Mauvaise surprise tôt ce jeudi matin pour plusieurs agents d’entretien du Technocentre Renault, le site dédié à la « R&D » du groupe automobile, à Guyancourt (Yvelines). Arrivés dans les locaux, les badges d’accès avaient été désactivés. « On bloque l’accès aux grévistes », grince l’un d’eux. Un mouvement social a débuté mardi parmi les salariés de PEI, un prestataire qui assure le ménage. Il y avait déjà eu deux jours de grève la semaine dernière.
« La direction ferme une partie du Technocentre le vendredi, elle réduit la voilure et une trentaine de personnes au moins sont très inquiètes pour leur emploi », déplore un délégué Sud Renault venu en soutien. Cette situation serait une conséquence directe de la réduction des coûts et du développement du télétravail, un grand nombre des 9 500 salariés du groupe automobile basés à Guyancourt travaillant dans des bureaux.
Le groupe automobile se justifie en effet par le renforcement de cette pratique depuis la crise sanitaire : « Renault fait face à une baisse de la fréquentation de ses sites et a décidé de mettre en veille certains bâtiments le vendredi depuis le 22 avril. Nous avons donc revu nos besoins concernant les prestations de services. »
Concernant l’entretien du centre de recherche et de développement, le nouveau contrat prendra effet le 20 mai prochain. « D’ici là, nous continuerons d’assurer le paiement total auprès du prestataire », veut rassurer la direction. Laquelle ne peut pas intervenir dans la gestion des ressources humaines de PEI, entreprise installée dans l’Essonne qui intervient dans plus de 2 000 entreprises en France.
De quoi laisser les agents d’entretien amers. « Moi, ça fait dix ans que je travaille ici, souffle un délégué PEI au Technocentre. Avant ça, j’étais sur le site de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Soit dix-sept ans au total. Et encore, certains ici ont trente ans de maison. »
Pour le syndicat Sud Renault, ce mouvement traduit également « une grosse inquiétude » générale pour les salariés du groupe, dans un contexte d’incertitude du marché automobile liée à la pénurie de semi-conducteurs – dont l’usine de Renault-Flins a fait les frais -, de réduction des coûts et de changement de stratégie globale. « Il y a des coupes tous azimuts », pointe le syndicat, qui fait état de plusieurs débrayages il y a un an contre une externalisation de la maintenance des moyens d’essai.
Dans les cartons, un projet viserait à réduire d’un quart la surface du Technocentre et de vendre les locaux afin de devenir locataire. « Nous cherchons effectivement à réduire l’empreinte immobilière du groupe, mais à ce jour, cela fait encore l’objet de discussion, prévient le groupe. Rien n’est acté. »
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