Mardi 12 octobre, à Gruissan, Narbonne et Fleury, l’agence de l’eau réunissait 150 participants à une journée d’échanges sur la désimperméabilisation des sols : une solution à même de faire face aux questions de pollution, d’inondations et du réchauffement climatique.
Marseille, Lyon, Chalon-sur-Saône, et donc Gruissan. Mardi 12 octobre, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (RMC) achevait dans l’Aude la séquence de quatre journées thématiques initiée le 28 septembre : « Rendre les villes perméables / Une solution pour désengorger les réseaux. » Aride, à première vue. Mais bien ancré dans une réalité urbanistique, environnementale et climatique. Car le sujet balaye large. Limitation de la pollution, rempart contre les inondations, lutte contre le réchauffement climatique ou revégétalisation des espaces urbains : au-delà de stopper net la folle course à l’artificialisation, la désimperméabilisation des sols, si souvent escortée d’une place rendue aux végétaux, participe de plusieurs ressorts.
Et a tout de l’urgence, face à un chiffre : 6,2. Comme le nombre de millions de m3 d’eaux usées partis dans le milieu naturel sans traitement, en Languedoc-Roussillon en 2020 (35 millions à l’échelle du territoire RMC). Le résultat du débordement des réseaux d’assainissement de 23 collectivités, plus de 20 jours par an. Un phénomène auquel se superposent des épisodes cévenols à répétition, toujours plus fréquents.
Avec des réseaux pluviaux pensés il y a si longtemps qu’ils ne peuvent plus faire face. De quoi donc justifier ce rendez-vous du 12 octobre, d’abord au Palais des Congrès de Gruissan, pour trois heures d’échanges ; puis à Narbonne à Fleury, pour des exemples de ces vertueuses pratiques. Des actes encouragés à la tribune, notamment par Cyril Gachelin, formateur à l’office international de l’eau, ardent défenseur de "l’infiltration et de l’évapotranspiration", de la "végétalisation pour absorber une quantité non négligeable des pluies", ou encore de la "mutualisation des espaces : un square peut très bien être inondable".
Choisir si on enclenche des choix vertueux ou si on continue à se rater
Cette logique, Jean-Marc Bouillon, président d’honneur de la Fédération du paysage, l’a vantée à la tribune, convaincu que "l’utopie est en train de changer de camp" dans le rapport à la nature : "Jusque-là, l’eau était l’ennemie de notre système urbain et les végétaux un accessoire. Aujourd’hui, la nature devient infrastructure, et l’eau et le végétal sont les ressources les plus puissantes. On est en train de choisir si on enclenche ou pas des choix vertueux pour les aménagements de nos villes… ou si on continue à se rater." Discours aux frontières de la profession de foi, illustré pour les plus terre à terre par une équation sonnante et trébuchante : "Aménager des espaces minéraux, c’est 150 à 200 € le m2. Des espaces vers, c’est 40 à 70 €."
De quoi faire basculer les plus réticents dans cette "obligation d’évolution", alors que les outils technologiques sont aujourd’hui bien là, notamment pour définir, "parcelle par parcelle, les zones qui sont plus ou moins faciles à déconnecter du pluvial". À suivre.
Mais du côté des collectivités, la prise de conscience semble bien là. Comme au Grand Narbonne, appelé à témoigner à la table ronde avec deux vice-présidents, Michel Jammes et Jean-Louis Rio.
Une interco qui, entre son schéma de cohérence territoriale (Scot), son plan climat air énergie et son projet d’aménagement et de développement durable a visiblement intégré la problématique : "On y parle d’enjeu inondation, de biodiversité, de ressources en eau, de gestion du pluvial, détaille Jean-Louis Rio. Tout ça, ça rejoint la question de la désimperméabilisation." Au point que, dès 2019, une étude de faisabilité a été lancée avec le Cerema (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) pour "cartographier les endroits favorables".
De quoi encourager, soulignait Michel Jammes, les "communes les plus avancées, les plus sensibilisées", de Leucate à Bize, en passant par Gruissan, Cuxac-d’Aude, Fleury ou Narbonne. Et ainsi donner des exemples pour poursuivre le chemin : "Le tout-tuyau, évacuer vite les eaux, ce n’est plus la solution. Et cet état d’esprit est en train d’évoluer."
 
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On revient toujours en arriere faudrait reflechir avant de gaspiller des sommes d argent pour rien
Si vous le pouvez penser aussi a mettre des panneaux solaire sur tout les centres et parking commerciaux au lieu de les mettre en pleine nature cela serait bien aussi
Dans les quartiers à Narbonne il y a tout un tas de ruelles non utilisées par les voitures qui pourraient être desimpermeabilisees.
Ce serait bien aussi d'arrêter de rajouter des zones commerciales en quantité, comme si la consommation était l'horizon indépassable de l'humanité
😭

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