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Le Cannois Virgile Poncet, abattu le 20 septembre 2013 par son débiteur, a-t-il pu menacer l'accusé Mickael L.? La question a occupé l'essentiel des débats ce mardi 11 décembre devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes.
Au deuxième jour du procès de Mickaël L., 41 ans, un artisan de Mougins jugé pour l’assassinat de Virgile Poncet, 31 ans, la cour d’assises convoque à la barre des amis du défunt.
Me Audrey Vazzana, avocate de l’accusé, espère démontrer que la victime, retrouvée morte en novembre 2014, avait de mauvaises fréquentations. Certains témoins le confirment en direct au-delà de ses espérances!
Mickaël L., avant de commettre l’irréparable, répète qu’il se sentait menacé. Accusé d’avoir tué avec préméditation Virgile Poncet, à qui il devait au moins 30.000 euros, il prétend qu’il a désarmé la victime avant de faire feu.
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Invalide à 80% après un accident de la route, Virgile Poncet, garçon de bonne famille, très attentif à ses grands-parents, est décrit depuis deux jours comme “calme, posé, pacifiste, généreux, bienveillant, altruiste…”.
Il n’a manifestement pas le profil d’un gros bras prêt à tout pour recouvrer ses créances ou impressionner ses débiteurs.
Quelques-uns de ses amis connus pour trafic de drogue, toujours prêts à profiter de sa générosité, apparaissent en revanche moins placides, y compris au procès…
Virgile Poncet, gros fumeur de cannabis en raison de son invalidité, était parfois flanqué de mauvais garçons. Surtout quand il se désespérait de ne pouvoir recouvrer l’argent qu’il avait prêté aux uns et aux autres.
Taieb en est l’illustration. Alors que le président Guissart interroge ce témoin, ami proche du défunt, celui-ci fusille ostensiblement du regard l’accusé.
D’emblée, l’ami de Virgile annonce qu’il n’a rien à déclarer. Il faut toute la patience et l’habilité du président Didier Guissart pour l’amadouer.
“Vous étiez un ami très proche de Virgile. Il était comme votre frère dites-vous. L’avez-vous accompagné chez des personnes qui lui devaient de l’argent?” “Je ne m’en souviens plus”, répond sèchement le témoin.
“Si Virgile avait voulu se procurer une arme, à qui se serait-il adressé?”, poursuit Didier Guissart. “A moi”, répond sans ambages, Taieb, pas vraiment impressionné par la solennité des lieux.
Le président insiste, relit les dépositions du témoin à l’époque de l’enquête, alors que, pendant des mois, Virgile Poncet restait introuvable.
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Virgile Poncet, malgré son handicap, a-t-il pu mettre des claques à un débiteur, lui plaçant un tournevis sur la gorge comme l’explique un certain Swan?
Taieb rectifie: “A l’époque j’étais sous contrôle judiciaire, je ne pouvais pas dire la vérité. C’est moi qui ai mis des baffes et pris le tournevis.”
Taieb faisait office d’homme de main pour rappeler à ceux qu’il qualifie de “pique-assiette”, qu’ils devaient honorer leurs dettes vis-à-vis de son ami. “Beaucoup profitaient de lui”, souligne Taieb.
L’accusé, Mickaël L., artisan controversé pour la qualité de ses travaux, médiocre gestionnaire, n’a en revanche jamais fait parler de lui avant le drame. Il est qualifié de “brouillon, mythomane, prétentieux”, mais rien de plus.
Le président Didier Guissart résume la situation: “On a deux personnes gentilles, serviables. Pour autant ces deux personnes montent dans un véhicule et l’une d’elle n’en sort pas vivante.”
Mickael L. affirme qu’il a été menacé à trois reprises avant le drame. “Avez-vous déjà croisé Mickaël L.?”, interroge le magistrat à l’adresse de Taieb.
“J’aurais bien aimé”, répond le témoin d’un air entendu. La menace est à peine voilée. Le regard toujours aussi noir. L. se recroqueville dans le box.
Suite du procès ce mercredi 12 décembre avec les experts en balistique.
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