Alors que le mouvement fondé par l’abbé Pierre fête ses 70 ans au niveau national, Emmaüs Cergy célèbre ses sept ans. La grande vente annuelle de l’antenne, qui débute ce jeudi, aura donc une connotation particulière. À Bernes-sur-Oise, site historique d’Emmaüs dans le département, l’heure sera aussi à la rétrospective ce week-end. La communauté y est implantée depuis 37 ans. Et Emmaüs n’a pas fini d’écrire son histoire dans le Val-d’Oise… « Nous avons une croissance d’environ 10 % par an sur ces six dernières années », constate Alexis Nicolas, responsable de la communauté. « Une progression essentiellement due au développement de Cergy. Bernes a une notoriété, nous sommes bien stables voire légèrement en hausse. Cergy a beaucoup évolué. »
Après seulement sept années d’ouverture, la seconde salle des ventes apporte déjà plus d’un tiers des revenus de la communauté. Les clients sont là, et ceux qui donnent aussi. À tel point qu’il y a un délai d’attente de trois semaines avant de pouvoir faire venir un camion Emmaüs si l’on veut se débarrasser de pièces imposantes.
Et pourtant, le développement de sites de vente en ligne comme Le bon coin a eu un véritable impact sur les habitudes des donateurs. « Les gens tentent de vendre avant de donner, nous avons donc moins d’articles de qualité qui viennent des particuliers », constate Alexis Nicolas. « Mais les entreprises ont de plus en plus une fibre un peu écologique qui les pousse à ne pas détruire, ce qui nous permet de compenser. »
L’an dernier, la communauté de Bernes-sur-Oise était même la première à expérimenter un partenariat fructueux avec le site venteprivée.com récemment devenu Veepee. La société engrangeait depuis des années des produits renvoyés par les acheteurs. Ces articles retournés sont désormais cédés à Emmaüs. « Nous étions la communauté pilote l’an dernier et maintenant les stocks sont mutualisés au niveau d’Emmaüs France », explique le responsable 95.
Tous les revenus générés sont en intégralité réinvestis dans la communauté. C’est pour cette raison qu’Emmaüs 95 a pu considérablement augmenter le nombre de « compagnons » accueillis depuis sa création. Le mouvement est implanté depuis 1967 dans le département, d’abord à Saint-Prix. Le déménagement à Bernes-sur-Oise, sur un site beaucoup plus grand, remonte à 1982. Ils sont alors une trentaine de compagnons à œuvrer à la collecte et la vente. Hébergés dans un premier temps à Puiseux-le-Hauberger (Oise), ils s’installeront à plein temps à Bernes en 2012 dans un bâtiment de cinquante chambres individuelles nouvellement construit, grâce aux bénéfices et à l’aide des collectivités.
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La création de la nouvelle antenne de Cergy a permis d’étendre encore la communauté qui compte désormais 72 compagnons, tous accueillis sans conditions. « Nous hébergeons, nous réconfortons, nous les aidons à avoir un rythme de vie régulier et seulement s’ils le souhaitent nous les accompagnons vers la sortie en les aidant à trouver logement et emploi », résume Alexis Nicolas. Malheureusement Emmaüs 95 n’a pas les capacités d’intégrer tous ceux qui viennent frapper à sa porte. Neuf candidats sur dix doivent repartir, faute de places suffisantes.
Grande vente d’Emmaüs Cergy jeudi de 10 heures à midi et de 14 heures à 18 heures, vendredi de 14 heures à 18 heures, samedi de 10 heures à 18 heures, zone artisanale Francis Combes. La vente de Bernes-sur-Oise a lieu samedi de 10 heures à midi et de 14 heures à 17h30, 9, chemin Pavé.
« On peut trouver de tout ici c’est le paradis ! » Matthieu Calvel est styliste de profession. À l’occasion de la grande vente de Cergy il animera un atelier de « retoucherie créative ». Ou comment créer ses propres vêtements originaux tout en ayant un comportement écoresponsable. « C’est très simple et il n’y a pas besoin d’avoir fait des années de couture pour y arriver », promet ce professionnel qui vit à Saint-Leu-la-Forêt. Depuis qu’il s’est reconverti dans le stylisme en 2017, Matthieu Calvel réalise des costumes utilisés dans le cadre de tournages, de clips ou de cinéma. « Tout que je fais c’est de la récup’ à 100 % », résume-t-il. « Je n’achète rien de neuf, c’est ma culture. »
D’abord client chez Emmaüs, il est aussi devenu bénévole et vient d’animer un atelier retoucherie au sein de la communauté. Les participants ont travaillé à partir de pièces invendables qui allaient partir au recyclage. Le fruit de ce travail sera exposé samedi. Grâce aux conseils de Matthieu, des chemises sont fabriquées à partir de rideaux ou deviennent d’élégantes jupes.
« Ce pull était abîmé sous les bras par exemple et ce manteau aux manches », détaille le créateur en choisissant des pièces sur un portant. « À chaque fois, on cache le défaut avec un autre tissu et on améliore l’ensemble pour faire quelque chose d’harmonieux. On peut ainsi rallonger très simplement la vie d’un vêtement. »
Par ces démonstrations, le styliste espère susciter des envies nouvelles chez les clients. Leur montrer qu’un détour par les rayons friperie et mercerie d’Emmaüs peut leur permettre de renouveler leur garde-robe différemment ou sauver leur pull préféré mais troué. « Avec 20 € on peut faire des miracles ici, plutôt que d’aller dans les mêmes grands magasins et porter des fringues qui ressemblent à celles de tout le monde. »
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