un nouveau président (l’élection présidentielle aura lieu ce dimanche 9 juin, NDLR)…
Où en êtes-vous aujourd’hui? 
Je suis bloqué. Je ne peux pas sortir de la ville. Je ne peux pas venir en France voir mes enfants à Paris et Nice. Ni pour mon travail qui nécessite beaucoup de déplacements. 
 
 
Êtes-vous toujours président de la fédération de rugby du Kazakhstan ?
Je suis toujours président de la Kazakhstan Rugby Fédération. Mes opposants ont créé la Qazakhstan Rugby Fédération. C’est ma fédération qui est reconnue et les autres veulent retirer ma licence.
 Qu’est-ce qui vous est reproché ?
Le financement d’un voyage à Hong-Kong en 2016. Il y avait deux sources de financement : du côté d’Hong-Kong et ceux qui ont détourné l’argent du comité sportif. Ils ont montré un papier sur lequel j’aurai fait un ordre de financement. Mais, c’est une copie, la signature n’est pas la mienne et, trois, j’aurais fait ça pour une compétition de gamin… La vérification de ma signature n’a même pas été faite.
Qui sont vos opposants ?
Ceux qui étaient là avant moi et qui sont venus me chercher parce que j’avais été professionnel pendant quatorze ans en France ! Eux avaient des difficultés parce qu’à partir de 2015, le rugby à XV n’a plus été financé. Président, j’ai séparé la fédération du club de la ville d’Almaty. J’ai amené la fédération à Astana, la capitale. Et là, ils ont commencé à me mettre des bâtons dans les roues. La fédération donnait de l’argent pour des stages ou des voyages qui n’avaient pas tout le temps lieu. Ce que l’on a fait à changer les choses. Avant, le rugby, c’était deux clubs dans deux villes. Maintenant, il y a sept villes concernées. Ils ont cherché tous les moyens pour m’embêter. 
Avez-vous continué à travailler ensemble après votre élection ?
Oui. Le rugby ici, ce n’est pas la France. C’est difficile de trouver des gens dans ce sport. Pendant trois ans, ce sont eux qui ont fait tous les papiers. Et en 2018, j’ai monté le bureau de la fédération avec trois personnes à Astana… Avant il y avait 70 salariés, maintenant, ils sont 24. 
 Avez-vous détourné cet argent ?
Non. Bien sûr que ces 40 000  € ne sont pas arrivés dans ma poche ! Tous les sous vont dans le rugby ! Ici, on est surtout sur le rugby à 7. Donc chaque voyage est subventionné pour huit personnes ! Sept joueurs et le coach. C’est ça la réalité ici. Or une équipe complète, c’est douze joueurs, deux entraîneurs, un médecin, un kiné… Donc il faut débloquer chaque fois de l’argent pour payer ces places, les soins… La fédération cherche de l’argent un peu partout. L’argent dont on parle avait été versé directement à la fédération, à la direction des équipes nationales. La corruption, de notre côté, c’est zéro. Eux avaient monté leur propre agence de voyages.
Combien de temps avez-vous passé en prison et dans quelles conditions ?
Presque trois mois. Et comme dans toutes les prisons d’ex-URSS. Ce sont des cellules de 30 à 40 mètres-carrés et on est dix dedans. Chacun avec ses habitudes. Et je ne suis pas sorti une fois pendant tout ce temps. Même pour les rendez-vous, avec son avocat par exemple, tu passes par des souterrains. Et tu partages tout avec les gens qui sont avec toi. Ce que t’apporte la famille, les amis, même si c’est 15 ou 20 kilos d’aliments, en fait, c’est un seul repas pour dix. 
Les soutiens que vous avez reçus de France, notamment de votre comité de soutien ou le courrier de Bernard Laporte, vous ont-ils aidé ?
Oui, ça m’a aidé. Quand une lettre arrive à l’ambassade, c’est noté. Ils se renseignent. Ça peut influencer. Ils vont juger plus droit. Ça a joué bien sûr. Et le soutien de Bernard Laporte, c’est gentil de sa part. On s’était rencontré dans le cadre de Wolrd rugby.Je l’ai appelé pour le remercier.

Avec Bernard Laporte, qui a envoyé un courrier de soutien.
Avec Bernard Laporte, qui a envoyé un courrier de soutien. DR

Comment allez-vous aujourd’hui ?
Ça va. Mais j’ai besoin de pouvoir travailler (il travaille dans l’horlogerie avec la Suisse) et j’ai besoin de pouvoir venir voir mes enfants en France aussi…  
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