Quinze ans déjà que Carol Reid-Gaillard et son mari Jean-François Gaillard se sont établis à Mailhos, joli petit hameau de Sauveterre-de-Béarn. Cette ancienne photographe professionnelle a fait de son potager un lieu d’expérimentation reconnu. Carol avait reçu le premier prix du jardin potager bio décerné par la Société nationale d’horticulture de France (SNHF) et son blog mailhos.info était suivi dans le monde entier.
Elle est aussi devenue autrice de livres de cuisine. Dix ans après « La Vie d’un potager, du jardin à la table », elle récidive avec « Mange-tout » (Éditions « Sud Ouest », 22 euros), un livre de recettes de légumes de son jardin à tous les stades de leur vie. Une somme de 250 pages qui expose tout son savoir-faire…
Elle est aussi devenue autrice de livres de cuisine. Dix ans après « La Vie d’un potager, du jardin à la table », elle récidive avec « Mange-tout » (Éditions « Sud Ouest », 22 euros), un livre de recettes de légumes de son jardin à tous les stades de leur vie. Une somme de 250 pages qui expose tout son savoir-faire.
« Mange-Tout » n’est pas un livre de cuisine comme les autres. C’est un livre d’amateur éclairé ?
Exactement ! Ce n’est pas un livre de professionnel, c’est le livre d’une passionnée pour des futurs passionnés de jardinage. Je voulais donner l’envie de faire du jardin et cuisiner ses légumes. Toutes les photos ont été prises chez moi, dans mon potager. Les recettes, ce sont les miennes. Les petits conseils, c’est ce que j’ai appris auprès de mes voisins et au fil de ces quinze dernières années.
Vous êtes originaire d’une terre plutôt éloignée du 64. Un lieu tout aussi vert où le jardin n’est pas le même qu’en Béarn des Gaves…
Oui, j’ai grandi en Irlande, ce n’est pas exactement le même climat… Il pleut beaucoup, on ne peut pas faire pousser des tomates, des piments, des aubergines, comme ici. Là-bas, l’hiver commence plus tôt et finit beaucoup plus tard. On n’a pas vraiment de saison pour cultiver des légumes d’été. Mon père avait un petit jardin assez basique, nous n’avions pas de serre par exemple.
Le livre est organisé de manière calendaire. Comme un guide du parfait jardin ?
Oui bien sûr, il faut suivre les saisons. En réalité, il y a des fruits et légumes dans toutes les saisons. Vous avez des radis d’hiver, d’été, de printemps… Ce n’est pas forcément des fruits et légumes saisonniers mais je les ai glissés dans la saison qui leur va le mieux.
On comprend à la lecture que votre science du jardin est le fruit d’un long travail très appliqué. Comment avez-vous organisé vos notes ?
Je prenais des notes quand je suis arrivée, mais plus maintenant. Tout est dans la tête ! J’ai lu beaucoup de livres aussi, mais je me suis rendu compte que c’est en travaillant que j’ai appris le plus. La terre est différente d’un coin à l’autre. Elle n’est pas la même chez moi que dans le Gers ou le nord-Béarn. Même en Béarn des Gaves, il y a des différences : près des gaves, la terre est plus facile que chez nous sur les collines. Même si notre terre s’est améliorée avec le temps et le compost, elle est moins argileuse…
Donc le livre est valable pour les gens de Sauveterre en réalité…
Pour les habitants de Mailhos même (rires) ! Non, c’est très grand public, tout le monde peut s’approprier les petites techniques qui figurent dans ce livre et les adapter à son jardin.
Vous parlez des gens des environs. Ont-ils été de bon conseil ?
Quand je suis arrivée, j’ai rencontré le père de notre voisin. Il m’a dit « un légume ne vaut plus rien deux heures après sa récolte », il faut le récolter et le manger quasi immédiatement. Il y avait aussi des gens qui disaient que les radis ne marchaient pas en Béarn. Ils avaient une vision un peu fermée de ce que pouvait être un jardin ici. Mais j’ai cru qu’il était possible de faire pousser autre chose, de ne pas toujours faire pousser les mêmes espèces.
C’est un peu l’habitude de votre mari Jean-François Gaillard qui nous avait fait redécouvrir le maïs grand roux
Oui c’est vrai ! Mais depuis trois quatre ans, les certitudes qu’on avait sur la saisonnalité des plantations et des cueillettes sont remises en question par les variations de température inouïes. On a eu un gel très tardif il y a deux mois qui a fait beaucoup de mal, notamment au verger. Et la sécheresse est arrivée derrière…
Comment s’adapter au réchauffement climatique ?
On a l’été au printemps, l’hiver n’est plus très froid, mais très pluvieux. Cette année, on a vécu deux inondations… Je pense qu’il faut d’abord penser à faire un peu d’ombre dans le jardin. Il y a quelques jours j’ai passé mes journées à étendre des draps au-dessus du jardin pour qu’il ne brûle pas. J’ai planté des petits fruitiers qui ne prendront pas toute la lumière, mais créeront de l’ombre.
Toutes les recettes sont testées et approuvées ? On est satisfait ou remboursé ?
Oui tout à fait (rires) ! C’est bon, je les fais encore et mes amis m’appellent pour me les demander. Elles sont faciles à faire, tout dépend de la fraîcheur du légume.

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