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La vague de chaleur record qui s’est abattue sur le nord de la péninsule italienne a fait remonter à la surface du Pô deux navires de charge coulés en 1944 ainsi qu’un véhicule chenillé qui, après restauration, va terminer sa vie au musée.
Les hérons de Gualtieri, en Émilie-Romagne, ont trouvé de nouvelles mâtures où reposer leurs petites pattes. Ces perchoirs de fortune sont sortis des eaux du Pô, le grand fleuve qui traverse le nord de l’Italie des Alpes cottiennes à l’Adriatique. La sécheresse qui a frappé le nord du pays à la mi-juin a considérablement fait baisser le niveau du fleuve, mettant au jour d’anciennes épaves. Parmi celles-ci, un navire de charge coulé en 1944 a refait surface et offre désormais sa carcasse sèche et rouillée aux échassiers d’Italie.
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Long de 55 mètres, l’Ostiglia était un vaisseau cargo. Une seconde épave détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale, celle du Zibello, gît également à proximité. «Les deux barges ont été coulées en 1944. Elles ont d’abord été mitraillées, puis l’aviation américaine les a achevées», a indiqué au média local Reggionline le maire de Gualtieri, Renzo Bergamini. La présence des deux vaisseaux était connue des riverains de Gualtieri depuis une vingtaine d’années, suite à des travaux le long du fleuve. Depuis, les marins d’eau douce s’étaient accoutumés à voir pointer chaque été le nez d’acier de ces épaves, bornes sinistres ponctuant la navigation de cette portion du Pô, à une vingtaine de kilomètres au nord de Parme.
«Ces dernières années, on pouvait voir la proue du bateau, donc nous savions qu’il était là, mais voir le navire si exposé en mars, alors que nous étions encore en hiver, était très alarmant», a précisé à nos confrères du Guardian Alessio Bonin, un photographe amateur de la région qui a réalisé une prise de vue par drone de l’épave de l’Ostiglia. «Je n’ai jamais vu une telle sécheresse à cette période de l’année – notre principale inquiétude était autrefois la crue de notre rivière, maintenant nous nous inquiétons de sa disparition.» D’après le quotidien romain La Notizia , le niveau du Pô aurait, à la fin juin, diminué d’environ 3,4 mètres par rapport au niveau de la mer, soit près d’un demi-mètre de plus que le maximum atteint l’an passé, en août.
Cet épisode de sécheresse, le plus sévère depuis 70 ans, a contraint les villes de la vallée du Pô à rationner l’eau du fleuve, dans laquelle puisent agriculteurs, le secteur hydroélectrique ainsi que les habitants. Avant cet épisode de chaleur, le niveau du Pô était déjà entamé en raison de chutes de neige particulièrement malingres cet hiver. La fonte printanière des glaciers alpins a ainsi peu alimenté le fleuve, le rendant plus vulnérable à la sécheresse.
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Malgré la tension que la situation a suscitée pour le secteur agricole, la sécheresse a aussi fourni l’occasion aux habitants de la plaine du Pô de redécouvrir un patrimoine habituellement submergé. Outre les deux navires de Gualtieri, les eaux du fleuve ont ainsi dévoilé les vestiges d’un ancien hameau piémontais ou encore un véhicule allemand de la Seconde Guerre mondiale.
Le véhicule aurait été poussé dans les eaux du Pô par les troupes allemandes le 23 avril 1945, dans les dernières semaines de la guerre, afin d’éviter qu’il ne tombe entre les mains des Alliés. Comme les épaves de Gualtieri, la présence de la carcasse dans les environs était connue des spécialistes, grâce à une photographie aérienne de l’époque ; sa situation précise avait toutefois échappé aux chercheurs.
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Découvert dans le lit du fleuve, vers Sermide, dans la province de Mantoue, le semi-chenillé – un Sd.Kfz. 11 – dépassait de la vase séchée. Il a piqué l’intérêt d’un petit musée local. «Il s’agit d’une opportunité unique, a indiqué Simone Guidorzi, la directrice du musée de la Seconde Guerre mondiale du Pô, au quotidien italien Il Messaggero . Les Allemands ont abandonné plusieurs véhicules dans cette zone. Beaucoup ont été immédiatement récupérés, mais celui-ci s’était retrouvé en eau profonde.» Dégagé pendant deux jours, d’abord à la pelle puis à la pelle mécanique, le véhicule sera prochainement exposé dans le musée de Felonica, à environ vingt kilomètres de Ferrare.
Les deux épaves baignant au soleil de l’Émilie-Romagne, quant à elles, n’ont fait l’objet d’aucune tentative d’excavation. «Ce sont des structures de dimensions importantes, il serait difficile voire impossible de les récupérer», a signalé Renzo Bergamini à l’agence de presse italienne Ansa. De plus, leur coque serait trop fragile. «Nous risquerions de les endommager», a encore précisé pour Reggionline le maire de Gualtieri. L’édile n’envisage pas non plus de désosser les structures pour les remonter ailleurs. La commune a déjà pris l’habitude, ces dernières années, d’organiser des médiations sur ce patrimoine submergé devenu une partie familière du paysage. «La zone est valorisée d’un point de vue historique, résume Renzo Bergamini. Ils sont bien ici». Les hérons aussi.
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Justiniany
le
On se moque du monde regardez la rive et les arbres ! Ne me dites pas que l’épave a été redécouverte parceque le niveau à baissé de quelques décimètre ! Ca suffit les manipulations !
Ragelle
le
On aurait voulu des photos des épaves!
breeeeeee
le
yaqua l’envoyer a zelenski puisqu’il le demande ,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,
Le chef de l’État a visité le chantier de reconstruction, lundi, en compagnie du premier ministre du Japon en visite officielle.
Cette militante communiste, qui a profondément transformé Ivry-sur-Seine, a voulu offrir une alternative aux barres et tours d’habitation. Elle s’est éteinte à 93 ans.
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Des épaves, un blindé allemand… En Italie, la sécheresse dévoile des vestiges de la Seconde Guerre mondiale
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