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Sur la base de l’important gisement de matière grise que constituent les chercheurs, les 13 sociétés d’accélération et de transfert de technologie (SATT) du Réseau SATT en France ont vocation à donner plus d’impact à la recherche publique dans le monde économique en créant des deeptech en capacité de se positionner sur un marché.
« Ce qu’on a appris à faire, en dix années d’existence, c’est de déployer des ingénieries qui permettent de bien tracer la trajectoire depuis la recherche jusqu’à la cible économique, en trouvant les bons partenaires et en identifiant, dans un environnement concurrentiel, les barrières que sont notamment les questions de propriété intellectuelle mondiale ou la dimension fortement capitalistique des projets », rappelle Philippe Nérin, président de la SATT AxLR à Montpellier.
Dans le cadre du plan de relance France 2030 et du 4e Programme d’investissements d’avenir (PIA4), le gouvernement a travaillé sur une nouvelle feuille de route technologique pour la France, définissant notamment des stratégies nationales d’accélération* portant sur les principaux enjeux économiques et technologiques d’avenir afin d’y investir de façon conséquente.
« La volonté du gouvernement est de faire émerger des innovations de rupture et plus de startups industrielles dans ces secteurs : aujourd’hui, il se crée en moyenne 200 deeptech à fort contenu industriel par an, et l’ambition est de passer à 500 en 2030, explique Philippe Nérin. Les SATT, notamment, sont toutes mobilisées pour mettre en marche cette machine à identifier les opportunités d’innovation pour créer ce flux de créations de startups et flécher les gros investissements. »
Pour alimenter cette nécessaire accélération, les SATT vont devoir développer une nouvelle façon de travailler et de pister les projets innovants à fort potentiel. Et pour ça, élargir leur périmètre et faire un pas de côté en allant regarder de plus près ce qu’il se passe dans les PME françaises.
« Un des axes nouveaux va être un travail rapproché avec les PME, détaille Philippe Nérin. On dispose en France d’un important tissu de PME parmi lesquelles beaucoup qui ont une position de leader sur leur marché mais ne disposent pas, en interne, de toutes les compétences ou capacités qui leur permettraient de développer des projets innovants. Il faut déployer un vaste programme de prospection national pour identifier ces projets dans les PME, les doter de ressources scientifiques, technologiques, financières et humaines, et utiliser le véhicule de la startup qui recevra ces ressources. La startup tombe alors dans un écosystème de financements auquel la PME n’a pas accès. Repérer ces opportunités dans les PME peut permettre de doubler le nombre de créations de deeptech. »
Reste alors à identifier ces opportunités au cœur des PME…
Jusqu’à présent, « les SATT repéraient des opportunités par le hasard de la rencontre avec les PME dans des salons », raconte Philippe Nérin. Mais l’on comprend bien que les temps ne sont plus au hasard.
Pour opérer cette vaste prospection au cœur des PME, la SATT AxLR est le pilote d’un projet qui sera financé dans le cadre du PIA3 (la SATT a été dotée de 28 millions d’euros pour les trois prochaines années). Son idée : une plateforme baptisée “IA Transfert” qui sera un outil de matching dont le moteur est l’intelligence artificielle et le carburant la data.
« Pour identifier ces projets innovants dans les PME, la plateforme va intégrer les propres données des SATT – et je précise que le CRM des 13 SATT compte 10.000 sociétés identifiées et que 13.000 projets ont été analysés en dix ans – et tout un tas de données sur les entreprises issues d’articles de presse, des réseaux sociaux, des bases de données de brevets, des liasses fiscales des entreprises, des publications de recherche par les sociétés, etc., indique le président de la SATT AxLR. L’intelligence artificielle va explorer les combinaisons possibles pour identifier les meilleures opportunités, et ensuite, des chefs de projet iront valider ou non ces projets identifiés. »
Pour résumer, les SATT qui faisaient jusqu’alors essentiellement du techno-push (de la création de startups issues de projets de recherche ou du transfert de technologie jusque dans une entreprise) va booster l’inverse : le market-pull, des projets innovants dictés par les besoins du marché.
« Aujourd’hui, nous avons déjà un prototype, et la première version de la plateforme sera mise en production au premier semestre 2023, annonce Philippe Nérin. Trois ou quatre SATT seront bêta-testeurs. »
En parallèle, la SATT AxLR a candidaté à l’appel à projets du PIA4, en consortium avec quatre autre SATT (la SATT Nord à Lille, la SATT Ouest Valorisation en Bretagne et Pays de la Loire, SATT Toulouse Tech Transfer et la SATT Sayens à Dijon) pour travailler sur sept des stratégies nationales d’accélération, dont l’IA, les systèmes énergétiques, l’hydrogène décarboné ou le cloud.
« Ces sujets font partie des stratégies régionales d’innovation des six régions où se situent les SATT et l’objectif est d’avoir une vision globale pour éviter de développer un même projet à deux endroits et pour pouvoir envisager du co-investissement. Le résultat du PIA4 sera connu à l’automne, et permettrait d’augmenter significativement nos capacités d’investissement. »
* Hydrogène décarboné, décarbonation de l’industrie, décarbonation des mobilités, IA, technologies quantiques, systèmes agricoles durables, santé numérique, biothérapie, cloud, la cybersécurité, 5G, systèmes énergétiques, produits biosourcés et carburants durables,  ou recyclage.
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VENDREDI 26 SEPTEMBRE
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