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Carrossois d’adoption depuis 30 ans, Antonio Fallara s’est reconverti en berger il y a un an. Il vit désormais au rythme de ses moutons et brebis et vient de rentrer de sa première transhumance
Ciao et à l’année prochaine. Antonio Fallara vient de clore sa première saison des estives. Fin octobre, le berger d’origine italienne est revenu à Carros, avec ses 500 moutons, quatre mois après avoir transhumé vers Auvare dans la vallée du Var. Un retour dans sa ville couronné de succès. « Plus de 300 personnes étaient présentes pour nous accueillir ».
Il y a encore quelques années, ce Calabrais n’aurait jamais imaginé posséder un tel troupeau. Son monde à lui, c’était plutôt celui de la nuit et des discothèques. Celles dans lesquelles Antonio assurait la sécurité. La bergerie, les bêtes, les pâturages : tout ça c’est pour son fils, Nino. « Il veut faire ça depuis son enfance. Plus jeune, dès qu’il gagnait de l’argent, il nous ramenait une chèvre ou deux dans le jardin », en rigole Antonio Fallara. Buté, ce dernier a dissuadé son aîné pendant des années. Avant de se lancer lui-même dans cette aventure et d’y associer son fils.
« Je regrette d’avoir dit non à mon fils. Et je me dis aussi, que j’aurais dû faire ça avant, plutôt que de me prendre la tête dans le monde de la nuit ».
Tonio comme on le surnomme, originaire de Montebello Ionico, est arrivé à Carros il y a trente ans.
« L’année dernière, le berger de Carros, M. Vidal, est décédé, s’attriste Antonio Fallara. Je le connaissais bien et j’ai alors pris la décision de reprendre le troupeau et l’ensemble de son pâturage. »
La majorité de ces 500 hectares sont loués aux communes de Carros et Gattières, le reste sont des terrains privés.
« Il ne faut pas vouloir mourir riche »
À 52 ans, Antonio Fallara, épaulé par son fils Nino, a découvert un nouveau métier. C’est l’ancien berger qui travaillait avec M. Vidal qui les a formés. « Je suis très heureux dans mon travail. Maintenant, j’aimerais que ma femme devienne bergère », plaisante-t-il.
Pour l’instant, ses revenus découlent des ventes de viande d’agneau, de chevreau et de la laine de ses « brebis mérinos ». Le Carrossois réussi à se sortir un salaire. La situation « est vivable. Il ne faut pas vouloir mourir riche ».
Mais la famille peut compter sur d’autres sources de revenus, notamment le petit supermarché à l’entrée du village de Carros que son épouse tient. Dans le futur, Antonio compte bien faire des fromages.
Il espère aussi développer l’élevage de vaches dans lequel il vient de se lancer. Pour l’instant il n’a que six veaux.
Un troupeau de 650 bêtes
Là-haut, sur les collines qui surplombent Carros où est installé le troupeau, la cohabitation se fait parfaitement entre les 500 moutons (bientôt 600) et les 150 chèvres.
Un seul mot d’ordre, la nature. Été comme hiver – sauf grosses intempéries ou neige abondante – les bêtes se nourrissent dehors. « Elles mangent des glands toute la journée ».
La bergerie, surnommée « le quartier général », est principalement active pendant l’agnelage, fin mars. Le reste du temps, chiens, chèvres et brebis vagabondent sur les hauteurs avec, en toile de fond, le littoral azuréen.
« On est presque au paradis ici mais il y a les loups qui nous embêtent. Avant de partir pour les estives à Auvare – où le loup a tué 10 de mes moutons – quinze de mes bêtes ont été tuées sur mon pâturage [situés sur les communes de Carros et Gattières, ndlr]. Je l’ai vu deux fois sur mes terres. La première, il était caché derrière un roncier. La deuxième, proche de la bergerie, pendant qu’on donnait à manger aux brebis. Les deux fois, ce sont nos chiens qui l’ont fait partir. J’ai aussi des boîtiers fixes qui ont déjà fait des photos de loups, rôdant dans les parages. L’animal n’a jamais tué une de nos bêtes la nuit. C’est toujours la journée. Parce que le troupeau dort soit dans la bergerie soit dans des enclos électrifiés. Certains chiens dorment dans l’enclos, les autres en dehors. Ce ne sont pas des grosses attaques, il tue un animal à la fois. La plupart du temps, c’est quand les chiens et moi sommes trop occupés à autre chose. Il chipe une bête et je retrouve la carcasse quelques jours après. Je les ai fait constater par l’ONCFS [Office national de la chasse et de la faune sauvage, ndlr]. Pour l’instant, ça reste dans la limite du raisonnable. Après qu’est-ce qu’on peut faire ? Nous tâchons de garder nos bêtes, ce sont les autorités qui doivent réguler. »
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