l’essentiel Natif du Brouilh-Monbert, Claude Peres est à 89 ans le plus vieil aérostier de France encore en activité. Une passion qui l’anime depuis toujours, et qui n’est visiblement pas près de s’arrêter.
Difficile d’avoir à la fois la tête sur les épaules et dans les nuages. C’est pourtant le tour de force réussi depuis plus de 72 ans par Claude Peres. Une longévité exceptionnelle qui fait de lui une référence dans son domaine. La Fédération française d’aéronautique avait d’ailleurs prévu de marquer le coup le 11 novembre dernier à Belfort, en lui décernant le titre d’aéronaute d’honneur. Covid oblige, la cérémonie a été reportée. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. « Je suis un passionné, je n’aime pas vraiment les médailles et les décorations », bougonne-t-il.
Le Gersois ne compte effectivement pas rester les bras ballants en attendant sa breloque. Il a déjà prévu de nouvelles sorties à titre privé, en montgolfière ou aux commandes d’un Stampe d’époque, un biplan d’entraînement de voltige aérienne qui lui a donné l’envie de s’envoyer en l’air, chez lui au Brouilh-Monbert, à une époque où il ne demandait qu’à voler de ses propres ailes. « Le frère de notre voisine passait parfois la voir en Stampe. Ça me fascinait », se remémore-t-il.
Les prémices de cette révélation se confirment à ses 17 ans, en 1949, lors d’un baptême offert par son grand-père à bord d’un Caudron Luciole. Instructeur à l’aéro-club de Mirande, le pilote de cet avion de tourisme des années 30 lui propose de faire carrière dans l’armée comme pilote de chasse. « À l’époque, il fallait renouveler les avions et les pilotes tombés pendant la guerre », resitue Claude Peres.
Après avoir pris des cours par correspondance à l’Ecole universelle de Paris, le jeune homme valide son examen pour une instruction prévue 15 mois plus tard au Canada. Mais entre-temps, jeunesse se passe : accident de motocyclette et fracture de la clavicule. Un mois avant son départ prévu pour le Nouveau Monde, il est réformé. Mais il en faut plus pour briser les rêves de l’aérostier en herbe. « À ce moment-là, on parlait beaucoup dans les clubs des vols d’hélicoptère. Jusque-là, c’était réservé à l’armée. » Banco, ce sera l’hélico.
Claude Peres obtient sa licence civile en 1973. La même année, il effectue son premier vol en montgolfière à Roquelaure, grâce au frère d’une connaissance venu de Paris. L’expérience est inoubliable et l’encourage à se rendre deux ans plus tard à l’école de pilotage de Maintenon, la seule en France à l’époque dédiée au pilotage de cet aérostat hors du temps, créé en 1 782 par les frères Montgolfier. Formé par Arnaud de Villard, le pilote obtient son brevet en 1975. Quelques jours plus tard, dans le cadre du carnaval d’Auch, il fait décoller son engin baptisé « d’Artagnan » sur la place de la Libération, aux côtés de son ami Marcel Valy et devant une foule médusée par ce spectacle féerique. « Il y avait un monde fou, entre 20 000 et 25 000 personnes ! »

Le Gersois expose une photo de son premier vol de montgolfière en public, en 1973 à Auch.
Le Gersois expose une photo de son premier vol de montgolfière en public, en 1973 à Auch. DDM – Sebastien Lapeyrere

Désormais pilote confirmé, Claude Peres ouvre une société à Auch et fait l’acquisition d’un hélicoptère Ecureuil, produit phare de l’Aérospatiale. Il y recevra à bord un certain Jacques Chirac pour l’emmener à ses meetings de campagne, avant les élections présidentielles de 1981. « Il faisait trois meetings par jour, c’était incroyable », glisse-t-il. L’animateur Philippe de Dieuleveult comptera également parmi ses prestigieux passagers, dans le cadre de deux émissions de « La chasse aux trésors ». En montgolfière aussi, le Gersois voit du pays et du beau monde. À son crédit notamment : une participation dans le film Bobby Deerfield avec Al Pacino et le tournage d’une émission d’Ushuaïa dans le Sahara avec Nicolas Hulot. « Il fallait que je sois hors champ pour faire croire que c’est lui qui pilotait », sourit-il.
Si les années ont passé, son envie demeure intacte aujourd’hui. Tout comme ses aptitudes physiques. « La cardiologue m’a dit que j’avais le cœur d’un homme de 40 ans », rigole-t-il. Depuis 2019, Claude Peres est le seul en France à être médicalement autorisé à piloter seul à bord d’une montgolfière. Autant dire qu’à 89 ans, il n’a pas prévu de redescendre de son petit nuage…
 
Pilote d’avion, d’hélicoptère et de montgolfière, Claude Peres a également eu la chance dans sa longue carrière d’être aux commandes d’un dirigeable. Il avait ainsi été choisi avec son ami Marcel Valy pour une présentation du prototype Cameron D-96, effectuée sur la base américaine de Tempelhof à Berlin (Allemagne), en 1978. Un souvenir impérissable dans cet impressionnant aérostat de 34 m de long et plus de 13 m de diamètre.
 

Le vol en dirigeable à Berlin reste l'un des souvenirs mémorables de l'aérostier.
Le vol en dirigeable à Berlin reste l'un des souvenirs mémorables de l'aérostier. DDM – Sebastien Lapeyrere

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J'ai eu la grande chance , petit , lors de Gascogne Expo à Auch de faire mon premier vol en hélicoptère , d'une simplicité et d'une gentillesse .
Merci,merci avec mes meilleurs vœux..

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