Méconnue, la brigade nautique côtière de Saint-Cyprien fait partie intégrante du paysage maritime des Pyrénées-Orientales. Contrôles, prévention et surveillance font partie de ses missions quotidiennes, et pas seulement pendant la période estivale. Reportage avec l'adjudant Mickaël D., le chef Laurent B. et le gendarme Madeleyn N., à bord de la vedette de la gendarmerie nationale.
De Leucate à la frontière espagnole, soit 40 km de côte, et jusqu'à 12 km de celle-ci, le territoire d'action de la brigade nautique côtière (BNC) des Pyrénées-Orientales est vaste. Placée sous le commandement du groupement de gendarmerie du département et basée à Saint-Cyprien, ses missions sont également très diverses : "Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est toute l'année, pas seulement l'été", souligne l'adjudant Mickaël D., commandant de la BNC.
Mais avec 10 fois plus de bateaux que le reste de l'année, la saison estivale est forcément synonyme d'une augmentation de l'activité de ces gendarmes très spécialisés (lire ci-dessous). Ce mercredi 20 juillet, 9 heures, les gendarmes de la BNC embarquent à bord de leur vedette, l'un des deux bateaux dont ils disposent avec un semi-rigide. 
À peine sortis du port de Saint-Cyprien, ils remarquent un petit bateau de pêche au mouillage. À bord, quatre personnes qui prennent le soleil en attendant que ça morde. Le gendarme Madeleyn N. approche la vedette, et le chef Laurent B. embarque : "C'est plus simple quand la mer est un peu agitée de monter à bord plutôt que de rester côte à côte pour faire le contrôle. Ça évite de cogner les bateaux", souligne le pilote.

Chaque jour, les gendarmes de la BNC procèdent à des contrôles en mer.
Chaque jour, les gendarmes de la BNC procèdent à des contrôles en mer. Nicolas Parent – L'Indépendant

Lampe torche, extincteur dont la date de péremption n'est pas dépassée, bout de remorquage, écope, et bien sûr un gilet de sauvetage par personne font partie du matériel basique obligatoire qui doit se trouver à bord de l'embarcation, un matériel amené à être plus conséquent en fonction de la zone où on est contrôlé. "C'est une partie de pêche, tous les documents sont en règle, tout le matériel est à bord, on m'a même invité à l'apéro", sourit le chef Laurent B. qui revient quand même à bord de la vedette de gendarmerie. Une attestation a été remise au capitaine du bateau : "Ce n'est pas un laissez-passer pour l'été, ce n'est pas parce qu'on est en règle tel jour qu'on le sera tout le temps. Mais si un contrôle intervient dans les jours qui suivent le premier, ça permet de l'alléger", note l'adjudant Mickaël D.

Après contrôle, une attestation est remise par les gendarmes de la BNC.
Après contrôle, une attestation est remise par les gendarmes de la BNC. Nicolas Parent – L'Indépendant

Dans la grande majorité des cas, ces contrôles sont bien compris et acceptés par les plaisanciers : "Tout le monde est plus détendu, donc généralement, ça se passe bien. Et puis, nous, ce qui nous importe, c'est la sécurité des gens, pas de les verbaliser. Donc dans 98% des cas, si l'infraction est régularisée rapidement, il n'y a pas d'amende", ajoute l'adjudant.
Ces contrôles ne s'arrêtent pas aux vacanciers ou aux amateurs de navigation : les professionnels de la mer y sont aussi soumis, qu'ils s'agissent des loueurs de bateau ou de jet-skis, comme des pêcheurs qui rentrent au port avec la pêche du jour : "On regarde les diplômes, les filets, les espèces de poissons attrapés. Par exemple, il n'y a pas un thon qui doit sortir de la mer sans être bagué et déclaré". Et gare à la note, salée, pour ceux qui s'aviseraient de déroger à cette disposition : l'amende maximale prévue est de 22 500 €.
Au fil des contrôles, les gendarmes de la brigade nautique côtière ont souvent l'occasion de remarquer des comportements pas toujours guidés par le bon sens. Pas forcément interdit ou illégal, mais dont la pratique peut amener des accidents plus ou moins graves. "Le pire, qu'on voit beaucoup trop souvent, et qu'il faut vraiment arrêter de faire, c'est de placer les enfants à l'avant du bateau. Une vague trop raide et l'enfant passe par-dessus bord. Le problème c'est qu'il essaie de s'accrocher à ce qu'il peut et finit par se cogner dans l'hélice", se désole l'adjudant Mickaël D., commandant de la BNC. Des accidents qui peuvent avoir de très graves conséquences. En baignade aussi, les nageurs ne font pas toujours preuve de la plus grande prudence : "On peut aller nager jusqu'à 10 kilomètres des côtes si on veut. Mais c'est quand même bien de partir avec une bouée pour être visible", souligne le gendarme Madeleyn N. Autre recommandation, connaître le numéro d'appel d'urgence en mer, le 196 : "Huit personnes sur dix ne le savent pas", ajoute-t-il.
"Tous ceux qui rejoignent la BNC suivent un cursus particulier. Ils passent d'abord le test de plongeur, s'ils le réussissent, ils peuvent suivre la formation, qui dure 12 semaines pour les plongeurs, 5 semaines pour les pilotes des embarcations", détaille l'adjudant Mickaël D. Mais la formation ne s'arrête jamais vraiment, avec des mises à niveau régulières, notamment en secourisme. Ils sont six personnels, au sein de la BNC de Saint-Cyprien, répartis en un pilote et cinq plongeurs. Ces derniers sont également habilités à piloter.
Au-delà de leurs missions en mer, les gendarmes de la BNC sont également enquêteurs subaquatiques. En clair, ils exécutent les mêmes missions que leurs homologues terrestres pour mener leurs enquêtes, mais sous l'eau : "On peut être appelés partout en Occitanie pour plonger dans des lacs, puits, étangs, etc, afin d'aller faire des constatations et des investigations. On peut même prélever de l'ADN sous l'eau", note l'adjudant Mickaël D.
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