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Le président du directoire du Biarritz Olympique, Jean-Baptiste Aldigé, évoque l’avenir du club, de l’actionnariat, des rumeurs d’un éventuel départ à Nice, et du budget de l’an prochain. Il était l’invité ce vendredi 16 décembre de France Bleu Pays Basque.
Sans faire de bruit, le Biarritz Olympique a terminé l’année 2022 a été belle deuxième place de Pro D2, après sa défaite bonifiée à Béziers (17-12) . Mais du côté d’Aguiléra, la question de l’avenir du club est toujours dans les esprits. Entre un départ étudié des actionnaires, la famille Gave, la piste de Nice, le budget famélique annoncé pour la saison prochaine et les relations toujours aussi glaciales avec la mairie, le BOPB… Jean-Baptiste Aldigé, le président du directoire du club, était l’invité de France Bleu Pays Basque ce vendredi 16 décembre.
France Bleu Pays Basque : Est-ce votre dernière saison à la présidence du directoire du B.O ?
Jean-Baptiste Aldigé : J’ai l’impression d’entendre ça depuis le premier jour où je suis arrivé. Il ne me semble pas que ce soit plus prégnant aujourd’hui. Les dirigeants, comme pour les joueurs, les entraîneurs, c’est comme ça. On est dans un monde professionnel et donc je ne dis pas que je resterai toute ma vie au Biarritz Olympique. Si d’aventure, il y avait un projet qui pouvait nous plaire ailleurs ou dans un autre sport, ou une autre ville pour faire du rugby, forcément, on regarderait, parce que c’est notre métier.
Vous regardez la reprise du club de Nice, des ponts ont été tendus entre vous et Christian Estrosi ?
Je crois qu’on a eu Lille, maintenant Nice. Des joueurs, des fois, ont des rumeurs de transfert, à gauche, à droite. Moi, ce que je sais, c’est que si je n’ai pas de projet qui me plaît, quel que soit le sport ou la ville ailleurs, il n’y a pas de sujet sur un départ du Biarritz Olympique. Et encore plus si ça devait arriver, ce serait d’abord avoir un projet qui me plaît, et deuxièmement, ça serait déjà avoir des acheteurs pour celui actuel. Ce n’est pas le cas, ni d’un côté ni de l’autre.
Les contacts avec Nice sont réels. Ils s’étaient refroidis, ils se sont réchauffés. La Ville de Nice a confirmé à nos collègues de France Bleu Azur qu’il y avait un contact entre la Ville et le club de Biarritz
Comme il y a eu Lille, il y a Rennes, il y a Strasbourg, Saint-Tropez et Quimper.
Y-a-t-il eu des précontrats, des propositions faites à certains joueurs actuels du Biarritz Olympique pour Nice ?
Encore une fois, on extrapole, on exacerbe ce sujet. On est avant Noël et donc tous les joueurs de rugby ou tous les acteurs du monde du rugby, du sport professionnels se posent la question de leur carrière. Et je n’ai pas besoin d’évoquer des prolongations, des recrutements, des départs… parce que comme j’ai la bonne idée, la bonne conscience, de me dire qu’on a peut-être bien travaillé, j’ai très peu de joueurs en fin de contrat. D’autant que vous avez oublié la règle de la RIF (la Réforme des Indemnités de Formation , ndlr). C’est-à-dire que, comme je l’avais promis il y a quatre ans, on a formé des jeunes et ils sont sous contrat. Douze jouent sous contrat Espoir. Si je fais une proposition de contrat professionnel à ces fins de contrat Espoir, de par les règles de la Ligue Nationale de Rugby, ils sont automatiquement engagés avec le Biarritz Olympique. Je ne vais donc pas me presser pour le devenir de ces contrats Espoirs, que vous voyez tous les week-ends comme si c’étaient de grands professionnels, mais ce sont encore des minots.
Selon nos informations, trois groupes se sont proposés pour racheter le BO. L’un vous aurait proposé trois millions d’euros, vous avez dit non. Un autre groupe aurait mis de l’argent sous séquestre pour être en phase et affirmé son intérêt pour la reprise du club…
Je démens tout ça et donc, je connaissais Maider Arostéguy épicière, je ne la connaissais pas agent immobilier. Madame Arostéguy n’est ni partenaire ni actionnaire de la boîte privée Biarritz Olympique. Elle vous a dit, maintes fois, que ce n’était pas son sujet, qu’elle n’avait pas à s’occuper d’une entreprise privée. Et depuis deux mois, je la vois aller partout pour faire la première VRP de ce club, pour me demander de nous en aller et de le vendre.
Financièrement, la Ville de Biarritz l’a été, partenaire du BO…
Elle a été, mais ne l’est pas. On m’a dit, pendant des années, “attention, la mairie paye et donc il faut les écouter”. Aujourd’hui il n’y a rien. Je vais vous décrypter, pourquoi, tout à coup, ce petit relent pour le Biarritz Olympique et le fait qu’on devrait partir. La raison est immobilière. Madame Arostéguy, en septembre, a fait sa proposition d’aménagement du plateau Aguiléra, l’immobilier, et je crois que ça n’a pas été un franc succès populaire, de monter des buildings sur des terrains de sport. Et là, aujourd’hui, elle se dit “Mince, pour revoir ma copie, j’ai un problème, c’est qu’il y a un propriétaire de bail emphytéotique en plein milieu du plateau Aguiléra et je ne sais pas comment le contourner”. Donc aujourd’hui, elle essaie, par tous les moyens, de contourner ce truc et d’essayer d’en faire quelque chose à sa sauce. D’ailleurs, vous êtes au courant que vendredi dernier, elle a visité le centre d’entraînement du Racing. Ça, c’était organisé par le groupe immobilier Océanis, avec qui elle deale Aguiléra.
Donc pas d’acquéreur potentiel qui est déposé. Un dossier de reprise du club ? Pas de proposer.
Si un jour, je décide de partir parce qu’il y a un endroit qui me plaît pour m’installer et travailler. À ce moment-là, je penserai à une vente du Biarritz Olympique. Ça ne va pas dans l’autre sens. Ce n’est pas madame le maire qui va dire “vous partez” et nous qui allons partir simplement pour lui faire plaisir et demain réfléchir à ce qu’on fera après.
Le 11 juillet 2018, jour de la présentation de votre projet, vous aviez évoqué le modèle du Stade Rochelais et vous aviez dit : “Pour réussir, quand on investit un euro dans la masse salariale, on doit investir un euro dans la structure. Le Stade Rochelais, c’est un centre de formation, un nouveau stade, un public fidélisé. Ils ont rendu leur produit attrayant, puis ils ont fait le pari sportif de Victor Vito. Biarritz doit se calquer sur ce modèle.” Si je peux me permettre, vous avez mis un euro dans le sportif, mais vous n’avez pas mis d’euros dans la structure…
Au contraire. Aujourd’hui, j’ai un crédit sur la tribune pour 300.000 € par an. J’ai des charges d’entretien, qui étaient jusqu’alors de 600.000 € par an, ça faisait donc 900 000. Et maintenant, on vient de de me rajouter la pelouse, l’eau, l’électricité et les fluides…
Ce n’est pas un euro d’investissement dans la structure, c’est un euro de gestion des frais inhérents…
Pour la faire tenir debout. Pour faire la tenir debout, on a mis tout cet argent-là et donc l’actionnaire aujourd’hui, a mis plus de 15 millions sur les cinq dernières années dans le club. Vous parlez du modèle de La Rochelle ? Moi, je voudrais féliciter des clubs qui ont fait réaliser ce modèle, c’est-à-dire Bayonne, avec le soutien de collectivités qui veulent un club de rugby. Mais il y a aussi Agen, Mont-de-Marsan, Pau ou Bordeaux. Ils ont tous pris le virage du rugby professionnel avec leur municipalité, lors des cinq dernières années.
Quand vous annoncez, lors de l’assemblée générale du club professionnel la semaine dernière, un budget la saison prochaine à 4 millions d’euros, c’est une boutade ?
Non, c’est la réalité économique du club. D’abord, sur votre antenne Madame Arostéguy vous a dit “Pas d’avenir pour le BO avec les actionnaires actuels”
Elle a même ajouté : “Le club n’a plus d’argent, il est en train de péricliter”…
Quatre millions, c’est de l’argent ! Moi, je vous réponds avec cette maire pour les trois prochaines années, moins d’ambition sportive pour le Biarritz Olympique. Ce qui se passe, c’est que si, malheureusement ou heureusement pour certains ça dépend de quel côté on se place, nous sommes amenés à gérer le Biarritz Olympique pour les trois prochaines années, ça se fera avec les moyens du bord actuel et les moyens du bord actuel du Biarritz Olympique c’est quatre à cinq millions de revenus par an, donc ça sera un budget de 4 à 5 ans pour viser, comme je vous l’ai toujours dit, pour viser mieux que ce que j’ai. Et je peux vous dire que pour les trois prochaines années, c’est comme ça. Mais que dans quatre ans, quand on aura un nouveau maire, peut-être qu’on pourra réfléchir à plus d’ambition sportive et économique pour ce club. C’est un club professionnel et donc c’est l’économique qui amène l’ambition sportive. Et je serais en faute de gestion, si j’annonçais un budget à huit alors qu’on n’a que quatre de rentrées. Ce serait dangereux pour l’avenir du club si je faisais ça.
► Pour (ré)écouter l’intégralité de l’interview ⤵
Le président du Biarritz Olympique Pays Basque est par ailleurs revenu sur la garde à vue qu’il a effectué dans les locaux du commissariat de Toulouse. Il est soupçonné d’avoir commis des violences sur le conjoint de son ex-compagne. “J’ai été entendu à la date et à l’heure de mon choix, sur ma route pour Béziers. Des faits qui datent après le match contre le Stade Toulousain à Ernest Wallon, l’année dernière, pour la dernière journée de Top 14. Des individus sont venus nous haranguer, nous embêter dans un cordon sécurisé de la Ligue Nationale de Rugby. Vous me connaissez, parfois, je fais le choix de ne pas me laisser faire. Et donc en effet, il y a eu une altercation avec un individu dans un stade. Pas de violence, aucune. J’ai quitté les lieux, puis par la suite, il semble que ce même individu ait été interpellé par la police pour une altercation avec ces mêmes services de police et qu’il a été placé en garde à vue. Il a souhaité porter plainte pour violences contre moi et donc depuis septembre, la police m’avait demandé d’être entendu quand je le souhaiterai.”

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