La société Reden a invité élus, agriculteurs et représentants de l’Etat pour une visite des serres photovoltaïques chez Jean-Chrisophe Serres, à Villasavary.
À Villasavary, Régis Serres – et aujourd’hui, Jean-Christophe, son fils, qui a pris la relève – possède 10 hectares de serres. Aux Mercières, des fraises y étaient cultivées il y a encore peu de temps. M. Serres se posait la question de ce qu’il convenait d’y faire quand il a rencontré Jean-Michel Aurière, référent sur les kiwis rouges au niveau national, lequel avait lancé la première production de ce fruit sous serres photovoltaïques près d’Agen. Des serres propriétés de la société Reden, "premières serres photovoltaïques construites en innovation par Reden", explique Anaïs Mourgues, responsable développement en Occitanie au sein de la société.
La production de kiwis rouges a séduit les agriculteurs du Lauragais qui, en 2020, ont décidé de se lancer. "En 2021, nous n’avons pas eu de récolte mais cette année, nous allons avoir 12 à 15 tonnes à l’hectare, ce qui est remarquable", souligne Régis Serres, expliquant qu’en pleine production, on peut atteindre les 20 à 25 tonnes.
Des débuts prometteurs donc pour cette culture nouvelle dans l’Aude et encore confidentielle en France où il n’y a pour l’heure que trois producteurs puisqu’après Agen et Villasavary, le troisième est dans la Drôme. "L’idée est de monter à 50 hectares pour être visible sur le marché. Aujourd’hui, c’est un marché de niche mais c’est la culture la plus rentable que je connaisse", explique l’ancien président d’Arterris, fort d’une expérience d’agriculteur de plus de 40 ans. "Sans compter que le kiwi rouge est très bon, très sucré, avec un goût de mangue et très riche en vitamine C, le double du kiwi vert".
Une production fragile qui ne peut pousser que sous serres, n’est pas sujette aux maladies, en revanche sensible aux bactéries et un peu à la cochenille. La récolte aura lieu début octobre et sera ensuite stockée en frigo pour être vendue tout l’hiver. Côté commercialisation, pas de souci, le marché est là. "On a fait un club entre la génétique, la production et la mise en marché. Pour cette dernière nous travaillons avec Cancel, une entreprise du Tarn-et-Garonne, numéro 2 en France du kiwi vert, jaune et rouge", poursuit Régis Serres, expliquant que, pour être commercialisable par ce biais, le poids du kiwi doit être de 65 grammes. En deçà de ce poids-là, le fruit sera écoulé chez des distributeurs locaux.
Reden est producteur d’énergie verte, premier développeur de projets d’agrivoltaïsme en France depuis 2008. L’agrivoltaïsme consiste à combiner la production agricole et la production d’électricité sous forme de centrale photovoltaïque, l’ensemble sur un même espace. "C’est nous qui avons développé le plus de projets, avec 84 serres de ce type-là, de grandes dimensions, qui sont des abris climatiques par excellence", indique, pour sa part, Olivier Nunez, chef de projet chez Reden. "Nous avons utilisé la serre existante et nous avons rajouté sur les pans sud des panneaux photovoltaïques pour produire de l’énergie. L’idée est que la production d’électricité verte vienne financer le projet de la serre. Une serre de ce type-là coûte d’1,2M€ à l’hectare, tout compris, études, travaux, terrassement… "C’est un projet qui prend environ trois années pour voir le jour. On passe devant tous les services de l’Etat, les institutionnels, les élus. On souscrit un contrat avec l’agriculteur, et on signe une promesse de bail sur 30 ans. Pendant ce temps-là, nous allons louer le volume de la serre pour produire de l’électricité. Nous assurons aussi la maintenance de la serre. L’agriculteur, lui, y produit ce qu’il veut". "D’après le retour d’expérience que nous avons, on estime aujourd’hui, avec l’évolution des technologies, que dans 30 ans les panneaux auront encore un rendement de 85 % environ", abonde Anais Mourgues.
La serre lauragaise sert également de serre test pour des plantations d’agrumes et d’avocatiers. "D’autres projets sont à l’étude dans le département de l’Aude, notamment dans l’Ouest audois.
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