Laurent Mesguich, président du SunSète Festival et Stéphane Caput, directeur de production de Telsète, évoquent la prochaine édition, et l’aura de l’Île singulière sur grand écran.
Quelles sont les nouveautés à attendre lors du SunSète festival 2018 ?
Laurent Mesguich : Cette année, un concours de scénario est mis en place. On a eu l’idée, avec Stéphane, de lancer ce concours sur une thématique qui est “un pont à Sète : le passage”. Plus qu’une contrainte, c’était pour nous beaucoup plus simple d’avoir un lieu commun à tous les projets.
Stéphane Caput : Je pense que la force de la créativité, c’est d’abord la contrainte. Pour ce concours, je souhaitais une idée forte car je pense qu’un concept fort peut rassembler les gens. Je suis dans cette recherche et j’ai envie de guider les réalisateurs dans cette direction. Et ce sont les contraintes qui permettent cette créativité.
L. M : Nous allons aussi inviter des producteurs de courts-métrages pour qu’ils rencontrent des auteurs de scénario. On souhaite mutualiser ces deux forces pour que le festival devienne un lieu de rencontre et d’échange ; et essayer de créer quelque chose de plus grand, de pouvoir impulser des projets. Un festival est aussi là pour mettre au jour des talents. Et Sète est, je pense, le lieu idéal pour ça.
En parlant de Sète, qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’y ancrer le festival ?
L. M : Moi, je suis un amoureux de Sète, j’espère d’ailleurs bientôt y habiter. Et depuis longtemps, je songeais à y organiser un festival plein air. C’est important pour moi de proposer cela gratuitement, que ce soit ouvert à tous. C’est important que l’on puisse venir comme ça, en tongs, et qu’on puisse voir un film génial sur la plage.
C’est un festival populaire et rassembleur de bonnes intentions et de bonnes envies.
Est-ce quelque chose d’important, pour vous, de faire découvrir la ville de Sète ?
L. M : Je pense que Sète est aujourd’hui une ville de cinéma. C’est incroyable, ce qui se passe ici ! Kechiche est venu tourner un film puis deux puis trois, c’est fou. Ça prouve qu’il y a quand même quelque chose ici. Je pense qu’il y a un truc particulier dans cette ville. Et si beaucoup d’artistes y tournent depuis quelques années, c’est bien qu’il y a cette chose en plus. Aujourd’hui, on voit Sète dans le métro de Paris grâce à Demain nous appartient. Beaucoup d’artistes adorent cette ville, je pense à Pierre Richard, Richard Bohringer… J’aimerais bien que Sète devienne l’endroit où il faut être pour un réalisateur.
Concernant les longs-métrages projetés en salle, y aura-t-il des avant-premières ?
L. M : Oui, il y en aura certaines, comme chaque année, mais nous ne savons pas encore lesquelles. Nous réaliserons sûrement un focus sur Abdellatif Kechiche, notamment, parce que c’est son année. Mais nous ne savons pas encore pour le reste.
Stéphane Caput, ferez-vous à nouveau partie du jury ?
S.C : Je ne pense pas, pas deux fois ! J’ai adoré l’énergie qu’il y a pu y avoir dans le jury, les convictions aussi […], mais ça ne serait pas intéressant pour les réalisateurs.
L. M : A priori non parce qu’on ne l’est qu’une fois. Un jury, il faut que ça tourne. En revanche, on invite aussi Coralie Russier parce qu’elle avait obtenu l’Oursin d’or lors de la première édition du festival, et qui joue dans 120 battements par minutes. Elle devrait donc être dans le jury pour cette édition.
Que remportera le gagnant du concours de scénario ?
S.C : Le gagnant sera produit par Telsète, qui fera aussi la promotion de ce film. Cela permet de donner de l’appui, par une vraie société de production, à un auteur. Tout le matériel est mis à disposition pour produire le film, les moyens administratifs et techniques, aussi. L’auteur sera alors confronté aux contraintes de l’industrie de l’image. On veut lui donner la chance d’être projeté et pourquoi pas de lancer sa carrière.
Par quelle personnalité ce prix va-t-il être remis ?
S.C : On verra, la vie est faite de surprises. Ce serait sympa d’avoir quelqu’un qui puisse représenter la série Demain nous appartient. Quelqu’un que tout le monde connaît.
Est-il encore possible de candidater pour le concours de scénarios ?
L.M : Une dizaine de projets ont déjà été reçus mais les candidatures au concours de scénario sont ouvertes à tous. Après, je pense qu’il faut connaître un petit peu Sète. C’est en partie pour cette raison que les candidats sont tous, ou du moins presque tous, de la région.
► Le SunSète festival aura lieu du 7 au 12 juillet sur le thème “Les grands espaces”. Quinze courts-métrages seront en compétition

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