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“Il est notre emblème et notre fierté”, dit un pêcheur: l’hippocampe moucheté du bassin de Thau (Hérault) fait l’objet depuis 2005 d’un programme de sciences participatives, qui a permis de mieux connaître et protéger ce gracieux animal et son milieu naturel.
Cette “famille d’excentriques” aux “tronches pas possibles”, à la minuscule bouche fonctionnant comme un puissant aspirateur, et au sein de laquelle les mâles assurent la gestation des oeufs, était “très peu étudiée en France“, souligne Patrick Louisy, océanologue et photographe sous-marin. “On a voulu créer une dynamique citoyenne et impliquer localement plongeurs, pêcheurs, conchyliculteurs, habitants, enfants des écoles dans la collecte de connaissances”, poursuit ce passionné.
“Quand on a lancé le projet Hippo-Thau, on savait qu’il y avait une concentration importante – plusieurs milliers – d’hippocampes dans la lagune”, explique-t-il à l’AFP . “On a depuis longtemps des plongeurs de toute l’Europe qui viennent spécialement ici pour les voir”, ajoute le fondateur de l’association Peau bleue.
L’association a lancé en 2006 une enquête sur le “savoir diffus” des habitants concernant le petit cheval lagunaire. Avec à la clef, selon Patrick Louisy, “un impact social assez stupéfiant: tout le monde estime maintenant ici que l’hippocampe est une richesse à préserver vivante et que sa maison, la lagune, doit être protégée”.
“Autrefois, on en pêchait en abondance – parfois 300 dans la journée quand il y avait un coup de mistral – et on les gardait souvent séchés comme porte-bonheur”, témoigne Robert Rumeau, l’un des derniers pêcheurs professionnels en activité à la Pointe Courte, à Sète, qui participe à Hippo-Thau depuis 2008. “Aujourd’hui, j’ai dû en pêcher dix dans la saison et on les relâche de suite quand on trie les anguilles sur l’eau”, raconte-t-il.
“Le projet a permis un échange de savoirs notamment sur les secteurs où on les prenait dans les filets et sur la reproduction. Ca a changé ma vision de l’hippocampe, aujourd’hui il est notre emblème et notre fierté, il fascine tout le monde, y compris les élus”, dit encore Robert Rumeau. La ville de Sète a même estampillé le curieux poisson “appellation sétoise protégée”.
Au printemps dernier, un épisode de naissances dans le port de Mèze a permis à une dizaine de bénévoles de suivre des centaines de bébés hippocampes pendant un mois. Le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) Bassin de Thau, qui regroupe 15 associations et gère Hippo-Thau depuis 2008, a discuté avec les autorités du port qui ont accepté “d’aménager leur façon de gérer le nettoyage de l’eau en surface, le temps que les bébés aient fini leur développement et aient rejoint des eaux plus profondes”, explique Gaëlle Hubert, du CPIE.
Le projet participatif, qui mobilise régulièrement jusqu’à 200 personnes, a permis d’établir une carte d’observation. Les fabuleuses créatures de cette véritable mer intérieure de plus de 7.000 hectares, fortement affectée par l’urbanisation, la pollution, le réchauffement climatique, semblent plus présentes sur le secteur Balaruc/Sète que sur celui de Marseillan. Mais “il n’existe pas de technique pour les dénombrer” précisément, souligne le chercheur Nicolas Bierne du CNRS.
Parmi les deux espèces d’hippocampes que l’on trouve en Europe, le museau court Hippocampus hippocampus et le moucheté Guttulatus, c’est le second qui est présent dans l’étang de Thau, explique M. Bierne, de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier. En Méditerranée, deux lignées génétiques d’hippocampes mouchetés “sont associées à des habitats contrastés: mer versus lagunes”, poursuit-il.
“A ce stade”, observe le chercheur, “on peut dire que la population d’hippocampes de Thau est la plus grosse population connue de l’écotype lagunaire de Méditerranée, et en ce sens elle est unique et importante à étudier et conserver”.
L’hippocampe et le projet participatif pilote de Thau seront au coeur du Salon de la plongée à Paris du 11 au 14 janvier avec une exposition, un livre et un village des “Sentinelles de la mer”.
05/01/2019 09:41:05 –          Mèze (France) (AFP) –          © 2019 AFP
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