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Pirelli a dévoilé les images du 50e anniversaire de son fameux calendrier. L’auteur n’est autre qu’Helmut Newton. Le fabricant de pneus fait revivre dans l’émotion l’un des plus grands et plus sulfureux photographes du XXe siècle.
Né le 31 octobre 1920 à Berlin et décédé le 23 janvier 2004 à Los Angeles, ce juif allemand qui a fui la montée du nazisme en 1938 a été l’élève de la grande portraitiste Else Simon. Après un passage tumultueux à Singapour, il s’engage dans l’armée australienne. À Melbourne, il rencontre et épouse sa muse, l’actrice June Brunel qui se lancera, elle aussi, en photographie sous le nom d’Alice Spring, à partir des années 70.
C’est à Paris que Newton réussit à imposer son style, comme photographe de mode, pour Vogue France puis le Vogue US, en imposant un érotisme aussi audacieux qu’imaginatif qui sera sa signature.
Les photos de ce PirelliCal 2014 dormaient depuis 1986 dans les archives de Pirelli. Un sujet que l’artiste n’a pas eu le temps d’aborder dans son Autoportrait qui s’arrête en 1982 et publié par June le mois suivant sa mort. Cette année-là, reste dans les notes, sa dernière rencontre avec Dalí, mourant à Cadaqués. Créé en 1964, sur une idée de la filiale anglaise, le premier calendrier est confié à Robert Freeman, le portraitiste des Beatles. Malgré une mise en veille de neuf ans, entre 1975 et 1983 pour cause de récession liée au choc pétrolier, l’aventure de ce produit marketing haut de gamme, devenu culte et distribué à quelque 40 000 « happy few » dans le monde, s’est poursuivie, alliant les qualités des plus grands noms de la photographie, de Richard Avedon à Bruce Weber, en passant par Mario Testino, Herb Ritts, Peter Lindbergh, Sarah Moon ou Annie Leibovitz et la plastique des plus beaux mannequins du moment. En cette année 1986, l’Angleterre et l’Italie s’affrontent en développant chacune leur projet pour conserver ou gagner la maîtrise du calendrier. Pirelli UK confie le sien à Bert Stern, le photographe de Marylin Monroe et Pirelli Italia en appelle à l’auteur des « Big nudes » qui doit cependant abandonner la prise de vue pour des raisons familiales. Les « muses sensuelles » de Stern remportent le match, sacrant le passage à une nudité « plus marquée » du calendrier. C’est presque aussi heureux, car en conservant durant trente ans le secret absolu de ces images, Pirelli nous permet aujourd’hui de redécouvrir toute la puissance évocatrice des photos d’Helmut Newton. Point ne lui est besoin de déshabiller ses modèles pour les faire désirer. Les 12 clichés d’auteur sont accompagnés de 29 photos du backstage, encore une façon pour les amateurs de se convaincre de la simplicité du maître, jouant de son Hasselblad avec un simple objectif de 80 mm.
Pour aller plus loin : www.pirellical.com et www.helmutnewton.com « Autoportrait » Helmut Newton chez Robert-Laffont 21 € et sur le site de votre journal.

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