Originaire de Livinhac, Pierre Laromiguière, dont une avenue de Decazeville porte le nom, fut envoyé, dès l’âge de 8 ans, en 1764, faire ses études au collège des Doctrinaires de Villefranche. On sait où cela conduisit celui qui, philosophe reconnu, se verra offrir l’Académie française… qu’il refusera. Ainsi, dans son nouveau livre «Potaches en bas Rouergue et bas Ségala : les années collège», Roger Lajoie-Mazenc appelle-t-il l’attention sur la réputation de l’enseignement dans le Villefranchois alors que le Bassin n’affichait encore pas de prétention scolaire.
Le notaire d’Aubin enverra son fils Adolphe Maruéjouls dans ce même établissement où enseigne, en rhétorique, un Espinasse originaire d’Auzits, qui sera débauché par le collège de Rodez avant d’être engagé par le collège royal de Toulouse. Tradition familiale ? Émile Maruéjouls, futur ministre du Commerce et de l’Industrie puis des Travaux publics, sera cité ultérieurement parmi les élèves villefranchois les plus couronnés.
D’Aubin s’en ira aussi au collège de Villefranche le surprenant Paul Harmonic qui émergera en musique comme premier violon à la Comédie française et à l’Odéon avant de devenir un médecin célèbre créant sa clinique à Paris où il repose au Père-Lachaise. Et c’est par là que passera aussi le futur pape du jazz, l’élève Hugues Panassié, fils du propriétaire du château de Gironde.
Quand le collège de Villefranche aura échappé à la tutelle de l’Église, on y trouvera la fille d’un mineur de Cransac, Eugénie Érasme, épouse Salvan, directrice de l’école enfantine.
Du côté de l’enseignement confessionnel, cela avait commencé avec des écoles primaires créées par les frères de Saint-Viateur essaimant dans le département, le Bassin n’y coupant pas. Du reste, Marcellin Couderc, de Livinhac, sera supérieur du noviciat de Camonil à Rodez. Ces écoles traceront la voie à de futurs enseignants catholiques, à l’exemple de Roger Viargues, né à Firmi, qui sera directeur de l’école Notre-Dame de Villefranche avant de partir créer des établissements d’enseignement secondaire en Côte-d’Ivoire. Actuel prêtre à Decazeville, le père Demierre est supérieur de la délégation viatorienne de France qui géra longtemps le collège de Treize-Pierres.
Au niveau du secondaire, c’est encore le Villefranchois qui exercera une attraction, comme en témoigne le passage à Graves de Camille Couderc, président de la Société d’histoire de France, dont une rue de Livinhac, où il est né, porte le nom. Conservateur à la Bibliothèque nationale, c’est à lui que s’adressera Paul Ramadier quand il voudra ouvrir une bibliothèque municipale à Decazeville. Le père Grialou, originaire du Gua, aujourd’hui en voie de canonisation, alternera séminaire de Graves et institution Saint-Joseph tandis que le futur cardinal Marty passera de l’école publique de Pachins à Graves.
D’anciens enseignants du privé viendront par la suite exercer un ministère dans le Bassin à l’image du prêtre Aurières qui sera curé de Firmi pendant plus de vingt ans, ou du chanoine Gaubert qui sera le curé de Decazeville officiant pour la messe de minuit célébrée sur le carreau des mines lors des grèves de 1961.
Au hasard des parcours scolaires, on notera la présence dans l’enseignement privé villefranchois de l’Aubinois Jacques Alazard,futur aumônier des Invalides à Paris; de Jacques Salès, futur maire de Clairvaux après avoir été en responsabilité à Vieille-Montagne, ou encore de l’actuel maire de Decazeville, François Marty, ancien de la défunte sidérurgie. Certes, Decazeville aura bien été dotée d’un collège de garçons et d’une école supérieure de jeunes filles conduisant au brevet d’enseignement primaire et dont les meilleurs élèves sont présentés au concours de l’école normale d’instituteurs et d’institutrices. Mais, faute de préparation au baccalauréat ou de séries adaptées, c’est encore vers Villefranche que seront orientés des élèves. Dans les années 1950, on trouvera au collège dit classique et moderne carrément la ligne d’avants des juniors du Sporting-Club decazevillois, dont l’emblématique figure du club Jean-Claude Paret.
Deux proviseurs du lycée d’Aubin, Francine Salvan et Roger Cantarel, seront ensuite à la tête du lycée de Villefranche, émanation de l’ancien collège.
Un ancien directeur de Sainte-Foy Decazeville, Bernard-Marie Laignel, deviendra directeur de l’ensemble Saint-Joseph de Villefranche tandis que, plus récemment, Mathieu Baldit fera le parcours inverse avant de partir à Espalion.
Suzanne Layrac, née à Decazeville, aura été la toute dernière directrice de l’école supérieure de Villefranche sur les fondations de laquelle sera créé un lycée d’enseignement général et professionnel tandis que l’ancien maire d’Aubin, Jean Martin, aura été directeur de l’EREA de Laurière à Villefranche.
Roger Lajoie-Mazenc, dont la mère fut la cuisinière de l’école supérieure de Decazeville puis de Villefranche, présentera et signera son livre «Potaches en bas Rouergue et bas Ségala : les années collège» ainsi que la réédition du précédent «De terre et de charbon», au Salon du livre de Firmi, le samedi 19 mai; à la Maison de la presse de Decazeville, le vendredi 8 juin, de 9 heures à 12 heures; à la librairie Folle Avoine à Villefranche, le samedi 16 juin, de 9 à 12 heures; au Festival du livre de La Fouillade, les 28 et 29 juillet; aux salons du livre de Naucelle, Villeneuve et Laramière, en août. Son livre est disponible dans les Maisons de la Presse de Villefranche, Decazeville, Aubin, Montbazens, Capdenac, Rieupeyroux, Rignac, Naucelle.
J’ai déjà un compte
Je n’ai pas de compte
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

source

Catégorisé: