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Pékin a annoncé ce lundi le lancement d’un grand plan de sauvetage pour son secteur immobilier en crise depuis plusieurs années. Parmi les mesures prévues, on trouve notamment le soutien au crédit pour aider les promoteurs endettés et pour achever des chantiers en cours. Le but est que les banques chinoises acceptent d’accorder des « prêts spéciaux » aux acteurs de l’immobilier. Selon Ting Lu, un économiste de la banque Nomura cité par l’AFP, cet assouplissement traduit le « tournant » pris cette année par les autorités chinoises après leur décision, en 2020, de durcir l’accès au crédit des promoteurs immobiliers.
À la fin des années 1990, la Chine a connu un boom de son secteur immobilier, après la libéralisation du marché. Les promoteurs se sont développés très vite, notamment grâce aux prêts bancaires. Les immeubles ont poussé comme des champignons en l’espace de 20 ans. Tant et si bien que l’économie du pays est devenue dépendante de ce secteur, qui représente entre 14 et 30 % du PIB actuellement. Cette frénésie immobilière a entraîné une hausse des prix au m², surtout en 2016. Cette année-là, selon le Bureau national des statistiques, les prix avaient augmenté de 26,4 % à Pékin, et de 29 % à Shanghaï.
L’endettement progressif des promoteurs a contraint Pékin à resserrer il y a deux ans les règles de prêts auprès des banques. Ce durcissement, qi a eu un effet délétère sur des promoteurs déjà en difficulté financière, a provoqué une crise des liquidités. En parallèle, est venue s’ajouter la crise du Covid fin 2019, avec son lot de confinements et de restrictions qui ont participé au ralentissement de l’ensemble de l’économie.
Même les promoteurs les plus renommés sont aujourd’hui au bord de la faillite, comme Evergrande. Le principal géant de l’immobilier chinois est submergé par une dette abyssale de 300 milliards d’euros. Au bord de la faillite, il tente tant bien que mal d’honorer ses paiements d’intérêts et ses livraisons d’appartements. Mais il a dû suspendre sa cotation à la Bourse de Hong Kong – où de nombreux groupes immobiliers sont cotés  – à plusieurs reprises et le cours de ses actions a chuté d’environ 80 % en 2021.
Faute de liquidités, des chantiers de construction ont été stoppés net. Plus d’un million d’appartements sont aujourd’hui inachevés en Chine, ce qui plonge les propriétaires dans l’appréhension, la colère et la peur. Résultat : certains ont manifesté à l’automne 2021 à Shenzhen, où se trouve le siège d’Evergrande. D’autres ont décidé, durant l’été 2022, de tout simplement cesser de rembourser leurs crédits immobiliers, pour protester contre les interruptions et ralentissements dans la construction de leur logement. Au moins 300 groupes, composés de milliers de propriétaires, dans 91 villes, ont décidé d’entamer cette grève des remboursements, notait le Monde en juillet.
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L’émergence de ce qui s’apparente fort à un mouvement social pourrait avoir joué un rôle dans la décision de Pékin de mettre les mains dans le cambouis. L’annonce de son plan de sauvetage a d’ailleurs eu des effets immédiats, puisque la nouvelle a fait bondir ce lundi la Bourse de Hong Kong de plus de 3 % à l’ouverture. Le gouvernement chinois a également assoupli ses restrictions dues au Covid la semaine dernière. Ainsi, la réduction de la quarantaine pour les arrivées internationales pourrait contribuer au coup de fouet général que Pékin cherche à donner à son économie en crise.
Par Ella Micheletti
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne

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