Il faut dire que la chirurgienne dentiste, à la tête de ce cabinet, n’était pas une inconnue pour l’ordre des chirurgiens-dentistes et du tribunal judiciaire de Béziers.
En 2013, elle avait déjà écopé d’une condamnation à trois ans d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve, à 53 000 € d’amende et à l’interdiction d’exercer sa profession pendant cinq ans.
En cause, des falsifications de feuilles de soins et des factures mensongères entre janvier 2005 et mars 2012 amenant à des remboursements indus de plus de 300 000 € au préjudice de diverses caisses primaires d’assurance-maladie : 166 476 € à la RSI Languedoc-Roussillon, 68 816 € à la CPAM Hérault, 41 816 € à la caisse du Rhône et 33 120 € à celle de la Haute-Garonne.
À l’époque, l’alerte avait été donnée par un patient qui s’était étonné de voir figurer sur son relevé de remboursements, des prothèses qu’on ne lui avait jamais posées.
Les enquêteurs vont alors découvrir l’ampleur de l’escroquerie comme 20 prothèses posées sur un enfant de 5 ans ou 63 prothèses sur seulement 11 dents !
La prévenue s’était alors défendue en expliquant qu’il s’agissait de maladresses, car elle maîtrisait mal son nouveau logiciel de transmission aux CPAM. Des explications qui n’avaient pas convaincu le tribunal à l’époque.
Frappée d’interdiction d’exercice, cette chirurgienne-dentiste avait tout de même trouvé une astuce pour remonter un nouveau cabinet dentaire cette fois-ci sous forme associative et où elle aurait simplement exercé un rôle d’encadrement.
Mais là encore, les anomalies de gestion sont vite réapparues. Une nouvelle enquête est déclenchée et la professionnelle, âgée de 45 ans a dû, une nouvelle fois, venir s’expliquer ce vendredi à la barre du tribunal de Béziers sur sa manière d’exercer et sa comptabilité un peu particulière.
Au total, plus de 2 000 anomalies actes de fraude sont reprochés à cette professionnelle qui recevait, suivant ses déclarations aux organismes de remboursement, jusqu’à 40 clients/jour pour un chiffre d’affaires de plus de 1,5 million/an, montant incompatible avec un cabinet de cette taille.
“Si je gagne beaucoup d’argent, c’est parce que je travaille beaucoup et vite” explique la mise en cause devant la barre du tribunal.
Des explications qui n’auront pas convaincu les magistrats qui ont décidé de la poursuivre pour manœuvres frauduleuses, actes non-conformes, surfacturations et de détournements.
Cette fois-ci, Audrey D. a été condamnée à deux ans de prison dont un an ferme, une amende de 30.000 euros, une obligation d’indemniser les parties civiles (Assurance Maladie, MSA et RSI).
Selon nos informations, ce centre dentaire, dont les difficultés l’ont conduit en liquidation judiciaire, aurait été repris au printemps dernier par un groupe qui gère une trentaine de centres dentaires en France. Par cette reprise, le Groupe AVEC vise à relancer l’activité dentaire du centre sans dépassement d’honoraires et avec la pratique du Tiers payant.
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