l’essentiel Un lac de 23 hectares, à proximité du GR78, qui chemine jusqu'à St-Jacques de Composetelle, un site où les oiseaux aiment se (re)poser : c’est le lac de Taure, aux portes de Carcassonne, aujourd’hui menacé par un projet de parc photovoltaïque flottant de 16 hectares, presque 70% de la surface totale du lac, propriété d'une association d'agriculteurs. Le lac a été créé pour l'irrigation, mais sert également de réserve d'eau pour la ville de Carcassonne. Depuis 2020, la baignade et la pêche y sont d'ailleurs interdites. Et le site est aussi un lieu de promenade très apprécié. 
Un "endroit magique", un "havre de paix", un "site où la biodiversité s’exprime totalement, avec le passage de très nombreux oiseaux, en toute saison" : c’est ainsi que l’un des riverains, qui demeure à proximité du lac de Taure, décrit cette vaste étendue d’eau située aux portes de Carcassonne, sur 23 hectares. 
Réserve d’eau pour l’irrigation, mais également réserve d’eau potable pour la ville de Carcassonne – la pêche et la baignade y sont interdites, de ce fait, depuis décembre 2020 – le lac de Taure pourrait pourtant accueillir un parc photovoltaïque flottant de 16 hectares, soit 70 % de sa surface. Un couvercle de près de 40 000 modules, tandis que le site serait clôturé. "Aujourd’hui, au-delà des riverains qui sont tombés de haut en découvrant ce projet voici une quinzaine de jours, il y a tous les utilisateurs du site : promeneurs, joggeurs par exemple, auxquels il faut penser", fait remarquer Philippe Lasgouzes, vice-président de l’association des Amis du lac de Taure, créée en juin 2020 pour travailler à la valorisation de ce site. Originaire du Lauragais, il s’est installé là après être "tombé amoureux" de ce cadre exceptionnel.
Pour un futur propriétaire, lui aussi sous le charme du lac et dont la maison est en cours d’achèvement, ce projet est une catastrophe : "Nous avons acheté un terrain, plus cher qu’ailleurs de plus, en raison de la proximité avec le lac, et construisons une maison, explique-t-il. Nous sommes à la fin des travaux, et nous sommes consternés." Le couple avait choisi ce site pour sa vue sur le lac. La déception est cuisante.
Les deux porteurs de projet, les sociétés Elements et Laketricity, sollicitées par le propriétaire des lieux, l’ASA Carcassonne-Ouest (1), la création de ce parc répond à des enjeux de défense de l’environnement : d’après eux, le site est classé cas 3 (site dégradé) et représente le plus grand potentiel photovoltaïque flottant de l’Aude, avec une production estimée de 31 Gwh par an.

Les riverains du lac de Taure, directement concernés, sont en première ligne du combat contre le projet.
Les riverains du lac de Taure, directement concernés, sont en première ligne du combat contre le projet.

Les deux sociétés mettent en avant la participation du projet à la transition énergétique et à la lutte contre le réchauffement climatique. Reste l’agenda du projet : l’instruction doit durer un an, après le dépôt du permis de construire en février prochain. Obstacle de taille : le PLU de Carcassonne interdit explicitement l’accueil de "projets liés à la production d’énergie renouvelable" sur cette zone. Il faudrait donc que la municipalité de Gérard Larrat accepte de modifier ce document pour que le projet voie le jour. Au plus tôt, en 2025.
De leur côté, ulcérés par ce projet, les opposants s’organisent, avec, parmi eux, les membres de l’association des Amis du lac de Taure. Une pétition a été mise en ligne, sur le site change.org, et avait recueilli 283 signatures, ce dimanche, à l’heure où ces lignes étaient écrites (1). "Nous refusons de voir cet espace sauvage dénaturé par un projet aberrant, et qui n’est, sous couvert de pseudo-transition verte, rien d’autre qu’un investissement financier qui ne va profiter qu’à une poignée de personnes. Bien évidemment, nous sommes favorables à la transition énergétique, mais pas à n’importe quel prix", analysent les opposants.
Une rencontre avec Isabelle Chesa, adjointe au maire de Carcassonne en charge de l’urbanisme, aura lieu ce jeudi, à leur, pour évoquer ce projet. Enfin, ces opposants au projet de parc photovoltaïque flottant ont décidé d’alerter la population de Villalbe sur la menace qui plane sur le site : un tract a été rédigé, il sera distribué dans les boîtes aux lettres des résidents tout prochainement.
(1) Créée voici plus d’une trentaine d’années, l’ASA (association syndicale agréée) regroupe six agriculteurs du Carcassonnais. Les propriétaires du lac de Taure l’utilisent pour l’irrigation. Retrouvez, sur le site de Musique et Patrimoine de Carcassonne, un article très complet sur l’histoire du lac de Taure.
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Plus rien ne semble possible ! Et la terre continue à tourner! Mais il faudrait tout arrêter, rester la, regarder le temps passer…….les suivants subiront….
Va bien falloir s'y faire. A puissance comparable, il faut implanter 30 à 50 km2 de panneaux photovoltaïques pour remplacer une seule centrale nucléaire. Et encore ça ne suffira pas, le photovoltaïque produit seulement quand le soleil est là!
Ben non, ce que vous écrivez est faux.
C'est quand même ballot d'affirmer ainsi des faussetés.
Les panneaux produisent de l'énergie y compris quand il pleut.

Lilliput, quand il pleut les panneaux photo ne produisent pratiquement rien par contre la nuit ils ne produisent pas du tout et en hiver avec le lever tardif et le coucher tôt du soleil plombe encore plus le rendement. la seule solution valable serait de mettre des panneaux sur tous les toits. Par contre on ne peut pas piloter la production on doit se contenter de faire avec ce que produisent les panneaux, et on ne sait pas stocker l'électricité produite la journée ….
furax82. Je ne suis anti rien, mais la production d'énergies propres ne doit pas détruire la nature, c'est un contre sens typique, certainement une idée de nos chers écolos.

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