L’immobilier bas carbone, c’est un immobilier qui tient compte de son environnement. Pour construire, réhabiliter et réduire l’empreinte carbone des opérations. Aujourd’hui, un bâtiment neuf construit selon les méthodes traditionnelles émet en moyenne une tonne et demi de CO2 par M2. C’est beaucoup, ce qui fait qu’entre le tertiaire, les bureaux et le résidentiel, le secteur du bâtiment représente plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre. Avec les transports c’est un secteur très énergivore. Sur une tonne et demi, plus de la moitié concerne les matériaux de construction et des équipements (60 %) et le reste, ce sont les matières d’usage.
Avec les enjeux autour de la sobriété énergétique, on n’a plus le choix. La prise de conscience est-elle effective chez les acteurs de l’immobilier ?
On va dire qu’elle est en chemin. Mais ce n’est pas gagné. Le bas carbone dans l’immobilier devrait être une évidence. Mais il y a encore des freins. Hélène Genin, déléguée de l’association  BBCA, bâtiment bas carbone :
C’est un changement de pratique, majoritairement. Des savoirs faire ont été oubliés avec la révolution industrielle. Auparavant, on faisait des bâtiments en étant économes. On essayait d’éviter de produire des déchets, on conservait. On allait chercher des pierres à un endroit. Pour les recycler dans un autre bâtiment. La construction, l’immobilier bas carbone, c’est beaucoup de bon sens. Ce bon sens il a été oublié par le secteur pendant un siècle. Il faut qu’on y revienne et l’impact c’est des changements de pratiques assez fondamentales. C’est-à-dire que l’on va aller vers de l’économie. Des matériaux qui sont bas carbone. Pour ça, il faut former les acteurs à ces nouvelles pratiques ».
Parmi les nouvelles pratiques : Favoriser les matériaux biosourcés (comme le bois, les isolants chanvres…), le réemploi, le recyclage, les circuits courts. Privilégier la rénovation d’un bâtiment plutôt que la construction neuve. Limiter les émissions liées à la consommation énergétique comme le chauffage et l’éclairage…Les différentes filières doivent inventer de nouvelles techniques et se réinventer.
Y a-t-il eu tout de même des avancées dans le domaine ?
Parmi les avancées, il y a un étiquette d’exemplarité pour les bâtiments bas carbone. Il y a la limitation de l’étalement urbain (démarche  Zan) . Et puis, depuis le 1er janvier 2022, est entré en vigueur la RE 2020, nouvelle réglementation environnementale. Qui va se durcir tous les trois ans. Pour l’instant, elle n’oblige pas… elle incite les professionnels à construire plus « propres » dans leurs opérations. Ca va dans le bon sens, mais l’on pourrait accélérer et faire preuve d’encore plus de transparence. Hélène Genin :
« Il faudrait qu’on aille jusqu’à ce qu’un acheteur d’une opération immobilière ait la comptabilité carbone de son opération et qu’il puisse faire la comparaison entre des bâtiments qui vont être peu émissifs ou grandement émissifs, qu’il soit informé et qu’il puisse ainsi choisir. »
En attendant et c’est d’actualité, il se tiendra dans quelques jours à Paris, le 1er salon de l’immobilier bas carbone. Des ateliers, des débats, des démonstration, réunissant les acteurs de la fabrique de la ville qui se mobilisent et veulent aller plus loin… c’est du 22 au 24 septembre au  Grand Palais éphémère (Champ-de-Mars, près de la Tour Eiffel). Avec une journée grand public.
Même si 80 % des logements de 2050 existent déjà et que la rénovation énergétique du parc ancien est essentielle, on peut innover, se projeter, imaginer des bâtiments et des quartiers bas carbone pour demain. Avec un fil conducteur : moins de matière première et plus de matière grise.
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