Pour l’Anglais John Lewis-Stempel, agriculteur et historien, les Français n’ont pas beau jeu de se moquer du folklore britannique autour de la famille royale. Car au fond, écrit-il, ils n’ont jamais vraiment tourné le dos aux fastes de Versailles. 
En matière de longévité de règne, un monarque européen éclipse ­Elizabeth II . Louis XIV monta sur le trône en 1643 à l’âge de quatre ans et le quitta soixante-douze ans plus tard, en 1715. Il a fait de la France une puissance majeure, a inauguré un âge d’or baroque de la culture et a transformé un obscur pavillon de chasse perdu dans les marais versaillais en un palais scintillant.​

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La France contemporaine, malgré sa prétention à être une république moderne, reste une monarchie. Plus exactement une monarchie « louisienne » sans monarque de sang. Comme Emmanuel Macron l’a sagement observé, la France souffre d’un manque politique : « La présence d’un roi, un roi dont, au fond, je ne pense pas que les Français aient voulu la mort. »

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Après avoir étêté la famille royale lors de la révolution de 1789, les Français le regrettèrent aussitôt. Et depuis lors, ils aspirent à ce qu’une personnalité à la poigne quasi royale reprenne la barre du pays. On peut penser ce qu’on veut de Macron , mais il a compris qu’il était l’incarnation du Roi-Soleil. Il qualifie son style présidentiel de « jupitérien », un écho délibéré au roi Louis, qui se posait lui-même en Jupiter, le roi romain de tous les dieux. « Je ne suis jamais en retard, a déclaré Macron en vrai Roi-Soleil, parce que rien ne peut commencer sans moi. »

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Macron utilise Versailles comme une somptueuse arme de propagande pour impressionner le spectateur. Poutine a été l’un des premiers sur qui fut testé l’effet ­Versailles et, plus récemment, les dirigeants de l’Union européenne ont été invités au château, où ils ont dû pleurer de jalousie, non seulement devant la splendeur du lieu, mais aussi à la vue des pouvoirs immenses et sans égal dont Macron dispose. Car il commande à lui seul l’exécutif, y compris les forces armées, et il dirige l’agenda politique national avec un minimum de contraintes parlementaires.
Mais l’héritage autoritaire du Roi-Soleil va bien plus loin que ces histoires de prestige ou de pouvoir. Regardez l’importance de la fonction publique en France et ses régimes de retraite ; ceux-ci datent de la pension généreuse que Louis accorda à la marine royale en 1673. Et puis il y a cette culture de la dépense, sans compter ou presque : le Roi-Soleil a pratiquement mis la nation en faillite ; Macron a toléré un ratio dette/PIB de 115 %.​

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Malgré tout, quand on vient en France, on adresse des remerciements à Louis XIV. La France terre de culture a été inventée par le Roi-Soleil : partisan de Molière, le ­Shakespeare français ; fondateur de ­l’Académie royale de danse (et danseur de ballets lui-même) et de l’Académie d’opéra. Infatigable dans sa promotion des arts, il a aussi trouvé le temps de faire de la France le pays du luxe et de la haute couture en ordonnant, avec Colbert, à l’industrie textile nationale de se concentrer sur le tissu haut de gamme.
Chanel, YSL, Vuitton, Hermès, Dior sont tous à leur manière les enfants du Roi-Soleil. Un roi qui fut aussi le promoteur d’un art de vivre opulent, du parfum à la cuisine en passant par le champagne. Lorsque Macron a levé le deuxième confinement, il s’est précipité dans un café parisien pour tweeter : « Nous y sommes ! Terrasses, musées, cinémas, théâtres… Retrouvons ce qui fait notre art de vivre. » Un « nous » royal, digne de Louis XIV. 
L’année 2023 démarre dans un contexte social tendu. Alors que l’inflation s’intensifie, l’exécutif présentera sa réforme des retraites la semaine prochaine. 
Dans son adresse télévisée aux Français, le 31 décembre, Emmanuel Macron a évoqué les « effets spectaculaires » de la crise climatique dans l’Hexagone, comme un événement inattendu. Les scientifiques ne cachent pas leur mécontentement.
Olivier Faure a pointé du doigt la politique d’Emmanuel Macron dans une fausse partie de Monopoly.
Dans une allocution télévisée, samedi à 20 heures, Emmanuel Macron a présenté ses vœux de fin d’année aux citoyens français, sans parvenir à convaincre une partie conséquente de la sphère politique.
Pour ses traditionnels vœux à la nation en ce samedi 31 décembre, Emmanuel Macron a voulu livrer un discours d’unité et de confiance aux Français, tout en évoquant les grands projets de sa politique en 2023.
Alors que les responsables politiques ne sont toujours pas les bienvenus dans le Top 50 des personnalités préférées des Français, les sympathisants de chaque camp (gauche, majorité, droite) plébiscitent tout de même leurs champions.

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