Les autorités italiennes ont invité le navire géré par SOS Humanity, comptant 179 migrants à son bord, à se rendre au port de Catane, mais l’ONG craignait que seules les personnes vulnérables ne soient autorisées à débarquer, sur fond d’impasse concernant la question des arrivées de migrants dans le pays désormais gouverné par l’extrême droite.
Ce dimanche 6 novembre, le nouveau gouvernement d’extrême droite italien a autorisé le débarquement des mineurs et d’autres migrants souffrant de problèmes médicaux du navire, mais a refusé de laisser débarquer 35 hommes adultes, a annoncé l’ONG. Trois mineures et un bébé ont été les premiers à débarquer de l’Humanité 1 à l’aube, suivis des garçons mineurs et des hommes adultes ayant des problèmes médicaux, a déclaré Petra Krischok, attachée de presse de SOS Humanité.
« Trente-cinq adultes de sexe masculin sont toujours à bord. Pour l’instant, nous restons ici et attendons ». « Les survivants sont extrêmement déprimés. Une personne vient de craquer », a-t-elle ajouté.
L’Italie avait déclaré vendredi que les personnes vulnérables seraient autorisées à débarquer du Humanity 1 pour des contrôles médicaux, après quoi le navire devrait « retirer » les migrants restants des eaux italiennes.
Le navire allemand est l’un des quatre bateaux humanitaires qui réclament actuellement l’autorisation de mettre les personnes secourues en sécurité, les conditions en mer se détériorant en raison du mauvais temps. Jusqu’à présent, il est le seul à avoir reçu l’ordre d’entrer dans le port.
The rightwing extremist government of Meloni, Salvini & co make selections at the harbour of Catania based on age of the rescued and supposed degrees of sickness. A truly inhumane spectacle. Will @Refugees say something? Let all on the #Humanity1 disembark!! (📸 @scandura) pic.twitter.com/3yECRuzHfw
Le nouveau gouvernement d’extrême droite italien, dirigé par Giorgia Meloni et qui a prêté serment le mois dernier, s’est engagé à sévir contre les migrants fuyant en bateau d’Afrique du Nord vers l’Europe.
Samedi, le ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi a déclaré que le gouvernement ne ferait pas marche arrière quant à ses obligations humanitaires, mais que ceux qui ne remplissent pas les conditions requises devraient être pris en charge par l’État du pavillon du navire.
Le député de l’opposition Aboubakar Soumahoro, qui était présent lors du débarquement, a critiqué la « sélection des migrants naufragés », qui, selon lui, viole le droit international. Pour lui, le gouvernement traite « les naufragés, déjà épuisés par le froid, la fatigue, les traumatismes et la torture comme des objets ». « Si les naufragés restants sont rejetés, nous contesterons cette décision devant toutes les instances appropriées », a-t-il déclaré sur Twitter.
Un naufrago si è sentito male e non c'è neanche un'ambulanza sul posto. Pres. @GiorgiaMeloni lei ha la responsabilità di ogni vita attualmente sospesa sulla nave @soshumanity_de al porto di Catania. Non potete piegare la vita di esseri umani a convenienze di Palazzo. Resistenza! pic.twitter.com/muyoJ2cUAq
Humanity 1 et Rise Above, de l’ONG Mission Lifeline, naviguent sous drapeau allemand, tandis que l’Ocean Viking de SOS Méditerranée et le Geo Barents de Médecins sans frontières sont enregistrés en Norvège. Les quatre navires hébergent à eux seuls plus de 1 000 personnes recueillies en Méditerranée.
L’Allemagne a insisté, dans une « note » diplomatique adressée à l’Italie, sur le fait que les organisations caritatives « apportaient une contribution importante au sauvetage de vies humaines » et a demandé à Rome « de les aider dès que possible ».
La porte-parole de SOS Humanity Mirka Schafer a estimé que la décision du gouvernement italien était « sans aucun doute illégale ».
« Nous avons beaucoup de bébés à bord, ainsi que des femmes avec des enfants. Il est urgent de nous attribuer un port », a dit Hermione Poschmann, de l’association allemande Mission Lifeline, qui gère le navire de sauvetage Rise Above. Les plus jeunes des 42 mineurs transportés par le Rise Above n’ont que sept et dix mois.
Le Geo Barrents, de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) et transportant actuellement 572 personnes secourues, a fait savoir samedi qu’il était également entré dans les eaux territoriales italiennes pour y chercher refuge « après avoir demandé et reçu le feu vert des autorités ».

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