Les futurs passagers ont défilé dans la rue et mobilisé autour d’eux. Les défenseurs du bois de Vincennes ont exprimé leur inquiétude sur l’impact du prolongement et pétitionné. La commission d’enquête et le secrétariat général à l’investissement ont estimé le coût trop important. 7 000 contributions, un record national, ont été déposées durant l’enquête publique.
Les élus, eux, sont unanimes pour dire que la ligne 1 du métro doit être prolongée à l’est, tandis qu’à Neuilly-Plaisance, certains s’inquiètent pour l’avenir des entreprises de la zone d’activité de la Fontaine-du-Vaisseau. Reste à trancher, au plus tard le 3 mars 2023. Et cette lourde tâche va revenir à l’État, par la voix de la préfète du Val-de-Marne.
Île-de-France Mobilité, l’autorité organisatrice des transports en Île-de-France, ne compte pas en rester là après l’avis négatif de la commission d’enquête publique sur la création de trois nouvelles stations après Château de Vincennes, aux Rigollots, à Fontenay, à Grands Pêchers à Montreuil et au Val-de-Fontenay.
Comme le laissait entendre le vœu adopté à l’unanimité par la région fin mai, et comme le révèle le Parisien, les élus adopteront officiellement une demande de déclaration d’utilité publique le 12 juillet prochain. Dès le lendemain, un courrier sera adressé à Sophie Thibault, la préfète du Val-de-Marne, pour qu’elle donne suite, ou non, à ce projet vieux de plusieurs dizaines d’années.
« Cette nouvelle étape, qui acte le soutien de la région et d’IDFM, signifie que le projet n’est pas enterré, la bataille se poursuit après le coup de massue qu’a été l’avis de la commission, plaide Jean-Philippe Gautrais (FDG), maire de Fontenay. Grâce à l’unanimité au conseil d’administration, et donc au soutien de la ville de Paris, on réaffirme que la réalité du terrain, le fait que les gens veulent ce métro, doit primer. »
Le dossier a de grandes chances d’atterrir d’ici quelques jours sur le bureau d’Élisabeth Borne. La Première ministre le connaît bien, elle qui dirigeait la RATP entre 2015 et 2017, et pourrait soutenir le prolongement, comme l’avait fait en décembre 2021 son prédécesseur, Jean Castex.
Fin novembre, peu après la grande manifestation de plus de 500 usagers et élus, c’est lui qui avait écrit à Île-de-France Mobilités pour confirmer la tenue de l’enquête publique sur ce projet structurant. Et après l’avis négatif de la commission, qui n’est que consultatif, IDFM a encore complété son argumentaire en faveur du projet. « L’avis de la commission, on ne s’y attendait pas et on ne l’a pas compris, mais là le projet continue et on se battra encore pour l’obtenir », promet Sylvain Blanquet, président de l’association Métro aux Rigollots.
Toujours aussi mobilisés, les maires des trois communes concernées, Vincennes, Fontenay, et Montreuil, ont déjà demandé à être reçus par la Première ministre et devraient être accompagnés des présidents de département du Val-de-Marne et de Seine-Saint-Denis.
En insistant et grâce à des décisions unanimes, les élus de la région et les administrateurs d’Île-de-France Mobilité veulent en tout cas « prouver que ce sont les élus qui décident, en tant que représentants des habitants et les mieux à mêmes de connaître les besoins locaux, rapporte Bernard Gobitz, vice-président de la FNAUT (Fédération nationale des usagers des transports) en Île-de-France et représentant des usagers des transports au conseil d’administration d’IDFM. L’union politique est totale, ça doit compter dans la décision finale. »
L’avis négatif d’une commission d’enquête publique était une première en matière de transports depuis la création du Syndicat des transports d’Île-de-France. L’abandon d’un projet unanimement défendu politiquement en serait une autre « donnant un signal inquiétant pour les autres améliorations attendues dans les transports », insistent les élus.
L’avis de la commission semble davantage fondé sur le coût du projet que sur l’opposition des défenseurs du Bois de Vincennes. Le coût est évalué pour l’instant à 1,385 milliard d’euros HT pour les infrastructures et à 104 millions d’euros HT pour le matériel roulant, pour une estimation de 100 000 voyageurs par jour sur cette future portion de la ligne 1.
Mais du côté des usagers, l’utilité du projet ne fait aucun doute. « Il faut vraiment revoir les critères et le calcul du coût socio-économique d’un projet, notamment sur les bénéfices en termes d’environnement, défend Marc Pélissier, le président de l’Association des usagers des transports d’Île-de-France. En renforçant le maillage du réseau de transports, ce projet va désenclaver tout le secteur ». Reste pour cela à négocier l’inscription de financements dédiés dans le prochain contrat Plan Etat-Région. Au mieux, le prolongement pourrait entrer en service en 2032.
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