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Alors que de nombreux incendies font rage en France, plusieurs personnes, suspectées d'être à l'origine de ces feux, ont été arrêtées.
Ce jeudi 28 juillet, un homme de 48 ans, placé en garde à vue a avoué être l’auteur de plusieurs départs de feu en Ardèche, après avoir été confronté à de “nombreux témoignages” recueillis. Ce sont 1.200 hectares de forêt qui ont brûlé.
Dans la nuit de mardi à mercredi, un autre individu suspecté d’avoir allumé plusieurs feux dans l’Hérault a été interpellé. Selon les dernières informations obtenues, il s’agit d’un pompier volontaire, qui est finalement passé aux aveux.
Plus localement, dans le Var, un jeune pyromane hyérois auteur d’une douzaine de départs de feu depuis début juin dans le quartier de l’Almanarre, a été arrêté le jeudi 21 juillet, alors qu’il venait de mettre le feu dans un quartier pavillonnaire. Lors de sa garde à vue, l’adolescent se serait dit “frustré de ne pas avoir pu devenir sapeur-pompier”.
Parmi ces différents cas récents, se dégagent probablement deux profils distincts, l’incendiaire et le pyromane. Mais qu’est-ce qui les différencie?
Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, plusieurs critères définissent la pyromanie. Comme “le fait de mettre plusieurs fois le feu de manière délibérée et réfléchie”. Il est également noté que “ces personnes éprouvent une tension ou une excitation émotionnelle avant l’acte”. Et aussi qu’“il existe une fascination, un intérêt, une curiosité ou une attirance pour le feu et pour tout ce qui s’y rapporte (matériel, utilisation, conséquences…)”.
La pyromanie est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, “notamment en cas de mauvaise adaptation sociale et de difficultés d’apprentissage”. 
Dans une note publiée en 2015, Julie Palix, docteur en psychologie à l’Unité de recherche en psychiatrie et psychologie légales à Lausanne, nous apprend que le pyromane “est socialement bien intégré et souvent marié, âgé de 18 à 35 ans”
Pour Ruby Villar-Documet, psychologue clinicienne d’orientation scientifique à Paris, le pyromane ressent “un besoin irrépressible de mettre le feu”. La pyromanie n’est pas une maladie, il s’agit d’un trouble du comportement. Et plus précisément comme le souligne la psychologue “d’un trouble du contrôle des impulsions”
Une impulsion qui, selon elle, ne répond pas à un désir “de bénéfice commercial, ni pour améliorer ses conditions de vie, ni pour manifester une idéologie sociopolitique, ou cacher une activité criminelle, ni même pour exprimer colère ou vengeance, ni en réponse à des idées délirantes, à des hallucinations ou à un trouble du jugement”.  
Il n’est pas rare que des soldats du feu déclenchent eux-mêmes des incendies. On parle alors du syndrome du pompier pyromane. Ruby Villar-Documet avance même que “plusieurs spécialistes du trouble sont formels en évoquant que, parmi les pompiers volontaires, on trouve beaucoup de pyromanes”. 
Ce jeudi, le pompier volontaire arrêté dans l’Hérault, a avoué être pyromane depuis trois ans “pour l’adrénaline”
Selon le procureur, l’individu dont le métier est agent forestier pour le Conseil départemental , aurait aussi voulu “s’extraire d’un cadre familial oppressant” et se sentait en quête de “reconnaissance sociale”.
Ce besoin de passer pour un héros prévaut aussi pour le pyromane. Si certains sont spectateurs de leur “œuvre”, d’autres n’hésitent pas à intervenir pour venir en aide aux victimes par exemple.

C’est d’ailleurs la quatrième caractéristique inscrite dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux concernant la pyromanie: “Ces sujets ressentent du plaisir, de la gratification ou du soulagement en allumant des incendies, en les contemplant ou en participant aux événements qui en résultent”. 
D’autres pompiers volontaires mettent également le feu pour déclencher une nouvelle intervention et ainsi toucher une subvention. 
Contrairement aux pyromanes, les incendiaires n’ont pas de raison de recommencer. 
Les actions d’un incendiaire, comme le souligne Julie Palix, “sont dirigées vers un profit personnel ou idéologique (sabotage, profit, revanche ou idéologie sociopolitique comme le terrorisme)”.
“N’est pas considéré comme pyromane l’individu qui a des troubles de la conduite, ou un épisode maniaque – bipolaire, ou des hallucinations, ou encore s’il a une personnalité antisociale ou s’il a agi sous l’emprise de substances”, note Ruby Villar-Documet. 
D’après nos confrères de BFM, les coupables d’actes de “destruction par incendie” s’exposent à une peine de “10 ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende”
“La peine peut être portée à 15 ans de réclusion criminelle quand l’incendie touche une forêt, un bois ou un maquis”, soulignent nos confrères.
Ardèche, Verdon, Hérault… Où en sont les violents feux de forêt dans le sud de la France? On fait le point
10%. Selon l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), si les incendies sont quasiment tous d’origine humaine – dans neuf cas sur dix –, mais involontaires, 10% des 300.000 incendies qui surviennent chaque année résultent d’un acte volontaire. 
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