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RécitElle fut l’épouse du marchand d’art Pierre Matisse, fils d’Henri, puis celle de Marcel Duchamp. Ni muse ni modèle, Alexina Sattler, décédée en 1995, comme sa fille, morte en 2021, ont veillé à la postérité de leur héritage, sans se laisser écraser par leur stature. Une vente exceptionnelle les remet en lumière.
Dans le vaste salon au parquet blanc, on l’aperçoit d’emblée, fixée au mur, entre deux étagères pleines d’œuvres d’art et chargées de souvenirs : la table-échiquier personnelle de Marcel Duchamp. L’artiste français l’avait fabriquée de ses propres mains à New York, où il avait élu domicile dès 1915. Ce fut l’un des rares objets que chérissait cet homme qui ne possédait rien, et qui adorait plus que tout, parfois même plus que l’art, les échecs. Celui qui participa à plusieurs reprises aux olympiades d’échecs avec l’équipe de France avait pensé à tout, jusqu’aux deux pendules encastrées dans le plateau de bois patiné, couleur miel.
Des images témoignent d’un Duchamp concentré, disputant une interminable partie avec son compagnon d’armes, le photographe Man Ray. Ou encore, préparant son coup attablé au bar Melitón, à Cadaqués, en Espagne, avec Salvador Dalí. Ou encore à Toronto, au Canada, avec le compositeur John Cage qui lui réclama des cours. D’autres images le montrent avec son épouse, Alexina Sattler, surnommée « Teeny », fanatique d’échecs elle aussi.
En 1968, quand Marcel Duchamp, de passage en France, meurt à Neuilly-sur-Seine, à 81 ans, Alexina Sattler quitte leur appartement de New York et s’installe près de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Elle a choisi la France et une ancienne ferme lumineuse sur deux étages, bordée de roses trémières, mais surtout la proximité avec sa fille, Jackie.
Jacqueline Matisse-Monnier est née du premier mariage de sa mère avec une autre personnalité de l’art. En 1929, à 23 ans, Teeny a épousé un certain Matisse. Pas Henri, le peintre, mais Pierre, son fils cadet, marchand new-yorkais de renom, avec lequel elle a vécu vingt ans. En 1954, elle épouse Marcel Duchamp en secondes noces.
La maison de Seine-et-Marne est habitée par le double esprit des hommes de Teeny. Ils sont partout. Chaque objet diffuse des images du passé. Comme cet échiquier, si vivant. Car Teeny a continué à faire danser les pièces blanches et noires avec les amis de passage. Des visiteurs connus : John Cage, donc, et son compagnon, le chorégraphe Merce Cunningham, l’historien de l’art Pontus Hulten, qui fut de 1977 à 1981 le premier directeur du Centre Pompidou, l’artiste britannique Richard Hamilton… Si bien que lorsqu’il est question de répartir certaines œuvres à la mort de Teeny, en 1995, Jackie, qui n’avait pas pris goût à ce sport intellectuel, n’ose se défaire de l’échiquier. Quand celle-ci s’éteint à son tour en mai 2021, ses quatre enfants – Robert, Cathy, Antoine et Nicolas – ne le descellent pas du mur où il était fixé.
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