La famille Surguchov, originaire du Donbass, a fui Odessa, en Ukraine, où elle s’était réfugiée, pour s’installer en France. D’abord à Béziers, puis à Pézenas. Elle vient d’ouvrir son atelier.
Parfois, certaines histoires de guerre ont une fin heureuse et méritent un coup de projecteur. En voici une, celle des maîtres verriers Oksana et son époux Mikhaël, aussi forgeron et ferronnier, et leur fils de 11 ans, Rodion.
La famille ukrainienne Surgochov vit et travaille désormais à Pézenas. Elle vient d’ouvrir un atelier de vitraux en plein cœur de ville, au 22 de la rue Conti, où elle façonne lampes, bougeoirs, bijoux et autres objets d’art en vitrail qu’elle propose à la vente.
Son malheureux périple commence en 2014. Il sera traduit par un interprète. Les Surgochov décident de quitter leur ville, Severodonetsk, dans le Donbass, où sévit une guerre hybride opposant le gouvernement ukrainien à des séparatistes pro-russes.
"80 % de notre ville, occupée par les Russes, a été détruite. Dont notre atelier, après notre départ. Nous avions peur. Des amis nous ont accueillis et hébergés à Odessa pendant plus de six ans."
Le couple de vitraillistes, devenu célèbre dans son pays pour la qualité de ses créations, et que la presse mettait en exergue régulièrement, a juste le temps d’embarquer tout le matériel de son atelier. "Nous étions des réfugiés de guerre dans notre propre pays. Et ça a duré plus de six ans. Jusqu’en février 2022, nous étions cependant peu à peu en train de nous reconstruire."
Mais le 24 février dernier, tout bascule à nouveau. "Cette fois, les Russes s’en sont pris à toute l’Ukraine. Nous connaissions la situation mais jamais nous n’aurions imaginé que les Russes pouvaient en arriver là, nous occuper, nous bombarder ! Personne ! Pendant deux semaines, notre quotidien se résumait à descendre à la cave, monter, descendre, monter… Mon mari ayant 62 ans, nous étions autorisés à quitter le pays ensemble. C’est ce que nous avons fait, en voiture. Nos sœurs respectives et la maman de Mikhaël ont fui en bus."
Direction la France car, grâce au réseau Facebook, un copain qui avait décidé d’aller en France les avait contactés. "Il nous a aidés à prendre la décision de partir, de fuir, de regagner la France. De plus, Rodion avait commencé à apprendre le français. Ça tombait bien… Nous n’avions que 2 000 dollars. Nous avons chargé dans la voiture les outils, les machines pour travailler, une valise pour notre fils, et c’est tout. C’était à la fin du mois de mars. Notre plus grande peur puisqu’en quittant Odessa, nous nous sommes retrouvés dans des bouchons que les Russes bombardaient" Les sourires qui ponctuent le récit illustrent que la peur et l’incertitude sont désormais derrière eux.
C’est le maître verrier biterrois Carlo Rocella qui prend la suite du récit. "En avril, la Croix rouge du Cap m’appelle pour me signaler qu’un couple d’artistes verriers ukrainiens faisait partie du groupe de réfugiés hébergés sous tente dans la station. L’association m’a demandé si je voulais bien les rencontrer, j’ai accepté tout de suite. "
Il poursuit : "La rencontre avec ces confrères d’Odessa, ayant perdu leur atelier détruit en 2014, se passe bien. Nos échanges sont traduits par un interprète, car ils ne parlent que russe et ukrainien. Google translate fait le reste."
Carlo Rocella propose alors de mettre à leur disposition une partie de son atelier du Capiscol, à Béziers. Et une partie de ses outils "pour qu’ils puissent recommencer à travailler."
Et la bonne étoile continue de briller au-dessus d’Oksana et de Mikhaël puisqu’une vieille dame agathoise, pratiquant en amateur la même technique verrière que le couple ukrainien (à savoir le vitrail Tiffany) appelle le maître verrier pour lui proposer de récupérer gratuitement son fond d’atelier, verre et outillage. Oksana et son époux peuvent se mettre au travail, "mais très peu car nous avons consacré notre temps à la régularisation de notre situation administrative."
Carlo, lui, contacte le pôle métiers d’art Agde Pézenas pour présenter la situation des Surguchov aux élus et responsables. "Ils sont venus me voir à Béziers, on a discuté, ils ont constaté le niveau de qualité du travail de mes collègues et on a tous décidé d’agir."
Fin juin, une échoppe atelier de Pézenas se libère, vitrine majeure pour les artisans d’art du territoire. Carlo Rocella les aide à monter le dossier. Celui-ci est accepté par la Ville. Le couple emménage en juillet dans leur nouvel atelier loué à la commune à un prix symbolique. L’agglo Hérault Méditerranée leur trouvera un appartement, pas très loin, sur la place du 14-Juillet, où ils logent gratuitement. Rodion, le fiston, vient d’entrer en 6e au collège Jean-Bène, à Pézenas. Ses yeux pétillent de bonheur.
720000 €
Cette jolie maison pleine de charme est idéalement située sur la commune de[…]J’ai déjà un compte
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Un modèle d'intégration. Ce genre de personne ne me gène pas du tout
Ils viennent d'immigrer et déjà ils ont eu la formation de la Chambre des métiers, leur inscription en tant qu'artisan, de trouver un local et de démarrer leur activité. Ils sont forts ces ukrainiens.

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