Publié le 10/02/2022 à 13h04
Florent Buisson
Avec sa chaussée défoncée, ses voitures garées à moitié sur le trottoir, ses vieilles devantures et ses publicités murales d’un autre siècle – comme celle pour le “Terminus hôtel, restaurant au premier étage, avec ascenseur”, le faubourg Bannier semble être resté coincé en 1970.
Sa rénovation est attendue. Elle a été annoncée en même temps que son report par Serge Grouard, il y a dix jours.
“J’habite là depuis 1993, témoigne Dominique, et rien n’a bougé. J’étais surpris d’apprendre qu’un tel projet existe et qu’il soit reporté. Moi, j’aurais voulu une amélioration. Le stationnement est problématique, avec des gens qui, vers chez moi où ça n’est pas en zone bleue, garent leur voiture une semaine, parfois un mois ! Certains se garent puis vont prendre le tram un peu plus loin pour aller en ville. Comme ça, ils ne paient pas le stationnement… Et puis c’est trop minéral ici, il faudrait un peu verdure, comme vers Dunois.”
Pour Dominique, la raison de cet immobilisme pourrait être simple : le fait que le faubourg soit à cheval entre deux villes, Orléans et Fleury-les-Aubrais, paralysant l’action politique.
“Ils ont rénové, au sud, la première partie du faubourg mais se sont arrêtés au pont, vers Coligny. Pourquoi ils n’ont pas continué? Franchement, ce n’est pas terrible quand on arrive à Orléans par cette voie…”
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Au bar-tabac PMU du 250, rue du faubourg Bannier, à Fleury, le patron, qui est à deux mois de la retraite, n’avait pas tellement réfléchi à la question, mais il a quand même son avis sur la partie située au nord de Coligny. “Ça manque de commerces de proximité, souffle Maurice Dumoulin. Une boulangerie, une boucherie, c’est de ça dont le quartier a besoin.”
Le numéro 250, gardera son bar, en tout cas, car Maurice, après dix ans passés à servir des demis avec la chaîne Équipa en fond sonore, a trouvé un repreneur pour le mois d’avril. Un peu plus au sud, en direction du centre-ville d’Orléans, les riverains semblent s’être résignés à contempler un paysage immuable.
“Je n’habite ici que depuis juillet, mais je suis née à Orléans il y a vingt-neuf ans et j’ai toujours connu le faubourg comme ça…, lâche Laury. Alors, oui, un bon coup de neuf ferait du bien : la route, les trottoirs, les façades, un peu comme dans le centre. Mais ça n’est pas une urgence non plus…”
Encore plus au sud, au numéro 226, près de la rue de Joie, à Fleury, Étienne, qui gère la pharmacie depuis 2003, attend la rénovation avec impatience. Il estime que les commerçants, situés plus près du quartier Coligny, ont, eux, fait le job, et remis à neuf leur établissement. Lui projette de le faire bientôt.
“Mais malgré cela, ils ont du mal. Ça s’est dégradé en 20 ans dans le coin.”
Comme partout ou presque, Bannier a le mal des faubourgs qui ont vieilli. Et des problèmes, aussi, qui ne dépendent ni de la mairie, ni de la Métropole…
“Moi, je trouve qu’il est bien, nuance Éric, qui y vit. Mais pourquoi les gros camions passent-ils systématiquement par là, créant des embouteillages, plutôt que de prendre la RD2020, à 30 mètres ? C’est peut-être en raison du GPS, mais c’est énervant.”
Ce projet annoncé et reporté dans la foulée
Si pour le maire d’Orléans et président de la Métropole, le projet de rénovation du faubourg Bannier semblait couler de source lorsqu’il en a parlé en conseil métropolitain, le 27 janvier, pour tout le monde ou presque, c’est une grande découverte.Il n’a jamais été mentionné lors de la campagne municipale 2020, et le mot “Bannier” ne figure même pas dans le programme de Serge Grouard, toujours lisible sur le web.
“Je suis un peu tombé de ma chaise en entendant ce projet, raconte Baptiste Chapuis, élu d’opposition PS… Pourtant, je suis resté un peu attentif aux annonces et à la dernière campagne électorale locale.” L’éventualité d’une réfection sera réétudiée en 2023, au moment où la Métropole refera le point sur ce qu’il est possible de faire, ou non, en fonction de ses finances, dans le cadre du Plan pluriannuel d’investissement (PPI). Elle est chiffrée à 3,3 millions d’euros.
Florent Buisson
1 commentaire
Martine Leconte a posté le 10 février 2022 à 17h39
Le quartier Faubourg Bannier Nord, Murlins – Croix Baudu, en limite de Fleury les Aubrais ou St Jean de la Ruelle a été clairement délaissé depuis plusieurs décennies, par la Ville d’ Orléans ou l’ Agglo, maintenant la Métropole! En témoignent l’absence de réfections des aménagements ( Faubourg allure” années 60″), voire même tout simplement du bitume… Je vous invite à emprunter la rue Croix Baudu menant aux pôles sportifs de haut niveau( Gym, judo…), puis St Jean de la Ruelle, dont le revêtement est défoncé depuis des années! Une honte! Les contribuables apprécieront…
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