Dans son film “Decay #les nouveaux romantiques, Jonathan Safir a suivi des aventuriers modernes. Des amateurs de ruines comme l’étaient les romantiques du 19ème siècle. Ils pratiquent l’exploration urbaine. Ils en gardent des frissons et des photos ou des vidéos qu’ils partagent avec leur communauté sur les réseaux, et aujourd’hui avec vous.
Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence.

Chateaubriand et ses contemporains du mouvement Romantique au 19ème siècle pratiquaient donc l’exploration urbaine ? 

 A la lecture de cette question, une foultitude d’historiens se lèvent et demandent réparation devant témoins. 

Cette petite provocation est un raccourci de l’histoire entre deux périodes éloignées de 250 ans aux caractéristiques sociales similaires ; Entre deux ères de transition économiques et philosophiques.

Les Romantique du 18ème siècle, au même titre que les urbexeurs du 21ème voient dans les ruines une beauté là ou d’autres ne voient que… des ruines.


Là s’arrête (ou pas) la comparaison. Les ruines romaines, grecques ou médiévales ne sont plus le “terrain de jeu”  des amateurs d’urbex de 2022 qui leur préfèrent manoirs ou villas en ruines, usines abandonnée, parcs d’attraction et cliniques désaffectés.
L’urbex est un mot-valise constitué des termes anglais “urban” et “exploration”. 

Ceux qui pratiquent cette activité sont les urbexeurs qui explorent des “spots” (lieux) en “decay” (traduisez “délabrement”, “décomposition”) construits par l’homme et considérés comme abandonnés. 

Avant d’enfiler vos chapeaux d’Indiana Jones ou de monter sur l'(h)overboard de Marty McFly pour un  retour vers le passé, prenons quelques pincettes pour signaler que l’urbex est une pratique à risques à plusieurs titres.

Ne pas forcer l’entrer – refermer derrière soi – ne rien prendre et ne rien laisser derrière soi.

Un urbexeur digne de ce nom respectera ces règles à la lettre, n’emportant que l’adrénaline déclenchée par les risques qu’il aura pris pour s’infiltrer et visiter, et des photos ou des vidéos. Voleurs et vandales sont leur bête noire.



Si l’urbex existe depuis les années 80, elle prend une ampleur grandissante depuis les années 2000 avec l’avènement d’internet puis des réseaux sociaux. Pour préserver les lieux qu’ils explorent des âmes mal intentionnées et préserver leur identité face à d’éventuelles poursuites, les urbexeurs partagent leurs souvenirs sur Instagram, facebook ou sur youtube. Ils avancent plus ou moins masqués et nous préserverons leurs identités.

Hugo a commencé l’urbex a l’école maternelle. Une école maternelle abandonnée visitée avec un copain alors qu’ils s’ennuyaient lui insuffle directement la passion. 

Une passion dévorante puisqu’à 26 ans, il comptabilise plusieurs centaines de visites dans la région principalement mais aussi en Belgique et un peu en Allemagne.


Son coeur d’urbexeur bat souvent pour les voitures et carcasses de véhicules roulants, rampants ou volants.
Une publication partagée par Lille ~ urbain explorer 🏚 (@nord_urbex)

Une publication partagée par Lille ~ urbain explorer 🏚 (@nord_urbex)

Le terrain de partage de Gaëtan, c’est facebook où il partage ses photos-butin. Des photos prises avec son téléphone là ou d’autres préfèrent des appareils photos. 

L’un de ses grands souvenirs est la visite d’un sanatorium, sous la neige.

Pour les urbexeurs nordistes, la Belgique est un terrain d’exploration propice en raison du respect des lieux par la population locale. Les spots français sont plus rapidement dégradés par les taggeurs et squatteurs.

Gaëtan rêve d’expansion et espère s’aventurer en Italie ou aux Etats-Unis où villages abandonnés, zoo, parc d’attraction et autres spots pullulent. Pour Hugo, le graal serait une visite au Japon, un pays à la démographie vieillissante, aux nombreux villages désertés par manque d’habitants ou victimes de tremblements de terre et tsunamis.



A l’inverse un français, installé au Japon depuis plus de 10 ans est venu urbexer dans la région, sur les restes de la ligne Maginot. Visite des lieux avec Tev d’Ici Japon et Mamytwink, youtubeur passionné d’urbex et d’histoire. 

(1) Rappel légal sur la violation de propriété privée

Decay#les nouveaux romatiques

Un documentaire réalisé par J. Safir

A voir ce jeudi 14 Avril 2022 – 23h00

Replay gratuit jusqu’au 13 Mai 2022

Prod. : Tikkoun/France Télévisions

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