Depuis 1999, ce couple de Lozérien construit des épouvantails. Des créations visibles depuis le bord de la route. Ces deux personnalités différentes se rejoignent dans l’art.
Sur la commune de Peyre-en-Aubrac, dans le hameau de Rimeinzenc, résident deux drôles de personnages. Impossible de les rater, leur terrain est jonché de couleur et de matière plus différentes les unes que les autres. Leur nom, Denise et Maurice Gladine. Dès l’arrivée, le ton est donné, ici le naturel prime : "Ah c’est vous Midi Libre, bon et bien je ne trouve pas Maurice, il va falloir que vous alliez le chercher dans les champs", explique Denise. Une fois Maurice trouvé, la visite peut continuer. Jamais l’un sans l’autre, aussi bien dans la vie que dans cette folle passion pour les épouvantails. L’histoire de ces 300 modèles commence en 1999, cette année-là, une poule est retrouvée morte dans la ferme des Gladine : "On savait qu’un épervier vivait dans le coin on le voyait traîner autour de nos poules, mais là c’était trop il fallait l’éloigner."
Denise a alors une idée, faire un épouvantail pour effrayer l’animal qui a tué leur poule. Maurice en gentleman est alors parti à la quête de bois et Denise elle s’est occupé de l’esthétique : "Le premier qu’on a fait c’était une petite gitane, regardez il ressemblait à ce modèle qui est là", témoigne la septuagénaire. 22 longues années plus tard, la descendance est nombreuse. Et c’est derrière la porte d’une petite bâtisse qui longe l’ancienne ferme, que se révèle le plus gros du trésor. 300 épouvantails se dressent fièrement devant les yeux ébahis des touristes. "Tous ça, c’est parti d’une blague avec l’épervier et puis ça s’est transformé en passion. Une passion qu’on peut partager ensemble. Et regardez tout ce monde-là ! Ils sont tous différents, tenez là j’ai récupéré une grosse boule de bois pour en faire un hérisson. Là, on a une mariée avec une robe que nous a donnée une touriste. Là encore on a le plus gros de notre collection, il a des habits amenés de Montpellier", énumère-t-elle.
Leur curieux hobby attire rapidement les touristes et les journalistes : "En 2001, FR 3 venait faire un reportage sur mon père, ils ont vu les 38 épouvantails qu’on avait à l’époque et ils ont fait un petit quelque chose dessus." Ce reportage leur amène les premiers badauds. Et avec les intéressés, se multiplient les idées de conception. Dans la tête des deux Lozériens se bouscule la créativité. "À un moment donné on faisait plusieurs épouvantails par semaine. Maurice partait au bois le matin, je prenais la suite. En fonction du physique du morceau qu’il me ramenait, je voyais un enfant, une femme, un pompier, un gendarme. C’est sur le tas qu’on décide ce qu’on va faire." La native du coin a de la créativité à revendre, en témoigne tous ces modèles uniques qui résident dans le musée. Là ou certains font des sudokus ou des mots croisés, elle, a choisi comme casse-tête, les épouvantails. Et pour fabriquer ces 300 humains en bois et en bric-à-brac, elle nous assure que les idées, il faut parfois aller les chercher loin. "Parfois j’essaye des choses, je mets tel ou tel truc, et puis ça ne marche pas, ça ne colle pas au morceau de bois. On ne dirait pas comme ça, mais pour chaque modèle il y a un travail de recherche derrière pour savoir ce qu’on va faire de ce bout d’arbre."
Dans le musée, au-dessus des têtes de cette foule bien silencieuse, se dressent des guirlandes de couleurs. En ajustant un peu le regard, des milliers de pots de yaourt ornent les poutres de cette ancienne bergerie. "Devinez combien il y en a", rigole Maurice. Impossible de savoir, sûrement quelques centaines. "5 000, et je continue à en mettre. Et je les ai tous mangés", confie Denise. C’est aussi ça le musée de l’épouvantail, un endroit décalé, au beau milieu de la campagne lozérienne, un lieu inattendu. Et l’histoire n’est pas près de s’arrêter : "Il n’y a plus de place à l’intérieur mais il nous en reste un peu dehors" rigole Maurice. Pourtant ce mirage de couleur est loin de plaire à tout le voisinage : "Nous, on emmerde personne, on fait ça sur notre terrain, on fait ce qu’on veut hein, si certains sont embêtés, bah ils ont qu’à tourner les yeux", poursuit Maurice. Depuis maintenant 22 ans pourtant, ce musée à, en tout cas, fait bien des heureuses, car plus jamais l’épervier n’a été aperçu dans les environs. Et les poules du couple vivent, elles, une existence idyllique.
570 €
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Il faut faire le détour pour admirer l'imagination et la créativité de ces deux personnes ; en plus , ils sont très intéressants quand on discute avec eux de leur passion et de leur passé .

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