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Le neuropsychiatre David Servan-Schreiber, qui luttait contre une grave rechute d’un cancer apparu en 1992, s’est éteint ce soir à l’hôpital des Hauts Falaises à Fécamp (Seine-maritime). “Mon frère s’est éteint entouré de ses trois frères et de sa mère à l’hôpital des Hautes falaises, à Fécamp. Il est parti en douceur. Il s’est éteint en paix et sereinement”, a déclaré à l’Agence France-Presse son frère Franklin. Agé de 50 ans, David Servan-Schreiber, décédé peu avant 22h, était “depuis trois jours dans un semi-coma”, a-t-il précisé. “Son fils Sacha était présent une heure avant qu’il parte”, a-t-il ajouté.

“Je ne voudrais pas que ce qui m’arrive jette un doute sur ma méthode.” David Servan-Schreiber avait en effet acquis la célébrité en prônant l’utilisation de méthodes parallèles contre la dépression et le cancer. “Devant l’accumulation des risques d’une surmédicalisation que plus personne ne contrôle, il est temps que nous fassions entrer les méthodes de traitement naturelles dans notre culture médicale”, écrivait-il en 2005. Surnommé parfois “prophète du bien-être”, avec son large sourire, ce descendant d’une lignée de grands entrepreneurs à qui tout réussit a lui aussi connu un énorme succès avec ses ouvrages “Guérir”, en 2003, et “Anticancer”, en 2007. Chacun de ces deux livres s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires (près de 2 millions pour “Anticancer”). Tous deux ont été traduits en près de 40 langues.

“Il voulait toujours être premier”

Il faut dire que dans la famille, on est brillant. David n’échappait pas à la règle. “Il voulait toujours être le premier”, confie Liliane, l’intendante depuis toujours de la famille. De père en fils, on est aussi fasciné par l’Amérique du nord. David passera même une bonne partie de sa vie aux Etats-Unis.

Né le 21 avril 1961 à Neuilly, il entre à la faculté de médecine Necker-Enfants malades en 1978, et achève ses études à l’université Laval, au Québec, en 1984. En 1985 il est chercheur à Pittsburgh, et crée en 1988 un laboratoire de neurosciences cognitives cliniques, qu’il codirigera jusqu’en 1997. En 1991 il est au Kurdistan avec Médecins sans frontières, avant de participer à des missions au Guatemala, en Inde, au Tadjikistan et au Kosovo.

Professeur assistant de psychiatrie à la faculté de médecine de Pittsburgh en 1993, il y crée en 1998 un centre de médecine complémentaire. Il recevra en 2002 le prix du meilleur psychiatre de Pennsylvanie. La même année, il crée et dirige en France l’Institut d’EMDR, une thérapie psychologique fondée sur les mouvements oculaires, utilisée dans le traitement des syndromes de stress post-traumatiques. Chargé de cours à la faculté de médecine de Lyon-I, il reste en parallèle professeur clinique de psychiatrie à la faculté de médecine de Pittsburgh.

“Il n’y a pas de ‘cure miracle’ contre le cancer”

Guérir, paru en 2003, s’attaque à la dépression, au stress et à l’anxiété, qu’on peut combattre par des approches naturelles, “sans médicaments ni psychanalyse”. Anticancer : prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles va plus loin, en s’attaquant à la maladie qui cause le plus de décès dans le monde entier. Publié après une première rechute d’un cancer dont les premières manifestations dataient de 1992, le livre souligne comment des méthodes non conventionnelles – exercice physique, méditation, lutte contre le stress, nutrition contrôlée -, peuvent renforcer les thérapies classiques, en augmentant le potentiel naturel d’autodéfense. Même s’il a affirmé et réaffirmé que ces méthodes ne devaient venir qu’en renfort aux approches conventionnelles, des cancérologues lui ont reproché de proposer des règles “simplistes, sans preuve scientifique à la clé”.

Après une grave rechute, David Servan-Schreiber avait publié en juin 2011 son dernier livre, “On peut se dire au revoir plusieurs fois”, pour répondre à la question : “Si je suis rattrapé par la maladie alors que je pense, mange, bouge, respire et vis anticancer, alors que reste-t-il d’Anticancer ?”. Et il y affirmait : “Il n’y a pas de ‘cure miracle’ contre le cancer, pas de réussite à 100%. On peut mettre tous les atouts dans son jeu, mais le jeu n’est jamais gagné d’avance”. “Je suis heureux”, confiait-il, “d’avoir été porteur de valeurs auxquelles je reste extrêmement attaché”, à savoir “la capacité vitale de reprendre le pouvoir sur soi-même”.

Dans sa phase ultime, la maladie avait reconstitué autour de lui le clan Servan-Schreiber, les quatre fils de Jean-Jacques et de Sabine Becq de Fouquières. Le fondateur de l’Express, atteint d’une dégénérescence affectant la mémoire, est mort en novembre 2006, à l’âge de 82 ans.

(crédits photo : AFP)
Gaelle LE CALVEZ
le
Merci Monsieur DSS pour vos livres qui resterons des refférences médicales et pour votre bel exemple qui donne du courage au malades comme moi devant cette horrible maladie . Toutes mes condolèances à votre grande famille repossé en Paix
karmagnôl
le
il aurait du lire son livre?
daniel47001
le
Les frontières peuvent être repoussées très loin quand on agit comme vous l’avez fait : avec détermination, avec courage et avec respect . Bravo, quelle leçon !!! Reposez en paix , votre attitude est exemplaire.
Actifs dans la région de Bakhmout, où ils revendiquent la prise de la ville voisine de Soledar, les mercenaires constitueraient une part importante des forces russes, selon le Guardian, qui cite le «renseignement occidental».
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David Servan-Schreiber est mort
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