L’association le Spot, qui organise chaque automne l’Expo de ouf, a peuplé de peinture les façades dans les quartiers populaires Richelieu et Gambetta.
Bien sûr, vous pouvez aller à New York, dans le quartier de Bushwick. Bien sûr aussi, rien ne vous empêche de partir à San Francisco errer dans les rues de Mission district. Ou bien encore à Valparaiso et Berlin. Le street art y est présent à tous coins de rues, comme un feu d’artifice visuel.
Mais en ce week-end d’octobre, pas besoin d’aller si loin. Nîmes suffira bien. La trame est la même : dans la préfecture du Gard comme aux États-Unis, des quartiers populaires laissés à l’abandon et un décor voisin : deal, misère sociale et délabrement. Les quartiers en question, Gambetta et Richelieu, à l’est de la ville, séparés par l’église Saint-Baudile, à l’intersection des boulevards Gambetta et Amiral-Courbet, ont retrouvé peu à peu une seconde jeunesse.
Nom de code : L’Expo de ouf, qui chaque année se déroule de septembre à octobre pour mieux convier des artistes (à raison d’une dizaine par an) à venir graffer ou peindre les murs. C’est par Gambetta que les réjouissances ont commencé. Et elles se sont ensuite étendues au quartier Richelieu.
120 fresques murales sont peu à peu venues colorer le paysage sur des façades, à l’initiative depuis dix ans de l’association et tiers-lieu le Spot, qui organise L’Expo de ouf. Un dragon sur un mur, Rahan sur un autre, un coq fier sur un troisième, des plantes grimpantes ailleurs, des visages… La balade est un régal pour les yeux. Vous pouvez récupérer un plan détaillé des rues et des fresques au siège de l’association, 8 rue de l’Enclos-Rey, ou télécharger le plan sur expodeouf.fr.
La première année d’existence, il y a dix ans, une bande de passionnés et d’artistes avaient pris possession d’un appartement bourgeois du centre-ville, avec l’accord du propriétaire. Puis l’année d’après, le même propriétaire les a aiguillés vers un autre bâtiment. L’immeuble devait être rasé. "Il nous avait dit qu’on pouvait triper sur les murs", se souvient l’actuel directeur de l’association, Vincent Texier, 40 ans, alias Tex… Un pilier de l’équipe, tout comme Cédric Crouzy, dit Patate, qui a quitté l’association il y a un an.
Les lieux avaient hébergé auparavant le siège du Parti communiste… Le fait du hasard, mais finalement une proximité de valeurs : "C’est très collaboratif, on partage tout", insiste Tex. "Et c’est l’art comme prétexte pour aller vers les gens, souligne-t-il, en gros, c’est le bar du village." Désormais, une dizaine de salariés y travaillent. L’Expo de ouf à l’automne n’est pas une fin en soi.
Toute l’année, de nombreuses actions sont organisées : cafés philo, musique, médiation, ateliers, bar et cantine, etc. Le bâtiment du Spot et d’autres lieux sont loués par une société coopérative pour installer des bureaux, de l’artisanat d’art, des ateliers et résidences d’artistes."Il y a une réappropriation du quartier par les habitants, ils se sentent fiers, assure Vincent Texier. Je ne dirais pas que les agences immobilières surfent sur ça, mais un peu quand même."
Le tiers-lieu le Spot accueille jusqu’au 30 octobre une expo d’œuvres accrochées, avant que les murs blancs soient recouverts de nouvelles compositions, comme c’est l’habitude. "Il y a 38 couches de peinture, on a recouvert des œuvres magnifiques", explique Tex. Ce samedi, une journée des sens est organisée, avec notamment de 10 h à midi une visite guidée de certaines fresques pour voyants et non-voyants avec reproduction en peinture en relief. Du 29 au 30, pour la clôture de L’Expo de ouf, réalisation d’un fanzine au Spot. Plus de détails sur expodeouf.fr, rubrique “Voir le livret”.
 
Certains artistes de street art arrivent à percer dans le monde de l’art et certaines de leurs œuvres finissent dans des galeries. C’est le cas, au 1 bis rue Emile-Jamais, dans la galerie Corps et âme, à deux pas du Carré d’art, de deux artistes exposés en ce moment, la Montpelliéraine Nikita et le Londonien Mr Cenz. À partir du 15 novembre, ce sera au tour de l’Américain Shepard Fairey, alias Obey. La galerie de Loup Trentin-Bosquet est ouverte du mardi au vendredi et le week-end sur réservation.Tel : 09 81 89 52 38.
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on appelle ça de l'art ? c'est laid, agressif….
Trop de communication, tue la communication.

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