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C’est une colère de plus en plus visible sur les hauteurs de Béziers : des riverains se mobilisent contre un projet immobilier sur une parcelle arborée dans le quartier Injalbert. Une manifestation est prévue le 14 janvier. Le groupe Biterrois Buesa dément les accusations portées.
C’est une mobilisation qui ne passe pas inaperçue sur les hauteurs de Béziers. Des centaines de pancartes et banderoles ont été accrochées le week-end des 17 et 18 décembre sur les portes d’entrée ou au balcon de nombreuses habitations du quartier Injalbert. Les riverains dénoncent la construction d’un vaste immeuble de six étages sur une parcelle végétalisée de 2600 mètres carrés.
Voilà un an que ces Biterrois se mobilisent. Mais le mouvement s’est amplifié ces dernières semaines. Le promoteur Buesa ayant reçu le feu vert en novembre 2022 de la mairie pour construire 44 appartements et 80 places de parking en supprimant une cinquantaine d’arbres.
Les opposants se disent scandalisés en raison de la présence d’espèces protégées comme des chauves-souris, des hérissons et des écureuils. Le plan local d’urbanisme permet ce type de construction. La mairie dit ne pas être en mesure de s’opposer à un tel projet. “C’est déplorable”, explique Laurent Galy, le président de l’Association Des Riverains de la Villa Antonine.
“On ne peut pas laisser aboutir un tel projet, c’est une véritable balafre pour notre patrimoine, une ineptie urbanistique”, poursuit Laurent Galy.
Un recours gracieux a été déposé auprès de la mairie de Béziers, mais sans retour à ce jour. L’association ne compte pas en rester-là et à l’intention de saisir le tribunal administratif de Montpellier. “Nous n’avons pas l’intention de baisser les bras”, explique le président de l’association. “D’autres quartiers commencent à se mobiliser. Ils prennent conscience de l’impact écologique sur notre environnement. Prochainement, nous allons distribuer 4.000 flyers pour amplifier cette énergie.”
Ce projet ne fait pas l’unanimité. Une pétition a déjà été signée par 500 habitants. Un nouveau rassemblement est prévu le 14 janvier prochain devant les locaux du promoteur immobilier Buesa et devant l’hôtel de ville de Béziers.
“J’habite dans le quartier depuis 23 ans”, explique Martine. “C’est toute la biodiversité qui sera impactée. Ce n’est pas concevable de prévoir un immeuble de cette taille à cet endroit”.
Ce quartier Injalbet est considéré par les riverains comme un poumon vert de Béziers. Et il suffit de survoler le secteur avec Google Earth pour imaginer la densité de cette flore encore préservée à cet endroit.  “Nous craignons un effet domino. Ce qui est fait sur ce terrain peut être renouvelé sur une autre parcelle à proximité” déplore Yann, viticulteur installé dans le quartier depuis quatre ans.
Le week-end dernier, les riverains ont donc sorti leurs plus belles banderoles : “Buesa tu abuses, les écureuils sont en colère. Non au béton, préservons ce beau quartier. Buesa laisse béton. Non au béton. Laissez vivre les arbres”…
Les opposants craignent aussi une densification du trafic dans ce quartier déjà surchargé. Le boulevard de Genève en contrebas du projet immobilier, est considéré comme dangereux. “Construire autant de logements à cet endroit, si proche des écoles est impensable” déplore Muriel. “C’est une pure folie. Le quartier est déjà saturé. Les places de stationnement sont rares”.
Ce projet immobilier, se situe par ailleurs proche d’espaces protégés, comme la villa Antonine et son jardin classé par la mairie de Beziers en juillet dernier, tout comme l’école de la Chevalière, ancien château de l’eldorado du vin. Une étude de la DRAC serait en cours pour un éventuel classement.
Les riverains ont reçu le soutien de plusieurs associations dont la PAF Occitani e (association Protection Arbres et Faune). “Ce projet immobilier est un non sens” pour sa coprésidente Nicole Bartoli. “Un non sens d’abord à cause du réchauffement climatique et alors que les collectivités œuvrent en faveur de la végétalisation des villes. Et ensuite en raison des nombreux logements vacants dans Béziers”.
Les riverains dénoncent enfin les intimidations du promoteur immobilier. En mars 2022, ce dernier aurait envoyé des huissiers à l’épicerie du quartier pour avoir mis un flyer appelant à la mobilisation, explique Laurent Galy, le président de l’ADRVA :  “Le week-end dernier, Robert Ménard nous a envoyé sa police municipale pour relever les habitations ayant affiché une hostilité à ce projet”.
Margaux Buesa, la directrice générale de Buesa est étonnée d’une telle polémique. Elle assure à France Bleu Hérault que le futur bâtiment sera plus de haut de seulement 11 centimètres que la maison existante (photos ci-dessous). “Le projet n’est pas si démesurée comme le laissent entendre les opposants. La parcelle est aujourd’hui imperméabilisée à hauteur de 1256 m2. Nous allons fait le choix de ne pas imperméabiliser davantage. Notre volonté est de valoriser ce jardin qui est en friche. D’en faire un lieu de respiration au cœur de la ville et pas de le détruire.. Nous avons fait appel à un architecte paysagiste et des ingénieurs écologues afin d’intégrer l’environnement au cœur de ce projet. L’écologue est une de nos priorités. Tout ce que je vous est dans notre rapport transmis à la mairie de Béziers et qui est d’ailleurs accessible à tous.
Quand aux intimidations reprochées, BUESA assure ne pas avoir eu cette intention. “Nous n’avons aucune agressivité contre les riverains. C’est pas forcément l’inverse” conclut Margaux Buesa.
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