L’association fête ses 40 ans. L’occasion de retracer son histoire, ses missions, ses inquiétudes et ses ambitions à venir.
1982. Le pasteur Alain Rey et des personnalités mendoises décident d’aider les sortants de prison. Ils souhaitent les accompagner dans la réinsertion sociale, via l’hébergement notamment. Naît alors, dans ce contexte, la Traverse. En 1983, l’association lance l’un des premiers services d’aide aux victimes de France. Puis, en 1986, un service d’accueil de jour devient la troisième structure gérée par l’association.
"La Traverse a continué de se développer car elle s’est vue confier des missions par l’État", décrit Dominique Gabeloux, présidente de l’association depuis 2020. La Traverse a récupéré, en 2012, une partie des structures de l’association Yvonne-Malzac, liquidée après 21 ans d’existence.
D’ailleurs, le centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) porte toujours le nom de cette femme qui avait fait don de sa maison pour héberger les personnes sans-abri. Dernier temps fort dans l’histoire de la Traverse, plus récent, le changement de statuts et le renouvellement du conseil d’administration, en 2019, qui a laissé place à une dynamique nouvelle. Aujourd’hui, l’association compte six structures, 26 salariés et 12 administrateurs.
"Au fil des années, la Traverse s’est préoccupée de la question du logement, indique Dominique Gabeloux. Aujourd’hui, nous avons plusieurs formes de cet accompagnement. La volonté principale est la mise à l’abri, suivie d’une transition vers l’autonomie" Et pour cela, la Traverse dispose de places d’urgences gérées par le 115, d’un CHRS, d’appartements en occupation, de maison relais, etc.
"Au vu de la difficulté de transport en Lozère, une personne sans voiture a du mal à se déplacer, analyse la présidente de la Traverse. Pour cela, nos services de recherche de logements sont principalement concentrés sur Mende."
Parmi les éléments qui inquiètent le plus le conseil d’administration, la question de la préservation des logements est au cœur des craintes.
"Notre parc de logements contient de nombreuses passoires thermiques. Or, en 2024, nous risquons de perdre nos locations dans ces appartements car ils ne se seront plus aux normes, avance Dominique Gabeloux. On commence à démarcher les propriétaires privés pour nouer des partenariats. Nous devons trouver de nouveaux bailleurs pour répondre aux besoins sur le territoire."
Côté innovation, la Traverse a répondu à un appel à projets pour créer cinq places en Lits halte soins santé (LHSS), afin de médicaliser certaines prises en charge. La réponse est attendue fin décembre. Et si elle est favorable, les lits devraient être opérationnels dès 2023.
Enfin, un projet architectural de restructuration des locaux est en cours de réflexion. En attendant, l’association fait perdurer ses missions et ses accompagnements.
Pour célébrer la quarantaine, l’association la Traverse a souhaité organiser une conférence sur une thématique qui questionne de nombreux travailleurs sociaux. Accompagner sans déposséder, c’est le thème retenu qui "nourrit un dilemme éthique au quotidien, comme le témoigne Dominique Gabeloux. Toute personne qui aide l’autre, a un pouvoir sur l’autre. La conférence doit permettre de réfléchir à la bonne présence dans l’accompagnement." L’anniversaire se déroule dans le théâtre de Mende, à partir de 15h. "120 personnes de tous horizons professionnels, personnes accompagnées, habitants sont attendus", complète Dominique Gabeloux. Toute personne intéressée par le thème de la conférence est conviée. L’après-midi se terminera par un pot d’anniversaire, devant une exposition de portraits des personnes accompagnées par l’association, installée dans le théâtre pour l’occasion.
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