Entre les prix à la pompe qui fluctuent d’un jour à l’autre, les réductions qui évoluent au gré des annonces gouvernementales ou des opérations commerciales, et les pompes des enseignes Total à court de carburants, les automobilistes ne savent plus trop à quelles stations essence se vouer.
L’équation est plus complexe encore dans la zone frontalière du Pays basque, où l’opération du géant pétrolier permet de manière très exceptionnelle d’afficher à 300 mètres de la Bidassoa un prix du sans-plomb 95 inférieur à celui des stations espagnoles. Sur le compteur de cette petite…
L’équation est plus complexe encore dans la zone frontalière du Pays basque, où l’opération du géant pétrolier permet de manière très exceptionnelle d’afficher à 300 mètres de la Bidassoa un prix du sans-plomb 95 inférieur à celui des stations espagnoles. Sur le compteur de cette petite station, ce mercredi 7 septembre, il s’affichait à très exactement 1,485 euro, contre 1,58 pour le voisin d’Irun Repsol, et 1,519 un peu plus loin à Easygas. Le litre de gazole reste lui supérieur, à 1,715 euro contre respectivement 1,639 et 1,619.
Derrière la caisse de la seule station d’Hendaye, on se réjouit d’avoir été « vite réapprovisionné » après la rupture de stock de la veille et on sourit bien sûr de la fréquentation « en forte hausse ». « On a plus d’Espagnols, mais on a surtout plus de 64. Ce qui est sûr, c’est que les gens regardent les prix, et que quand c’est moins cher, ils se jettent dessus, comme lorsqu’il y a des soldes ou des promotions alimentaires », rapporte l’employée.
Les clients qui viennent régler en parlent. Beaucoup citent même les prix des stations les plus proches. Côté français, c’est le Leclerc d’Urrugne. Et ce mercredi, à la même heure, « c’était 1,759 euro pour le gazole et 1,659 euro pour le SP 95 », rapporte de tête un automobiliste venu de Ciboure, à une dizaine de kilomètres. « On me fait remarquer que c’est moins cher chez nous. Mais c’est de bonne guerre, non ? Comme quand les grandes surfaces font des opérations à prix coûtants. C’est le jeu », reprend-on depuis le Total Énergies d’Hendaye.
Côté pompes, Roger est plutôt content. Surpris aussi. « Pour moi c’est une première, et pourtant je suis Hendayais. D’habitude c’est très cher ici, personne ne vient. Avec cette réduction, on se pose la question. On regarde, on compare, et on va au moins cher, sans regarder l’enseigne », dit-il. Déjà passé à la pompe dans un Total de Bayonne le 1er septembre, « juste avant la cohue et les ruptures de stocks », sourit-il, le retraité qui roule au diesel peine à croire que le sans-plomb est plus avantageux ici qu’en Espagne.
« Vous me l’apprenez et je vous avoue que je trouve ça complètement improbable. C’est comme si un jour on vous disait que le Ricard était moins cher en France qu’en Espagne. Il y en aurait moins qui traverseraient », se marre-t-il avant de filer à la caisse, guilleret.
La même bonne humeur se retrouve dans les premières stations espagnoles, où les pompistes continuent de faire les pleins de nombreux véhicules français. Sébastien a fait un stop au Repsol d’Irun. Ce vacancier sur la route du retour du Portugal s’affole un peu du prix affiché, à savoir 1,899 euro. Cette enseigne offrant 25 centimes de réduction par litre, la note est heureusement plus légère. « Au Portugal, c’était à peu près comme en France, aux alentours de 1,75 euro. Même s’il y a moins de différence qu’avant, ça fait toujours environ 10 centimes de moins par litre. Donc ça continue de valoir le coup de s’arrêter faire le plein avant de passer la frontière », s’en satisfait-il.
Dans la file d’Easygas, enseigne réputée la moins chère du secteur, les habitués français savent que la ristourne est de 20 centimes par litre et que l’addition sera donc moins salée. Guidés par l’habitude, Bastien et Aritz voient leur aller-retour récompensé. Ces deux Hendayais peinent eux aussi à croire d’ailleurs que le sans-plomb 95 est actuellement moins cher à Hendaye.
« Je connaissais les prix du Leclerc d’Urrugne, mais pas ceux d’Hendaye », s’excuse le premier. « Mais si on ajoute les cigarettes et quelques courses, de toute façon, on reste largement gagnants », prolonge-t-il. « C’est rigolo parce que la chaîne d’information basque EITB m’a aussi interrogé pour savoir s’il y avait des personnes d’Hegoalde (Pays basque Sud) qui venaient faire le plein en Ipparalde (Pays basque nord). En ce qui me concerne je n’ai pas remarqué ça », témoigne le second conducteur.
Si la communication de Total carbure très largement en France, aucun indice probant ni témoignage atteste en effet d’une ruée des automobilistes Espagnols pour faire le plein côté français. Pour l’instant.

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