Depuis 48 heures, la vidéo d’un couple de Franciliens victime de squatteurs dans leur nouvelle maison de l’Essonne circule sur Internet. En mentant sur une partie de leur histoire, ils ont fait réagir, en leur faveur, jusqu’au gouvernement et obtenu gain de cause.
L’histoire a fait le tour du web. Mercredi, un couple de Franciliens a raconté dans une vidéo au site internet du journal “Le Parisien” avoir été empêché de s’installer à son nouveau domicile, une maison de 70 mètres carrés à Ollainville (Essonne), par des squatteurs. Toutefois, ils ont omis de préciser au média qu’ils étaient au courant de l’occupation du lieu au moment de l’achat, et que celle-ci avait fait baisser le prix du bien.
Le reportage vidéo est rapidement devenu viral sur Twitter (partagé ce vendredi après-midi plus de 20.000 fois), et a ému toute la toile, jusqu’au gouvernement. Les ministres de l’Intérieur et de la Cohésion des territoires Gérald Darmanin et Amélie de Montchalin n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir. Dénonçant une situation “inacceptable“, ils ont exhorté le préfet du département à “’engager la procédure de l’article 38 de la loi Dalo pour une évacuation rapide des occupants illégaux“.
Quelques heures plus tard, le couple a obtenu gain de cause, puisqu’un arrêté de mise en demeure a été publié par la préfecture du département. La famille occupante a quitté les lieux dans la soirée. Toutefois, à sa sortie de la maison, le couple et ses quatre enfants ont été agressés et gazés par des individus cagoulés. Chronologie des faits.
En milieu d’après-midi mercredi, le journal Le Parisien publie la vidéo de 5 minutes 50 sur son compte Twitter. On y découvre l’histoire d’Elodie et Laurent, “qui ont acheté une maison à Ollainville (Essonne) en mai dernier”. Sur leur site internet, l’article publié le même jour précise également : “En mai, au moment de poser leurs cartons dans leur nouvelle maison (…) c’est la douche froide. Ils constatent qu’elle est squattée.”
Le couple avait visité le bien trois fois en septembre 2021, et les squatteurs “n’étaient pas là“, précise d’emblée Laurent. On entend alors la journaliste les interroger : “À ce moment là, [en septembre, NDLR], vous ne vous étiez pas doutés qu’il y avait des gens qui squattaient ?” Le couple répond : “Non, quand on l’a visitée, il y avait un matelas par terre (…) On pensait qu’une personne avait pu y dormir, avec la présence de ce matelas, mais on ne s’imaginait pas qu’une famille s’était installée”. Le Parisien précise tout de même dans son article que “dans l’acte notarié, il est fait référence à une occupation sans droit ni titre de la maison”.
La vidéo devient rapidement virale, et atteint le million de vues en quelques heures. Maintes fois partagée sur Twitter par des internautes qui s’indignent de la situation, elle l’est également par deux ministres. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Amélie de Montchalin ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires également candidate aux législatives dans le département, demandent “immédiatement au préfet de l’Essonne d’engager (…) une évacuation rapide des occupants illégaux”.
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À la mi-journée, la chaîne BFMTV réalise également un reportage sur place, publié dans l’après-midi  sur leur site. Ici, la journaliste assure que “Laurent nous l’a avoué, lorsqu’il l’a achetée, il savait très bien que cette maison était squattée par une famille”. Elle ajoute que celui-ci “comptait sur la loi pour parvenir à faire expulser la famille déjà installée”.
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La journaliste reprécise par ailleurs les éléments déjà donnés par Le Parisien, à savoir qu’Elodie et Laurent ont tenté d’échanger à plusieurs reprises avec la famille tunisienne installée à l’intérieur, sans succès. Celle-ci assure, selon BFMTV, être “installée dans la maison depuis un an et que leurs enfants vont à l’école située à côté“. Elle affirme par ailleurs avoir acheté le bien pour 120.000 euros en liquide, mettant en avant “une promesse de vente“, censée le prouver mais auquel Laurent ne donne aucun crédit dans Le Parisien : “Il n’y a même pas d’en-tête, il n’y a rien, ça n’a même pas été fait chez le notaire.
Peu après 19h, la préfecture de l’Essonne publie sur son compte Twitter un communiqué expliquant qu’elle a pris “un arrêté de mise en demeure“, concernant le squat du pavillon d’Ollainville, comme demandé par Gérald Darmanin et Amélie de Montchalin. Elle explique que toutes les conditions sont réunies pour mettre en œuvre “la procédure de l’article 38 de la loi DALO” qui permet depuis décembre 2020 d’accélérer l’expulsion d’une famille de squatteurs, sous réserve que le propriétaire ait porté plainte (ce que Laurent a fait le 3 juin, nous apprendra TF1), et que l’infraction ait été constatée par la gendarmerie.
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Alors que la vidéo continue d’être largement partagée sur Twitter, pour atteindre plus de 4 millions de vues ce 10 juin à midi, TF1 diffuse également un sujet dans son journal de 20 heures, ce jeudi 9 juin. Le sujet reprend l’histoire du Parisien. Si le reportage apporte plusieurs éléments clés, dont la mise en demeure ordonnée par la préfecture, la plainte déposée par Laurent le 3 juin, le journaliste explique à nouveau qu’après une visite en septembre dernier, Laurent et Elodie “ne se doutaient pas qu’un couple allait s’y installer avec ses quatre enfants” .
En fin de soirée, un internaute publie, toujours sur Twitter, un fil dans lequel il liste plusieurs incohérences, dans l’histoire avancée par ce couple. Il indique notamment que la maison est vendue 140.000 euros, soit “une bouchée de pain” pour la zone. “Normal“, écrit-il, “elle est habitée, il faut donc entamer des démarches judiciaires pour la libérer“.
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Cette information est confirmée par la conseillère en immobilier qui a réalisé la vente, et qui publiait une vidéo sur Facebook (ci-dessous), le 19 mai (jour de la vente), où elle expliquait “qu’il s’agit d’un bien à un coût très intéressant, du fait de tous les travaux de remise en état, du fait de l’occupation des squatteurs, dont il faut encore s’occuper, il y a des procédures à mettre en place.” Cela confirme que le couple acheteur savait que le logement était occupé au moment de la transaction.
Contactée par France Inter, la conseillère immobilière confirme qu’il s’agit bien d’elle sur cette vidéo, et qu’elle parle bien de la maison d’Ollainville. Interrogée par nos soins, une agence immobilière locale confirme que le bien a été vendu largement sous le prix du marché : “Une maison à Ollainville de 70 m2, on n’a rien en dessous de 250.000 euros, avec beaucoup de travaux. Sans travaux, ça peut monter à 280 voire 290.000 euros.
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Par ailleurs, dans le reportage du Parisien, Laurent montre un trousseau de clés devant le portail de la maison squattée : “Ça c’est les clés. Enfin ça ne sert à rien, ils ont changé les serrures. Tout a été forcé.” Or selon une autre vidéo publiée par la conseillère en immobilier ce 19 mai, Laurent et Elodie n’ont pas reçu de clé au moment de l’achat, justement car le lieu était squatté. La conseillère, membre du réseau immobilier IAD, en compagnie d’Elodie, déclare : “C’est la première fois que je fais une vente sans remettre de clé, l’acquéreur peut témoigner, il n’y a pas eu de clé. Pourquoi il n’y a pas de clé ? (…) le bien était déjà occupé.
Dans article publié par le Parisien ce vendredi 10 juin au matin, on apprend que “la famille qui squattait la maison d’Elodie et Laurent (…) est partie sous la tension”, dans la nuit de jeudi à vendredi. Vers minuit, “des personnes masquées ont agressé et gazé les squatteurs”, alors que le couple et ses quatre enfants, âgés de 4 à 16 ans, chargeait leurs affaires dans la voiture pour quitter les lieux, dans la mesure où “la gendarmerie venait de leur signifier leur mise en demeure“. Selon le Parisien, la famille en question a contacté la gendarmerie, une plainte a été déposée et une enquête ouverte.
Dans un dernier article, paru un peu plus tôt dans la soirée de ce jeudi sur le site du Parisien, au moment de la publication de l’arrêté préfectoral, le quotidien précisait qu’Elodie et Laurent “savaient leur maison squattée”. Ce vendredi 10 juin au matin, BFMTV interrogeait Laurent sur place, le nouveau propriétaire. Désormais dans sa nouvelle maison, il est sommé par la gendarmerie de quitter les lieux, invoquant “une scène d’effraction“.
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Dans un message à ses lecteurs, le quotidien explique avoir interrogé le couple à trois reprises lors de cette interview pour savoir s’ils étaient au courant ou non de la présence de squatteurs dans la maison avant l’achat, ce qu’ils ont à chaque fois nié, mentant délibérément aux journalistes. Le Parisien explique également la “mise en scène” du jeu de clés, utilisé “pour faire genre“, selon les mots du propriétaire, recontacté. “Nous regrettons sincèrement que ce couple, malgré nos précautions et nos vérifications d’usage, ait pu sciemment nous induire en erreur, et nous nous en excusons sincèrement auprès de nos lecteurs“, conclut le journal, qui réfute toute accusation de diffusion intentionnelle de fausses informations.
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