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Source : Sujet TF1 Info
De premières mesures liberticides de l'autre côté des Alpes ? Le gouvernement italien a adopté lundi un texte qui vise à renforcer les sanctions contre les organisateurs de rave-parties. Les participants à ce type de fêtes illégales – qui consistent en "l'invasion de terrains et d'édifices en présence de plus de 50 personnes" et sont susceptibles de provoquer "des dangers pour la sécurité publique, l'ordre public ou la santé publique" – sont également dans le viseur des autorités.
Matteo Salvini
Les ténors de la majorité au pouvoir se sont félicités de cette réforme, qui prévoit désormais jusqu'à six ans de prison et 10.000 euros d'amende pour les contrevenants. "La fête est finie", a salué, sur les réseaux sociaux, Matteo Salvini, chef de la Ligue et ministre des Infrastructures. Ces dispositions légales sont "déjà en vigueur dans d'autres pays", a, de son côté, plaidé le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi. "Elles offrent des instruments nouveaux et plus efficaces grâce auxquels il sera possible d'intervenir rapidement pour endiguer un phénomène particulièrement coûteux pour l'État, et donc pour la collectivité, en ce qu'il exige l'engagement de ressources importantes et de nombreux agents des forces de l'ordre", a-t-il souligné. 
Enrico Letta
Au contraire, l'opposition s'est insurgée contre cette mesure. "C'est une erreur gravissime. Les raves n'ont rien à faire dans un tel texte. C'est la liberté des citoyens qui est remise en cause", s'est alarmé le patron du Parti démocrate, Enrico Letta. "Qui décide de ce qui est dangereux ? Une rave ou un rassemblement de chemises noires qui insultent notre constitution?", fustige la députée démocrate Ilenia Malavasi, en référence aux centaines de personnes ayant rendu hommage dimanche, sans être inquiétées, au dictateur fasciste Benito Mussolini dans sa ville natale de Predappio. 
Ce sont aussi les priorités du gouvernement qui sont égratignées, l'exécutif durcissant le ton contre les rave-parties et autorisant la réintégration de milliers de soignants non-vaccinés contre le Covid-19, mais faisant l'impasse sur l'aide aux ménages et aux entreprises face à l'inflation.
Plusieurs personnalités pointent, par ailleurs, le risque de dérives d'un tel texte. Pour Dario Accolla, militant de la communauté LGBT dont Giorgia Meloni dénonce régulièrement le "lobby" et qu'elle accuse de promouvoir "les théories de genre", les dirigeants du pays "veulent simplement nous interdire de manifester". 
L'indignation est rendue d'autant plus vive par le contraste entre l'action musclée des forces de l'ordre envers les "teufeurs" – qui se sont vus confisquer une sono d'une valeur de 150.000 euros dans une rave à Modène (nord) – et leur complaisance supposée envers les militants néofascistes de Predappio. Ce sont "deux choses totalement différentes", a tenté de justifier le ministre de l'Intérieur. "Predappio est une manifestation qui se tient depuis de nombreuses années. S'agissant de la rave party, il y a eu une plainte du propriétaire" des terrains, a-t-il ajouté. 
"Vous savez ce que je pense, politiquement, c'est très éloigné de moi", a, de son côté, éludé Giorgia Meloni. Une posture difficile à tenir dans un contexte où des membres de son gouvernement et du parlement ont été épinglés ces dernières semaines pour leurs déclarations passées ou récentes concernant le "Duce". Récemment nommé ministre délégué aux Infrastructures, Galeazzo Bignami a, par exemple, été photographié en 2005 avec un brassard nazi lors d'une fête privée.
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