L’immeuble était en ruine et la rénovation, conséquente. Pour financer les travaux, option a été prise d’aménager un logement supplémentaire en sous-sol, en rez-de-jardin. Aujourd’hui, le bâtiment se compose ainsi d’un commerce et de deux habitations lumineuses et de qualité, bénéficiant d’espaces extérieurs privatifs.

Cet immeuble, les anciens supporters du club de foot d’Auderghem le connaissent bien… Durant des années, le rez-de-chaussée a abrité leur QG. La fréquentation des lieux a cessé lorsque le bar a fermé ses portes. Abandonné, le bâtiment a fini par se dégrader. A tel point que lorsque Marta et Francesco, en quête d’une maison à rénover, l’ont visité, il n’était plus que ruine. Mais pour le couple, son potentiel a rapidement fait oublier son état. C’était là, le long d’une rue commerçante d’Auderghem, à deux pas des commodités et de la forêt de Soignes, qu’ils voulaient s’installer. Mais avant, il fallait réhabiliter la maison. Et la tâche était imposante…
Pour concevoir le projet, le couple a contacté Specimen Architects. « Cette maison était dans un état abominable, il fallait tout refaire ! », se rappelle Perrine Ernest, l’architecte. « Mais on avait la possibilité d’utiliser le rez-de-jardin, situé sous le niveau de la rue, pour concevoir un deuxième logement permettant de viabiliser le projet et de financer les travaux. »

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Le rez-de-chaussée conservera sa fonction commerciale de manière à s’inscrire dans la dynamique du quartier et à assurer un contrôle social côté rue. A l’arrière, les anciennes annexes seront démolies pour faire place à un nouveau logement se déployant sur deux niveaux : le rez-de-chaussée et le sous-sol donnant sur le jardin. Objectif : vendre rapidement ce duplex pour financer l’aménagement de l’habitation familiale dans les étages. Car là aussi, les travaux sont importants… Les planchers n’étant plus en assez bon état, il faut les remplacer. Les architectes en profitent pour réduire les hauteurs sous plafonds, de manière à créer un triplex là où il n’y avait autrefois que deux niveaux, sans changer le gabarit de la maison.
Conséquence : il faut retravailler la façade, pour que les ouvertures correspondent aux nouveaux étages. « On a démoli, creusé, construit », sourit la propriétaire. « On a créé un deuxième logement et un nouvel étage en conservant la même enveloppe. Le gabarit initial n’a pratiquement pas changé, on a juste réorganisé les fonctions de manière plus qualitative. »

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Pour bénéficier des vues sur la verdure et profiter d’un maximum de lumière naturelle, les espaces de vie sont orientés vers l’arrière. La façade y est généreusement ouverte, donnant accès à une grande terrasse aménagée sur le toit du duplex. « On voulait une pièce unique avec l’extérieur pour pouvoir en profiter au moindre rayon de soleil », indique le couple. « Nous n’avons pas de jardin, mais on ne manque pas de verdure : la terrasse vient se glisser sous le saule pleureur des voisins. »
A l’intérieur, les fonctions s’organisent de manière fluide, presque sans portes ni cloisons. « La maison qu’on louait auparavant était très cloisonnée », ajoutent encore les propriétaires. « On ressentait l’envie d’ouvrir l’espace. On a emménagé ici entre deux confinements. A cette période, en étant tous ici de manière continue, on s’est dit que c’était peut-être trop ouvert… Mais on le vit mieux aujourd’hui, avec le retour à la normale. »

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Le premier niveau accessible, situé au-dessus du commerce, accueille la cuisine et le séjour dans le même espace. Au sol, le vieux plancher en bois a été peint en blanc. Pour le mobilier intégré, les propriétaires ont opté pour l’OSB. Un matériau résistant, bon marché, mais aussi décoratif, qui s’inscrit comme fil rouge dans le projet, puisqu’on le retrouve à tous les étages, sur différents supports. Au niveau de vie, il compose le mobilier et l’escalier qui mène à un premier étage où on le retrouve au sol. Ce niveau est dédié aux deux filles du couple. On y trouve deux chambres qui donnent sur l’arrière. Et à l’avant, une salle de douche. Le grand palier en mezzanine accueille un coin bureau et jeux.

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Puis, une seconde volée d’escalier, toujours en OSB, mène à l’espace des parents, qui s’inscrit sous la pente du toit. Il est organisé de manière à pouvoir y intégrer le plus de rangements possible. Une porte coulissante donne enfin accès à la salle de bains, où s’implantent une baignoire, une douche italienne et un meuble, toujours en OSB.
 
Ce projet se caractérise notamment par l’utilisation d’OSB. C’était une demande de vos clients ?
Ils ont toujours aimé l’OSB, pour une question de moyens, mais aussi parce qu’ils sont sensibles au courant Arte povera, qui consiste à utiliser des matériaux bon marché pour faire du beau. Cela a permis de concevoir un maximum de mobilier intégré. Un travail a été réalisé sur les textures et les matériaux, l’OSB contraste notamment avec les textures plus lisses des carreaux en grès des salles de bain.
C’est une rénovation lourde, mais vous avez choisi de conserver tout ce qui pouvait l’être…
Oui, nous avons essayé de garder un maximum d’éléments. Par exemple, pour modifier un pan de la toiture et l’aligner à celui de la maison voisine, nous avons réutilisé les tuiles initiales. Mais certains éléments, comme les planchers, étant pourris, il a fallu les remplacer. Au rez-de-chaussée, les annexes étaient insalubres, on a préféré construire une nouvelle extension saine, plus harmonieuse.
Pour l’administration, c’était déjà trop ?
Dans ce cas-ci, les clients ont eu une mauvaise surprise : la TVA est passée de 6 à 21 % ! Ils étaient pourtant de bonne foi, mais la procédure est trompeuse. Les critères de base étaient remplis, la maison a effectivement plus de dix ans et est affectée en logement. Mais il existe une circulaire, la circulaire nº6 de 1986, qui définit des critères inconnus du grand public, comme le fait que remplacer 50 % des surfaces horizontales implique une TVA de 21 %, même reconstruites à l’identique. Or, dans le cas d’une rénovation lourde comme celle-ci, on n’avait pas le choix, on ne pouvait pas conserver les planchers instables. Plus globalement, ce qui est paradoxal, c’est que lorsqu’on démolit complètement un bâtiment avant de reconstruire du neuf, on bénéficie d’une TVA à 6 %. Cela n’a aucun sens !
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