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Alpes-de-Haute-Provence : après un lourd bilan…

Par Jérémy MICHAUDET
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Les deux tiers des Alpes-de-Haute-Provence – 450 000 hectares (ha) de végétation – sont soumis au risque feu de forêt. Et cette surface augmente car le département s’enfriche de 1 000 ha en moyenne, chaque année, selon l’Office national des forêts (ONF).
Premier constat : le risque d’incendie augmente, été comme hiver, à cause des périodes de sécheresse répétées, de la hausse des températures, des pluies intenses mais dispersée, du déficit d’enneigement et de l’activité humaine – 85 % des départs de feu sont liés à une activité humaine, selon l’ONF. Bilan : 70 feux de forêt dans le département comptabilisés depuis le 1er janvier 2022 pour près de 1 300 ha brûlés. Les interventions des sapeurs-pompiers ont entraîné un surcoût financier important de l’ordre d’un million d’euros.
Parallèlement, l’ONF observe un dépérissement du chêne vert de l’ordre de quelques centaines d’hectares dans le Val de Durance, selon les premières estimations. Cette espèce, commune en Méditerranéenne et considérée comme résistante, souffre de la canicule et du manque d’eau.
Deuxième constat : les feux en zone de montagne nécessitent une formation et un entraînement spécifiques pour les secours (par exemple, les commandos feux de forêts des sapeurs-pompiers), du matériel adapté mais aussi des pistes Défense de la forêt contre les incendies (DFCI) de plusieurs milliers de kilomètres afin d’accéder aux massifs et des citernes de réserve d’eau. Celles-ci ne sont pas toujours bien entretenues par les collectivités – ce n’est d’ailleurs pas une obligation des communes.
Préventions, équipements, effectifs, reboisements, aménagements du territoire, restaurations des sites incendiés (pour éviter les chutes de pierres ou les crues torrentielles) etc. et surtout la question des financements. Les services de l’État, l’ONF, les collectivités territoriales, le Conseil départemental et le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) doivent se retrouver une journée, mi-novembre, à Digne-les-Bains pour des Assises départementales de la protection de la forêt. De quoi réaliser un grand débriefing de la saison 2022 des feux de forêts et surtout dresser un inventaire des moyens humains et matériels nécessaires et leurs financements par les collectivités locales ou l’État.
On travaille sur deux plans : faire le bilan de cette saison et identifier les orientations stratégiques comme l’attaque du feu naissant qui reste indispensable et qui nécessite un bon maillage du territoire“, explique le colonel Christophe Paichoux, directeur du Service départemental d’incendie et de secours des Alpes-de-Haute-Provence. L’attaque du feu naissant vise à déclencher un maximum de moyens au début de l’incendie en associant les véhicules prépositionnés dans des zones à risque et les avions ou hélicoptères bombardiers d’eau. “Il faut être en mesure de disposer de véhicules et de personnels suffisants pour assurer l’opérationnel et les relèves“, souligne également le colonel Paichoux. Le Sdis 04 compte actuellement près de 1 500 sapeurs-pompiers volontaires et professionnels.
Ces assises doivent permettre de réécrire le Plan départemental de protection des forêts contre l’incendie (PDPFCI) dont la dernière édition de 160 pages couvrait la période 2006-2016… “On attend que les gens prennent conscience du risque et des ressources. Il faut que les communes ou les intercommunalités financent et entretiennent les pistes DFCI. Le Département (principal financeur du Sdis NDLR) seul ne peut pas y arriver, avance Jean-Claude Castel président du conseil d’administration du Sdis 04, par ailleurs conseiller départemental et maire de Corbières-en-Provence. On peut imaginer des aides financières pour les communes qui mettent en place les Obligations légales de débroussaillement (OLD) – pas toujours appliquées“. Une campagne de sensibilisation est d’ores et déjà imaginée pour cet hiver. Le débroussaillement obligatoire dans le rayon de 50 mètres autour des constructions ne permet pas d’éviter les incendies mais selon l’ONF il limite de 80 % le risque de destruction d’habitations.
Une réunion est attendue ce 14 octobre à l’Elysée, avant donc les assises départementales de la protection de la forêt. Le président de la République doit réunir l’ensemble des acteurs de la sécurité civile en vue d’établir un (nouveau) modèle de prévention de lutte contre les incendies. À l’ordre du jour notamment : la disponibilité des sapeurs-pompiers vis-à-vis de leur employeur ou augmenter la flotte aérienne. Parallèlement, le ministre de l’Intérieur devrait remettre au Parlement, le 1er novembre, un rapport sur le financement des services d’incendie et de secours.
450 000 ha
Les deux tiers (450 000 hectares de végétation) de la surface du département sont soumis au risque feux de forêt.
1 359 ha
70 feux de forêt ont été recensés dans le département depuis le début de l’année pour 1 359 ha brûlés contre 21 ha en 2021.
83
83 communes (42 %) du département sur 198 au total, se situent dans une zone dite à risque “important” feu de forêt et 46 % en risque “notable”.
1,2 million d’euros
Afin de boucler son budget, le Sdis 04 a demandé une aide exceptionnelle de 1,2 million d’euros au Conseil départemental (principal financeur), sur une contribution initiale de 10 millions d’euros, en raison du surcoût de l’activité feux de forêt cette année.
Initialement prévues pour le mois d’octobre, les Assises de la protection de la forêt nécessitent plus de préparations et devraient donc se tenir mi-novembre.
L’idée des assises est de prendre le sujet des feux de forêt dans sa globalité et de répondre à cette question : comment est-ce qu’on peut s’organiser collectivement en prenant compte ce nouveau contexte (sécheresse, hausse des feux de forêts, NDLR) pour faire différemment, remarque le préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Marc Chappuis. Il doit y avoir une prise de conscience généralisée de ce que la protection de la forêt renvoie à la responsabilité de tous les acteurs. Par exemple, il y a des communes exemplaires concernant les obligations de débroussaillements et d’autres ont perdu l’habitude“.
En aparté, le préfet a annoncé la tenue d’assises départementales de l’eau pour la fin du mois d’octobre : “L’eau n’est plus une ressource inépuisable. Il faut repenser la gestion collective de la ressource en eau. On a vu cet été qu’il pouvait y avoir un conflit d’usage et des décisions compliquées à prendre sur les prélèvements d’eau. Cette année, on a eu un vrai problème d’alimentation en eau potable“. Jusqu’à 30 communes ont été ravitaillés par citernes.
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