A Paris, Thomas Dutronc vit avec un chat fugueur, au 5e étage d’un appartement ancien, du côté du Marais, pas très loin des quais de la Seine. L’endroit est lumineux, le mobilier coloré, un placard entier abrite de belles guitares. Le chanteur propose de s’accouder au bar, même s’il n’est pas vraiment l’heure de boire. Il sert un verre d’eau, file dans la chambre du dessus se changer et revient portant un tee-shirt noir à l’effigie de Jazz au Marciac. La conversation peut s’engager.
Quel a été le déclencheur de la tournée Dutronc & Dutronc ?
Cela s’est passé lors d’une interview à la radio. Mon père venait parler d’un duo avec moi sur les bonus de Noël de mon album « Frenchie ». On lui a demandé ce qu’il pensait de l’idée d’une tournée commune. Il a répondu : « Pourquoi pas ? »
Que lui avez-vous dit pour le convaincre vraiment ?
Je lui en ai reparlé, sans insister, petit à petit. Je voyais qu’il en avait envie. Et qu’il savait que cela ferait particulièrement plaisir à ma mère. Pour moi, c’était aussi l’occasion de moments privilégiés qu’on pourrait partager, pendant les concerts mais aussi lors des voyages en bagnole.
Vous y pensiez depuis longtemps ?
Cette tournée, ce n’est pas un rêve de gosse, plutôt une envie d’adulte. Lors du spectacle, on ne joue pas sur la corde de la sensiblerie, du temps qui passe. Papa et moi, on est pudiques. On est sur scène pour faire la fête, pour jouer de la belle musique.
Quel type de discussions avez-vous avec votre père ?
Il est un peu taiseux. Mais on se comprend sans beaucoup parler : avec lui, pas besoin de mettre les points sur les « i ».
Comment ressentez-vous cet échange devant le public ?
C’est quand même vertigineux de se retrouver sur scène avec des chansons tellement marquantes ; des chansons avec lesquelles j’ai grandi, qui sont dans mon cœur, mon ADN. Mon père a marqué l’histoire de la chanson et du rock en France. On est tous conscients de vivre un truc un peu historique.
Pour autant, rien n’est compassé dans le spectacle. On s’y attendait : vous blaguez beaucoup…
On se taquine pas mal, oui. De façon spontanée, rien n’est écrit. Pas question de resservir exactement les mêmes trucs à chaque concert. On aime se renvoyer la balle ; se surprendre aussi, pour que chacun imagine une nouvelle blague pour la suite.
Comment s’est fait le choix des chansons ?
Naturellement. Il y a des chansons de mon père qu’on ne peut pas ne pas faire : « J’aime les filles », « L’opportuniste », « Les cactus », « Il est 5 heures, Paris s’éveille », etc. Dans les concerts à venir, on va certainement rajouter un medley plus travaillé en termes d’enchaînements. Il y aura des anecdotes mais la musique ne s’arrêtera pas, pour éviter les ruptures de rythmes.
Comment se placent vos chansons dans le programme ?
Au début, j’avais peur qu’elles ne tiennent pas la route face au répertoire monstrueux de mon père. Avec « Aragon », on est dans autre chose. « Sésame » est aussi dans une tonalité différente. Il fallait des arrangements pêchus pour « Un manouche sans guitare ». Avec les musiciens, lors des répétitions, on a tourné les morceaux dans tous les sens pour créer de l’homogénéité. Et puis, l’équilibre s’est fait.
La voix de votre père continue d’impressionner. Comment fait-il ?
Son timbre de voix a quelque chose de fou ; c’est un don des dieux. Elle a évolué avec le temps : dans les années 60 elle était très neutre, très claire. Elle a développé ensuite ce grain inimitable. Le cigare y est sans doute pour quelque chose. Lors des Vieilles canailles, mon père faisait des inhalations pour les cordes vocales. Ces derniers temps, je ne l’ai pas vu travailler sa voix spécialement.
Un album sort mais, surprise, il n’a pas été enregistré en public. Pourquoi ?
Le live, on l’enregistrera dans un second temps, dans quelques Zénith et à Bercy, en décembre. C’est Universal qui a eu l’idée de cet album studio et ils m’ont convaincu. Les titres sont un peu différents, les arrangements aussi. Je voulais surtout que mon père m’accompagne sur un nombre plus important de mes chansons.
Comment a-t-il réagi à ce projet ?
Dans un premier temps, il ne voyait pas l’intérêt. Je lui ai proposé d’essayer pour voir ce que cela donnait entre deux dates de la tournée des festivals. Le problème, c’est qu’il a eu le Covid en juin et qu’il ne nous restait que quatre jours un peu cool, en Suisse, avant de jouer à Montreux. On a fait ça, tranquilles, avec un studio nomade, et ça a marché.
La tournée d’été a-t-elle été difficile à cause de la canicule ?
La chaleur nous a suivis sur plusieurs concerts. A Carcassonne, c’était dur, à La Rochelle pareil. Un jour, on s’est tapé 4 heures de bouchon alors que la clim de la voiture était en panne. Je m’inquiétais pour mon père. On était rincés mais il m’a montré qu’il était balèze face à la fatigue.
Vous tournez très souvent, votre père très peu. Est-ce un signe de son fameux dilettantisme ?
Cette paresse est une légende. Mon père n’a pas chômé : il a quand même tourné une cinquantaine de films. Certes, c’était parfois pour payer les impôts de l’année d’avant car il offrait beaucoup et n’économisait rien. Mais je l’admire : être acteur est pour moi un cauchemar : on attend énormément, on ne contrôle rien.
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Bravo les artistes.
Bravo pour vos talents et vos remarquables personnalités.
Cette belle complicité fait plaisir à voir, n’en déplaise aux grincheux.
Pas besoin d'eau pour cultiver le melon chez Dutronc
historique au minimum , mondialement historique il aurait pu dire , le grand garçon. Un grand fils à papa qui ne perce pas malheureusement pour lui..faute de talent surement.
C'est quoi "percer" pour vous ? Il faut croire que vous vivez sur une autre planète pour ne pas savoir qu'il est unanimement reconnu
par le public et la profession ! Et peut-être n'a-t-il pas envie d'être une proie à paparazzi comme l'ont été ses parents ….
Il fait tranquillou une assez bonne carrière en tant que guitariste de jazz, et il n'est manifestement pas trop mauvais en tant que chanteur…. ce n'est ni un yéyé ni un rapeur… chacun son truc.
Et il n'a pas choisi de s'appeler Dutronc.