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Dans un coin du Jura, le Centre national de ski nordique réunit toutes les installations nécessaires à l’entraînement des athlètes. Une exception en France.
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Temps de Lecture 4 min.
Vu de loin, c’est une grande bâtisse à l’architecture vieillotte mais fonctionnelle, comme il s’en est construit des centaines au tournant des années 1960 et 1970, dans ce coin du Jura frontalier de la Suisse. Aucun signe de luxe extérieur. Cela tombe bien, la commune de Prémanon, l’un des quatre villages constituant la station de ski des Rousses, n’est pas du genre bling-bling. Pourtant, le Centre national de ski nordique et de moyenne montagne (CNSNMM) aimante depuis plusieurs années les médailles. Jason Lamy-Chappuis, sacré en combiné nordique aux Jeux de Vancouver, en 2010, y a fait ses classes. Tout comme la biathlète Anaïs Bescond, sept podiums de Mondiaux au compteur, ou Martin Fourcade, venu de Font-Romeu à 17 ans.
« N’importe quel athlète des disciplines nordiques qui fait partie des équipes de France va passer en moyenne cinquante jours à Prémanon »
Le double champion olympique de Sotchi, qui vit désormais avec sa famille à Villard-de-Lans, dans le Vercors, y vient moins souvent, pris entre les compétitions et ses obligations médiatiques et personnelles. Mais, comme pour tous les membres de l’équipe de France de biathlon, Prémanon est pour Fourcade un passage obligé au moins une fois dans l’année. Et les biathlètes ne sont pas les seuls concernés : les meilleurs représentants tricolores des trois autres disciplines du ski nordique – fond, saut et combiné nordique – se retrouvent régulièrement au CNSNMM. « N’importe quel athlète des disciplines nordiques qui fait partie des équipes de France va passer en moyenne cinquante jours à Prémanon, de mai à novembre, explique Nicolas Michaud, le directeur du centre. Si vous venez l’été, vous verrez parfois un fondeur partir à skis avec un biathlète. Cela crée de l’échange et de l’interdiscipline. »
Ancien patron du nordique à la fédération, M. Michaud fut l’un des fondateurs de ce Clairefontaine des montagnes, propriété du ministère des sports et devenu un pôle Franceau milieu des années 2000. La comparaison avec le centre de football apparaît toutefois bancale. En dehors du haut niveau, une partie de l’activité du CNSNMM est consacrée à la formation des cadres. Et les espoirs qui arrivent au centre de Prémanon, généralement vers 17 ans, ne sont pas logés sur place. Non par manque de chambres – le bâtiment en compte une centaine, auxquelles s’ajoutent 24 nouveaux lits du « pavillon nordique », un ensemble de trois chalets inauguré en juin 2016 –, mais parce qu’ils sont invités à trouver des colocations dans les villages voisins. « Ici, on ne loge pas les athlètes à l’année. C’est bon qu’ils aient un peu de liberté et qu’ils sortent aussi de ce périmètre », explique Nicolas Michaud.
Ne pas les héberger permet d’économiser de l’argent en personnel et d’utiliser les moyens à disposition pour améliorer les équipements proposés dans le « périmètre ». Outre des chambres hypoxiques (qui reproduisent les effets de l’altitude sur la production de globules rouges), les sportifs disposent d’un gymnase rénové, d’une salle de musculation et d’une salle de récupération. De mai à novembre, des ostéopathes et des kinésithérapeutes sont disponibles tous les jours. Ancien entraîneur national de ski de fond et docteur en biologie, Laurent Schmitt s’occupe du suivi physiologique des athlètes afin de mieux « individualiser leur entraînement », évaluer leur niveau de fatigue et analyser « comment les aider à revenir en forme ».
« Aucun autre site en France ne rassemble des cibles de précision, un pas de tir de compétition, une salle de musculation, une zone de recherche pour la glisse, pour les carabines… »
A 1 km du centre, le stade Jason-Lamy-Chappuis des Tuffes permet de s’entraîner été comme hiver. La petite piste, d’une longueur initiale de 1,2 km, a été remplacée par un parcours de ski-roues de 3 km à la fin des années 1990. Le stade de biathlon devrait bientôt être mis aux normes de la fédération internationale, et les tremplins de saut être rénovés, moyennant un investissement de « 6 millions d’euros », se projette M. Michaud. A côté d’un pas de tir de 30 cibles, un autre pas de tir couvert, avec des cibles électroniques, a été construit. Membre de l’équipe de France présente aux Mondiaux de biathlon à Hochfilzen, en Autriche, Quentin Fillon Maillet loue les bienfaits de Prémanon : « Aucun site en France ne rassemble des cibles de précision, un pas de tir de compétition, une salle de musculation, une zone de recherche pour la glisse, pour les carabines… Ici, tout est rassemblé pour nous faciliter la vie. »
En tout, les investissements s’élèvent à « environ 12 millions d’euros en quinze, vingt ans », estime Nicolas Michaud, qui loue au passage la bonne collaboration entre le ministère des sports, sa fédération et les collectivités locales. Une quarantaine de salariés travaillent au centre. Les biathlètes peuvent notamment compter sur Franck Badiou, vice-champion olympique de tir aux Jeux de Barcelone en 1992. Désormais entraîneur du tir au sein de l’équipe de France de biathlon, il construit des carabines sur mesure. Une chambre froide lui permet même de les tester à des températures extrêmes afin d’adapter les cartouches à chaque carabine et à chaque athlète. Une structureuse, impressionnante machine, aide aussi à optimiser la glisse des spatules. Mais dans cet environnement de préparation idéal, pas de démonstration de moyens inutile : chaque sou est compté. « Ici, c’est MacGyver, on fait avec nos moyens face aux géants norvégiens, allemands ou russes, résume Laurent Schmitt. Et on arrive à réaliser quelque chose de très haut niveau. »
De quoi attirer des sportifs venus d’autres horizons. Cet hiver, des membres de l’équipe de France de judo ont profité du cadre et des installations. Le tennisman Jo-Wilfried Tsonga ou le cycliste Romain ­Bardet, eux, sont déjà venus tester les chambres hypoxiques.
Yann Bouchez(Prémanon, Jura, envoyé spécial)
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