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Pyongyang tire des missiles et affirme sa vocation nucléaire. Sans que les pays autour puissent encore l’arrêter.
La Corée du nord sera nucléarisée, martèle son dirigeant.
On aurait pu croire que la Corée du Nord s’était apaisée. Depuis des mois, l’offensive russe en Ukraine et les rodomontades chinoises vers Taïwan avaient placé le régime stalinien au deuxième rang des préoccupations en Asie. Elle fait depuis quelques jours un retour fracassant sur le devant de la scène. Mercredi, Pyongyang a tiré 23 missiles, soit le nombre le plus élevé jamais atteint en un jour, déclenchant des tirs en riposte par la Corée du Sud. L’un d’entre eux a même franchi pour la première fois une ligne de démarcation maritime en place depuis depuis l’armistice entre les deux Corées. Jeudi, Pyongyang a à nouveau fait feu, lançant trois missiles en direction du Japon qui ont déclenché l’alerte dans quelques préfectures susceptibles d’être survolées. Cet activisme coïncide avec des exercices collectifs entre les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon au large de ses côtes, certes réguliers, mais dont l’ampleur ne cesse de grandir. 
L’étendue de l’arsenal déployé par la Corée du Nord inquiète. Elle tire des missiles à courte portée difficiles à intercepter, et capables de porter une ogive nucléaire vers le Japon et la Corée du Sud. Elle se distingue aussi par les manières de tirer. Le 22 septembre, Pyongyang a ainsi fait feu à partir d’un pas de tir placé sous l’eau. “Ils explorent de nouveaux modes de lancement exotiques, soit pour des tirs à partir d’un sous-marin, soit pour mieux se fondre dans le paysage nord-coréen”, selon Tianran Xu, de l’Open Nuclear Network.
Mais ce n’est pas ce qui inquiète le plus les nations voisines. Gouvernements et experts concernés s’accordent sur l’imminence d’un septième essai nucléaire nord-coréen qui fera un peu plus rentrer le régime dans le club des puissances atomiques. Dans un discours fondateur prononcé en septembre, Kim Jong-Un a définitivement fermé la porte à l’abandon de l’arme nucléaire: “il a dit que jamais il ne renoncerait le premier à l'arme nucléaire, et qu’il ne négocierait même plus sur le sujet. Avant, il affirmait que la Corée du Nord pourrait abandonner son programme nucléaire si les États-Unis abandonnaient leur attitude hostile envers elle. Il ne fait même plus cette précision”, observe Rachel Minyoung Lee, de l’organisation Open Nuclear Network. Le lendemain dudit discours, le parlement nord-coréen a adopté une loi qui l'autorise à mener une frappe nucléaire préventive.
Cette intransigeance pourrait aboutir à une course aux armements dans la région. Car elle semble condamner les États-Unis et ses alliés à éventuellement abandonner l’objectif, désormais inatteignable, d’une péninsule nucléaire dénucléarisée. Elle pourrait, ainsi, conduire la Corée du Sud à héberger des armes nucléaires tactiques, voire à développer son propre programme nucléaire, au grand dam de Washington, qui veut demeurer maître en dernier ressort de la dissuasion nucléaire de son allié sud-coréen. Plus rien alors ne retiendrait le Japon de faire de même, et céder à la tentation de se doter de l’arme nucléaire. “Les Nord-Coréens finiront par revenir la table des négociations… mais pas avec les mêmes conditions”, conclut Rachel Minyoung Lee. 
Corée du Nord
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