Entretien avec Patrick Guimez, co-fondateur de la compétition “Lords of dirt”, qui débute aujourd’hui et se déroule jusqu’à dimanche. 
Vous vous apprêtez à lancer “Lords of dirt” pour la 10e année. Qu’est-ce que le BMX “dirt” ?
Le “dirt” est l’une des disciplines dérivées du BMX. Le BMX race, qui prend la forme d’une course, est la plus connue. Il y a ensuite toute une gamme de BMX freestyle, dont le “dirt” fait partie. Cette discipline consiste à effectuer un maximum de figures acrobatiques sur un enchaînement de bosses en terre. Certains pilotes exécutent jusqu’à 3 ou 4 figures sur un seul saut. Et peuvent monter jusqu’à 10 mètres au-dessus du sol. C’est un sport extrême. Cette année surtout, le parcours est pimenté. On part d’un container perché à 8 ou 9 mètres de haut. Et les bosses peuvent atteindre plus de 5 mètres !
“Lords of dirt” attire, chaque année, un grand nombre de spectateurs. Quelle est la recette de ce succès ?
Quand on l’a créé en 2007, on s’était lancé un pari avec Patrice Nagouas : créer un contest de BMX “dirt” international réunissant les meilleurs pilotes de la planète, le temps d’un week-end. On y est parvenu. Cette saison encore, une cinquantaine de professionnels ont fait le déplacement. Des Argentins, Brésiliens, Polonais, Allemands, Italiens… Les amateurs – une cinquantaine également – viennent aussi des quatre coins du monde. C’est d’ailleurs la particularité de cet événement : leur permettre de se produire sur une ligne adaptée. Ils pourront aussi participer au concours des plus belles figures. On utilise le terme “amateurs”, mais ils ont un bon niveau. Ce sont des disciplines qui demandent beaucoup d’entraînement. Ça fait 20 ans que je suis professionnel et je peux vous dire qu’on y passe des heures. Ils assurent le show. L’année dernière, on a accueilli plus de 140 000 visiteurs. Cette année, il se pourrait toutefois qu’il y en ait un peu moins car l’événement tombe après la rentrée…
Les Français ont-ils leur chance ?
On a six Français au top cette année. Dont Jean-Baptiste Peytavit et un jeune du Biterrois, Anthony Jeanjean. Mais ils auront fort à faire. On a fait venir le Polonais Dawid Godziek, une pointure. Et un Brésilien dans le top 3 mondial : Leandro Moreira. Deux favoris.
Pourquoi organiser “Lords of dirt” à Sérignan ?
La compétition est née dans les Landes, à Tosse. Et s’est déplacée notamment en Angleterre. Cela fait cinq ans qu’elle se tient à Sérignan. Il faut dire que le site est particulier. Une structure qui accueille à la fois “dirt” et skate park, c’est rare. Il doit y en avoir une dizaine en France.
Au contraire du BMX race, le “dirt” n’est pas affilié à une fédération. Pourquoi ?
On a commencé à avoir des compétitions de “dirt” dans les années 90 et ça s’est vraiment professionnalisé à partir de 1995. Mais aujourd’hui, les événements de “dirt” sont privés. On a été affilié par le passé, avant que les pilotes ne se structurent eux-mêmes. En 2000, j’étais d’ailleurs champion de France. Aujourd’hui, la FFC essaie à nouveau de nous rassembler pour avoir un vrai championnat. Mais cela sera-t-il un plus pour ce sport ? Le BMX Race est déjà une discipline olympique depuis trois ans, et le BMX park (l’une des disciplines freestyle) pourrait y être inscrit en 2020. Ce sera peut-être un jour le tour du “dirt”. Mais ce n’est pas gagné, car cela suppose des structures adaptées. Surtout, une discipline olympique doit inclure hommes et femmes. Or, contrairement au BMX race, le dirt intéresse peu de femmes aujourd’hui. Il n’y a qu’à voir cette année : on n’en compte aucune dans la compétition.
 
Dès ce vendredi et jusqu’à dimanche, Sérignan devient donc la capitale du BMX “dirt”.
Pour ne rien rater de l’événement, voici le programme.
Vendredi 9 septembre
10 h  : ouverture du site au public (inscriptions amateurs et pros).
10 h : entraînements libres.
17 h : début des qualifications Open (amateurs et pros non invités).
19 h : entraînements Open amateurs et pros.
21 h à 1 h : soirée-concert et session DJ (animations, cadeaux…).
Samedi 10 septembre
10 h : ouverture du site.
11 h : inauguration.
11 h à 14h : entraînements Open amateurs et pros.
14 h à 15 h : animations mini BMX pour les enfants.
15 h à 17 h : fin des qualifications Open.
17 h à 18 h : entraînements Pros.
18 h à 20 h : qualifications Pro.
20 h à 22 h : annonce des 12 finalistes du Lords of Dirt 2016.
21 h à 22 h : best tricks pros.
22 h à 1 h : soirée officielle Lords of Dirt. Concert et session DJ.
Dimanche 11 septembre
10 h : ouverture du site.
10 h à 14 h : entraînements.
14 h à 14 h 30 : best tricks mini BMX.
15 h à 15 h 30 : best tricks amateurs.
15 h 30 à 16 h 15 : entraînements
16 h 30 à 17 h 30 : finales pros.
17 h 30 à 18 h : dédicaces des riders.
18 h : remise des prix Lords of Dirt 2016.
 

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