Le stand de collecte pour les réfugiés ukrainiens occupe tout le hall du lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Au fur et à mesure des passages, les cartons se remplissent. Certains élèves et professeurs arrivent le sac chargé de bouteilles de shampoing et de boîtes de conserve et d’autres déposent quelques gâteaux. « Je trouve ça important de leur venir en aide. Ce n’est pas grand-chose mais si ces produits peuvent leur être utile et leur faciliter un peu la vie, c’est déjà ça de gagné », estime Océane Ghoul, 16 ans, en classe de première, qui s’est portée volontaire pour tenir le stand sur son temps libre.
C’est précisément ce que s’est dit Flora Girard, 17 ans, en classe de première, lorsque la guerre en Ukraine a éclaté le 24 février dernier. « Dès que la guerre a été déclarée, j’ai voulu me rendre utile. Je ne voulais pas être passive. Mais je ne savais pas comment faire pour venir en aide aux Ukrainiens. En voyant que la mairie de Saint-Maur-des-Fossés faisait une collecte, j’ai voulu en lancer une au sein de l’établissement. Alors, j’en ai parlé à Mme Morel, ma professeure d’histoire géographie, que je sais engagée sur ce type de sujets et c’est là qu’on a eu l’idée de mener cette initiative ensemble », explique Flora.
Pour cause, Pascale Morel, professeure d’histoire-géographie, dirige un atelier européen accès sur l’histoire, la mémoire et l’avenir de l’Europe qui accompagne les lycéens intéressés sur deux années. Ils sont 36 à suivre cet enseignement en plus de leurs cours respectifs. « Flora a créé un planning en respectant les disponibilités de chacun. On est sur place dès 7 heures et on clôture la collecte vers 17h15 », précise la professeure, qui dirige le projet.
Tout est allé très vite. « Le proviseur nous a donné son autorisation mardi à 16h50. Le soir même, j’ai organisé une visioconférence avec les élèves qui souhaitaient participer. Mercredi matin, dès 7 heures, une vingtaine d’entre eux étaient présents pour lancer l’organisation de la collecte », raconte Pascale. « Le projet est ambitieux et il crée une véritable dynamique au sein du lycée. C’est un évènement important pour nous », assure le proviseur Pascal Bolloré qui salut « le talent remarquable d’organisatrice » de la professeure d’histoire-géographie.
Flora a alors fait appel à son père, chef traiteur, pour les cartons. « On va customiser les cartons avec de la peinture noir ardoise sur laquelle on va dessiner un drapeau Ukrainien et Français et ajouter les inscriptions « #SolidaritéUkraine ». Les cartons seront aussi accompagnés de quelques mots écrits par nos élèves à destination des réfugiés », prévoit la professeure. Le Mémorial de la Shoah, avec qui la professeure collabore dans le cadre d’un voyage scolaire annuel, mettra également la main à la pâte.
À l’issue de ces deux jours de collecte, 41 cartons vont prendre leur envol vers la Pologne, en direction de Oświęcim. La ville, tristement célèbre pour son camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, est jumelée avec la commune Ukrainienne de Sambor. Un acheminement qui se fera en même temps que le voyage de mémoire organisé par le Mémorial de la Shoah, ce dimanche 27 mars et qui s’est porté volontaire pour mettre la soute de l’appareil à la disposition du lycée.
« L’initiative du lycée nous a touchés. On a alors voulu mettre notre soute à disposition pour transporter les cartons jusqu’en Pologne. Une fois sur place, des associations pourront prendre le relais. 500 réfugiés Ukrainiens sont déjà présents à Oświęcim », précise Olivier Lalieu, responsable des projets externes au sein du Mémorial de la Shoah.
Les derniers cartons sont activement triés avant d’être enroulés de scotch. « On n’y serait pas arrivé sans Mme Morel. C’est elle qu’il faut remercier », chuchote discrètement Flora avant de rejoindre ses camarades.
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