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Source : JT 20h Semaine
Quelques cartons restent à ranger, mais ça y est, Anne Guillon Verne et sa famille emménagent enfin dans leur nouvelle maison de Colombes (Hauts-de-Seine). La nouvelle propriétaire a obtenu un crédit avec un taux d'intérêt à 1,72%, bien plus que les 1% envisagés lors de sa première simulation il y a six mois. Soit un emprunt 40.000 euros plus cher. "Notre enveloppe s’est réduite, on va faire les travaux au fur et à mesure" dans le pavillon, explique-t-elle dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. 
Comme elle, les acheteurs sont nombreux à constater l'envolée des taux immobiliers. L’an passé, ils se situaient encore aux alentours de 1% en moyenne, mais ils ont doublé pour atteindre 2,05% en octobre 2022, selon l'observatoire Crédit Logement/CSA. Un record depuis de sept ans. Pour Maël Bernier, porte-parole du comparateur en ligne Meilleurtaux.com, ce taux grimpe même actuellement à 2,40% pour les crédits sur 20 ans. En 2023, il faudrait même s'attendre à des taux de 3%, voire plus, selon elle.
Cette hausse vertigineuse s’explique par la remontée des taux d’intérêts auxquels les établissements bancaires empruntent eux-mêmes auprès des banques centrales, dont la Banque Centrale Européenne (BCE). Ces dernières les augmentent pour dissuader la consommation, et ainsi tenter de limiter l’inflation galopante. "Les banques se finançaient avec un taux d'environ 0,30% en janvier et aujourd’hui, on est autour de 2,70%. Donc forcément, cela va se répercuter sur les taux de leurs crédits", nous signale l’experte. 
D’après elle, les taux immobiliers devraient ainsi atteindre "entre 3 et 3,5%" en 2023, pour que les banques puissent toujours se ménager une marge : "Si elles continuent à emprunter à 2,70%, elles devront proposer des taux à 3% au moins, ce n’est pas possible autrement", analyse-t-elle. Ce taux devrait ensuite se stabiliser vers mars ou avril, grâce au ralentissement progressif de l’inflation, avance l’experte.
En conséquence, nombreux seront les acheteurs à voir leur capacité d’emprunt chuter. Meilleurtaux.com prend l'exemple d'un couple gagnant 4000 euros par mois, dont 1400 euros iront au remboursement du crédit. Celui-ci a perdu environ 30.000 euros d’emprunt entre janvier 2022 et cette fin d’année. Si le taux de 3% se confirme pour 2023, leur emprunt aura cette fois fondu de 45.000 euros (240.000 euros prêtés seulement, contre 285.000 euros début 2022). 
Par ailleurs, de nombreux prêts risquent toujours d’être refusés. En cause, le taux d’usure des banques, c’est-à-dire le taux d'intérêt maximum légal auxquelles elles sont autorisées à proposer un prêt, qui est calculé de trois mois en trois mois alors que les taux immobiliers remontent chaque mois. Il s'établit aujourd'hui à 3,05% sur 20 ans, ce qui pousse les banques à rejeter "des dossiers parfaitement finançables", selon Maël Bernier, qui constate qu’une demande sur deux est à ce jour refusée parmi ses clients. La situation devrait légèrement s’améliorer au printemps 2023, après stabilisation des taux d'intérêt.
En revanche, "si l'on prêtera à moins de demandeurs, on prêtera toujours et on le fera de manière très sécurisée pour ceux qui répondent aux critères", poursuit la porte-parole. Malgré cette hausse des taux d’intérêt qui se poursuit, les acheteurs français restent en effet bien lotis : les taux des prêts immobiliers sur 20 ans flambent en moyenne à 6% au Royaume-Uni et et 6,5% aux États-Unis. 
Un écart s’expliquant notamment parce que les Français empruntent majoritairement à taux fixe. "C'est la banque qui assume le risque de l'inflation", explique Maël Bernier, dans le reportage. "Le marché est extrêmement protecteur pour les emprunteurs, on prête en fonction des revenus des candidats emprunteurs et pas de la valeur du bien", sans compter aussi les bénéfices de l'assurance emprunteur, détaille-t-elle. 
Face à cette perte conséquente de budget, les spécialistes du secteur conseillent donc aux clients dont l'achat est une nécessité de ne pas attendre. "Il ne faut vraiment pas tarder parce que les taux augmentent tellement vite que l’on doit avoir la capacité d’aller très rapidement à la signature de la promesse (de vente) pour l’édition d’une offre de prêt", préconise dans le reportage du 20H Adrien Piot, agent immobilier. 
D'autant qu'il ne faut pas véritablement compter sur une baisse des prix des biens immobiliers, qui reste trop légère pour réussir à compenser la hausse de la flambée des taux d’intérêts, aux yeux de Maël Brenier. Le volume des transactions, lui, risque par ailleurs de baisser dans les mois à venir, après quatre "années exceptionnelles" en nombre de ventes, signale-t-elle.
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