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Sexy, rayonnantes, en plein renouveau… ou au régime sec pour cause de décret Plage. à la veille de la saison estivale, tour d’horizon des plages de la Côte d’Azur
En mai, enlève ce qu’il te plaît… et enfile un maillot de bain, devrait préciser le dicton.
Sauf que ces jours-ci, la météo printanière s’avère bien moins radieuse qu’en février-mars. Rien d’étonnant en cette période de l’année, traditionnellement rythmée par le Festival de Cannes, le Grand Prix de Monaco et quelques pluies généreuses.
Qu’à cela ne tienne ! Les plages de la Côte d’Azur sont, elles aussi, dans les starting-blocks. Privées comme publiques. Les uns après les autres, les établissements dévoilent leurs plus beaux atours pour séduire les baigneurs et faire recette. Résolus à plonger dans le grand bain estival.
Sexy, rayonnantes, attirantes, tapissées de sable ou de galets, teintes de turquoise ou de bleu Klein, branchées ou populaires, bondées ou préservées, les plages de la Côte d’Azur présentent une palette de couleurs et de styles à même de combler les touristes comme les locaux. Et pourtant. Depuis l’an dernier, nombre de plagistes ont le moral à marée basse.
Le décret Plage est passé par là. Et avec lui, les gendarmes et quelques bulldozers. La mise aux normes douloureuse des plages de Juan-les-Pins, les coups de semonce des services de l’Etat, de la Mala à la Paloma, ont laissé des traces et emporté de nombreux matelas. L’offre des plages privées s’est ainsi sensiblement réduite.
C’est donc un nouveau visage, à certains égards, qu’affiche le littoral azuréen en ce début de saison. Nouveau visage, aussi, des établissements qui ont changé de main ou réinvesti les lieux laissés vacants. La nature a horreur du vide économique.
Nouveau ? Quoique. à Nice comme à Cagnes-sur-mer, la tendance est plutôt au statu quo. Les appels d’offres pour les nouvelles concessions ont, logiquement, dissuadé les professionnels d’investir à gogo. Du côté de la baie des Anges, l’offre plagiste vogue donc à son rythme de croisière. Bien qu’en ayant réduit la voilure.
En avant donc, hisse et oh ! Cap sur une nouvelle saison de réjouissances balnéaires. Un peu de légèreté, de bains de jouvence et de paréos chahutés par le vent ! Dans un climat social et une ambiance politique grisâtre, voilà un remontant de choix. Et l’occasion d’admirer d’autres horizons.
Cet été, le renouveau ne fera pas de grosses vagues sur les plages du littoral niçois. La raison majeure ? Les 14 plages privées sont en cours de renouvellement de concession. Pour une durée de 12 ans. Les candidats ont déposé leur dossier, énorme, et sont dans l’attente du verdict de la Métropole. Car il y a beaucoup de prétendants pour diriger ces 14 établissements de la baie des Anges, à propos desquels, les services métropolitains gardent un silence abyssal. Le résultat des courses est attendu vers la fin de l’automne. Seule information diffusée pour l’instant : la plage Florida d’une surface de 1000 m2, qui faisait l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire, va être reprise en régie municipale par la Ville. Celle-ci veut la dédier aux enfants (avec baignades surveillées, kayak, water-polo…) dès l’été prochain. Donc, avant de savoir si on repart sur 12 ans de gros travaux, de profonds réaménagements, on ne bouge pas, on n’entreprend rien ou quasiment rien.
Le seul gros rafraîchissement fut l’arrivage, en avril, de 4 000 m3 de galets pour engraisser la grève. Provenant du curage du Paillon, cette cargaison est indispensable au littoral grignoté par les coups de mer et l’érosion. « À la base, rappelle René Colomban, président des plagistes niçois, la plage de Nice est classée naturelle par les services de l’Etat, mais on peut la considérer comme artificielle, car tous les ans, elle est engraissée par des couches des galets supplémentaires. Et heureusement, car si on compare la plage d’aujourd’hui à celle d’il y a 40 ou 50 ans, la mer arrivait à 6 mètres du mur en pierre. À l’époque, pour mettre des matelas, on construisait des plages sur pilotis… Toute la surface a été gagnée grâce aux engraissements consécutifs. »
Ce long ruban de galets gris, occupé, grosso modo à 20 % par les plages privées et 80 % par les plages publiques, présente d’autres caractéristiques.
D’abord, les handiplages. Il y en a deux : au Centenaire et à Carras. Ces deux plages encadrées par une équipe qualifiée et nanties d’équipements adaptés aux personnes à mobilité réduite, ont obtenu le label « 3 bouées » de l’association Handiplage. Elles fonctionnent du 14 juin au 2 septembre pour le Centenaire et au 15 septembre pour Carras, 7 jours sur 7, fériés inclus.
Ensuite, la plage pour chiens. Un site, qui accédera au statut juridique de plage en 2020, leur est réservé à Carras, où leur baignade est autorisée. Il est nettoyé régulièrement par les services de la Ville et de la Métropole. Tous les chiens peuvent venir sauf les chiens d’attaque relevant de la 1re catégorie. Ceux de la 2e catégorie doivent être muselés et tenus en laisse. Une borne d’appel d’urgence est installée en cas de nécessité.
Enfin les plages publiques sans tabac. Elles sont au nombre de 5 : Bains Militaires, Centenaire, Lenval, Sainte-Hélène, Voilier. Sur ces 5 plages représentant 11 % du domaine public, un arrêté municipal interdit de fumer sous peine de procès-verbal et d’amende (17 euros), sur la plage et dans l’eau sur une distance de 33 mètres, tous les jours, de 9h à 20h, du 12 avril au 31 octobre.
Le vent de la nouveauté ne souffle pas sur le littoral cagnois. Comme pour Nice, le contrat de renouvellement de concession des plages cagnoises est annoncé pour 2020.
Reste une question longtemps restée en suspens pour l’une des six plages privées: Aeva beach, 23 promenade de la Plage, installera-t-elle ses matelas ? Depuis le violent coup de mer du 29 octobre dernier, l’établissement ne semble pas sortir la tête de l’eau. Avelino de Vasconcelos, le patron, n’a pas été en mesure de répondre à nos sollicitations. Mais, du côté de la préfecture, on explique que l’établissement est au cœur d’un bras de fer entre la Ville et les services de L’État. « Nous donnons des autorisations d’ouverture sous plusieurs conditions comme la réalisation d’une étude sur la submersion marine, la création d’un planning d’ouverture, la transmission d’un bilan d’exploitation etc. Nous nous sommes aperçus qu’un certain nombre d’exploitants n’avaient pas fourni ces éléments. À ce jour, seul Aeva Beach reste dans ce cas. Le préfet a donc refusé de laisser cet établissement ouvert en 2019, donc, cela concerne la saison estivale. C’est coercitif, certes, mais l’établissement n’a pas joué le jeu. Aeva Beach, bien plus que les autres établissements est fortement exposé à la houle. Dans le cadre du renouvellement des concessions, il a été envisagé de faire reculer de 150 mètres la structure ».
Des solutions peuvent-elles être trouvées ? Le nouveau préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez doit rencontrer, dans les prochains jours, le maire de Cagnes-sur-Mer, Louis Nègre, pour évoquer ce sujet.
Concernant la plage sans tabac, la mairie assure qu’ « une expérimentation a été menée l’année dernière sur une plage » et qu’elle « réfléchit à étendre le dispositif à l’ensemble des plages de la commune ».
Envie de piquer une tête à la plage avec son chien ? À Cagnes-sur-Mer, le meilleur ami de l’homme n’est pas le bienvenu – et tout autre animal, d’ailleurs – depuis un arrêté municipal du 11 juin 2018. L’accès aux plages et la baignade ne leur sont pas autorisés.
En ce début de saison déjà bien entamée, l’activité est encore fébrile à Juan-les-Pins, commune d’Antibes, sur les plages du secteur Courbet.
Ici, les anciens établissements ont été démolis pour faire place à des structures respectant le décret Plage. Si Yolo Plage, Effet Mer et Épi Beach, trois établissements saisonniers, accueillent déjà les clients, les deux futurs restaurants La plage des îles et L’Estérel sont, eux, encore en cours d’aménagement. Leur conception est particulièrement soignée : ces nouveaux établissements resteront ouverts à l’année, contribuant au dynamisme de la station balnéaire. Mais, ils sont conçus de manière à pouvoir être démontés, dans le respect de la loi Littoral et du décret Plage qui en découle.
La dernière ligne droite pour les exploitants, dont Halima Salada et Gérard Lanoir, déjà à la tête depuis des décennies de la très familiale Plage des Îles. Lors du lancement de la nouvelle délégation de service public (DSP), il y a deux ans, ils ont candidaté avec succès, poursuivant ainsi l’aventure. Avec cette fois, un restaurant à l’année et une plage, « en open space », dans un esprit « écologique ». Et dans l’assiette, une cuisine 100 % méditerranéenne.
Didier Toesca et Eric Galeto, à la tête de L’Esterel, sont, eux aussi, des plagistes de longue date, installés à Juan. Ils signent un nouveau départ, avec un restaurant-plage tout en bois, sur pilotis. Dans le respect du cahier des charges fixé par la Ville et des règles arrêtées par l’Architecte des bâtiments de France.
Pour profiter de ces deux nouvelles tables juanaises, les pieds dans le sable, il faudra encore patienter. L’ouverture est prévue fin mai ou début juin.
Côté Lutetia, deux plages privées sont également inaugurées cette saison : Les bains d’Eli Bo et Ammos. Ces établissements saisonniers, qui seront démontés à l’automne, sont gérés par Gilles Giroud. Leur ouverture a été retardée, les permis de construire ayant été délivrés plus tardivement que prévu. Les Bains Deli Bo propose une cuisine inspirée du « snacking de luxe ». À la table d’ Ammos, c’est viandes et poissons grillées. Cette saison, ce seront les seuls établissements balnéaires privés du Lutetia. Les autres lots n’ayant pas (encore) trouvé preneurs.
À Golfe-Juan, sur la commune de Vallauris, il faudra attendre le prochain conseil municipal, c’est-à-dire à la fin du mois ou au tout début de juin, pour donner le feu vert à l’installation de quatre nouvelles plages privées, sur le secteur du Midi.
Un recours devant le tribunal administratif de Nice, contestant la procédure de délégation de service public (DSP) est passé par là… Quatre établissements saisonniers sont prévus. Pour profiter d’un service balnéaire, pour l’instant, pas le choix, il n’y a qu’une seule plage ouverte : Le Vieux Rocher, dont la DSP avait été attribuée l’an dernier.
Plus à l’Ouest de la petite station balnéaire, côté plage du Soleil, cinq nouveaux établissements pourraient être inaugurés fin juin, le temps, à aussi, de finaliser les nouveaux aménagements. Dont Pascalin Plage en place depuis plusieurs années et qui, ayant accepté de démolir ses installations, dans le cadre du décret Plage, s’est porté candidat.
La plage de ses parents a disparu sous une pelleteuse. Avec son décor un peu suranné. Comme les images sépia de son enfance les pieds dans le sable de la Croisette. Mais Olivier Rotondaro, 56 ans, qui a remporté l’appel d’offres de sa propre succession, s’est adapté. Sur le rivage cannois depuis 1958, Le Rado, la plus ancienne plage privée familiale de Cannes, s’est offert un coup de jeune. Décret Plage oblige. Comme la moitié des établissements de la Croisette cette année.
Toit en teck. Parasols immaculés. Déco chic dans les tons de gris et beige, imaginée par Romain Arnal, architecte designer cannois. Nouvelle cuisine. Tout a été refait. Tout est démontable. Cinq mois d’un chantier complexe achevé en mars.
« La seule chose qu’on a gardée, ce sont deux fours ! ». Le budget affiche la coquette somme de 2,2 Me dont 500 000 e de sable pour élargir la zone de bronzage. Un effort financier qui a incité le plagiste historique à s’associer à Helen Traiteur, un groupe familial avignonnais. « On croit au challenge. Il faut du courage et de la confiance…D’une cuisine traditionnelle, on est passé à une carte du monde aux inspirations asiatiques, péruviennes ou italiennes avec un nouveau chef Laurent Brunacci. Pas de flambée des prix pour autant » rassure Olivier Rotondaro. Toutefois, exit le menu d’antan à 29€. Il faut compter de 45 à 55€ le repas complet avec boisson.
Côté sable, c’est l’embellie. La plage privée, rebaptisée Rado Beach Helen, va passer de cinq à sept rangs de matelas (15€ actuellement, 30€ en été) mais elle a perdu en capacité à l’intérieur côté restauration. Comme les autres plages rénovées de la Croisette, le Rado, qui emploie une trentaine de personnes l’été, est ouvert 11 mois sur 12 et accueille aussi le soir à partir du 1er juin. « Ce qui n’a pas changé, c’est notre ADN depuis toujours : un accueil chaleureux ».
À Théoule-sur-Mer, la plage du Marco Polo avec son ponton et sa paillote était une institution. Fondée par André Teyssedre en 1949. Adepte d’aviron, il baptisa ce coin de sable béni des dieux du nom du navigateur. Son fils Patrick et son épouse Patricia reprirent le flambeau durant plus de 40 ans.
Mais depuis cinq ans, c’est leur fille Charlotte, 30 ans, qui a « grandi pieds nus dans le sable » qui veille aussi sur cette grande dame de presque 70 ans ! C’est elle, forte d’études à HEC, qui a monté le dossier complexe des appels d’offres. Et redécroché la concession de 12 ans. Mais, loi Littoral oblige, le bâtiment historique a dû être rasé. « Mes parents n’ont pas pu y assister. Trop dur » souffle Charlotte Teyssedre.
« Un mal pour un bien. La difficulté était de conserver une image sans brusquer, en gardant le patrimoine historique. Dans le management et la relation client aussi, il faut vivre avec son temps ». Avec sa terrasse qui domine la Grande Bleue, le nouveau Marco Polo a misé sur une ambiance « bateau », un bardage en vagues, de grandes baies vitrées, un toit ajouré, des tables en teck. « Avec des matériaux les plus écolos. On a voulu garder l’esprit cabane ». Un investissement total de 1,4 Me. « C’est un risque, mais je ne me voyais pas ne pas candidater. Je défendrais ce bout de sable bec et ongles ».
Même si la superficie de la nouvelle plage, enrichie de 6 tonnes de sable pour l’été, se trouve réduite quasiment de moitié. Passant d’une centaine de matelas à une trentaine. Tout comme la capacité assise au restaurant qui chute de 230couverts à 150. « On a choisi de ne pas augmenter les prix, de rester un établissement abordable pour continuer à attirer une clientèle des yachts mais aussi des gens du village » indique la jeune plagiste. Les plats du jour (de 17 à 23e) sont concoctés par un cuisinier, qui n’est que le 3e chef depuis 1949 !
Le Marco Polo n’a pas fini d’être une institution…
Il y a un an, presque jour pour jour, les autorités débarquaient sur la plage de la Mala, à Cap-d’Ail, pour une opération diligentée par le préfet des Alpes-Maritimes, confisquant transats et parasols aux deux établissements qui y sont installés. Un événement qui a créé le buzz sur les réseaux sociaux, et qui a pu faire penser, à tort, que les visiteurs trouveraient porte close.
Depuis quelques jours les établissements de plages sont à nouveau ouverts, en prévision du Grand Prix de Monaco qui lance officiellement la saison. Les transats et parasols ont migré sur les pontons, et n’occupent plus le bord de l’eau comme c’était le cas auparavant.
Pour s’adapter à cette nouvelle contrainte, l’un des établissements, La Réserve, a réorganisé ses espaces et développé un concept de soirées à destination des estivants. Pour leur épargner la descente, et surtout la remontée des marches qui mènent à ce petit bijou, une navette maritime est organisée au départ du port de Cap-d’Ail (10 euros par personne) et du Yacht-Club de Monaco (15 euros par personne). Un transport aux allures de balade maritime pour profiter du paysage et commencer sa soirée sans les désagréments du stationnement.
Autre nouveauté, les happy sunsets : chaque soir, des groupes joueront en live à partir de 18 h (seulement jeudi, vendredi et samedi en début de saison).

À l’est, pas de nouveautés particulières sur les plages de Menton et de Roquebrune-Cap-Martin pour cet été. Le littoral mentonnais panse ses plaies après le terrible coup de mer d’octobre dernier. Heureusement, la bonne nouvelle tombée le 4 mai dernier et confirmant que la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle s’appliquerait finalement aux deux communes [ainsi qu’à Cap-d’Ail et Eze, Ndlr], a réconforté les élus et les plagistes. Ainsi, de la frontière italienne à Monaco, le rivage mentonnais et roquebrunois subit actuellement de gros travaux de remise en état de ses plages et de leurs installations après le passage mémorable de la tempête Adrian.
Néanmoins, à Roquebrune, les amoureux de la plage du Golfe bleu, petit bijou niché à l’ouest du Cap Martin et abrité des regards et du tumulte, seront heureux d’apprendre qu’ils profiteront cet été d’un confortable tapis de petits galets et de sable : la Ville mène en ce moment une importante action de nivellement et de régalage des plages naturelles, dont celles du Golfe bleu et du Buse (quartier de Cabbé).
Les travaux se font par la mer, ces deux lieux n’étant accessibles que par des escaliers (ils viennent d’être rénovés et sécurisés) et un tunnel…
Dans les mois à venir, d’importants travaux de confortement des digues existantes sont programmés sur tout le littoral, tandis que la construction de nouvelles digues de protection est sérieusement envisagée.
Il aura fallu des années pour que le schéma d’aménagement de Pampelonne, destiné à préserver un espace classé remarquable, soit adopté.
Pour la commune de Ramatuelle, le défi et la prise de risque étaient maximums, même si ce schéma a bénéficié d’une certaine souplesse grâce à l’amendement Gaïa, lui permettant de tenir compte de la spécificité de Pampelonne : un site exceptionnel, où devront désormais se conjuguer protection de l’environnement et activité économique.
L’ère du renouveau
Le grand chamboulement a eu lieu cet automne, où tous les établissements ont été détruits pour faire table rase. Une plage mise à nu afin que les nouveaux standards soient appliqués, selon un cahier des charges très strict privilégiant l’environnement et l’éco-responsabilité.
Le nombre de lots est passé de 27 à 23, provoquant des remous parmi les candidats non retenus, avec plusieurs recours que la justice tranchera au fil du temps.
Les concessions, qui passent à une périodicité de douze ans (contre six ans auparavant, puis un an depuis une dizaine d’années), ont fait l’objet, pendant l’appel d’offres, d’une intense concurrence avec même un tour d’enchères.
L’ensemble devait répondre à la fois à des critères d’originalité et d’esthétisme, tout en étant conforme aux exigences de démontabilité sur le domaine public maritime.
Et même si 70 % des anciens exploitants ont finalement bénéficié d’un lot, l’accouchement aura été difficile. Des noms historiques de Pampelonne disparaissent comme Jean-Claude Moreu, ancien président des exploitants et créateur de La plage des Jumeaux, et Khaled Koudair avec Nioulargo. Plus récente, la plage de Bagatelle disparaît elle aussi.
Malgré ces péripéties, Pampelonne entame aujourd’hui une nouvelle ère.
Les grands gagnants de ce new deal sont les hôteliers de luxe de la presqu’île : La Réserve de Ramatuelle (plage La Réserve), la Messardière et le Pan Deï (Tropézina), le Byblos (Byblos Beach) et l’Hôtel de Paris (La Serena) qui peuvent désormais proposer une offre complète à leurs clients. Parmi les nouveaux concessionnaires également, des groupes d’investisseurs parisiens, en quête d’or sous le soleil du Midi.
Reste à savoir si ce visage lifté — certains établissements reculés sur l’arrière-plage, surfaces consacrées aux matelas réduites –, retrouvera illico les faveurs des habitués. L’attente est palpable mais quid du résultat dans sa globalité ? « L’âme de Pampelonne », tant évoquée à l’annonce de ce grand changement, flottera-t-elle encore sous ces nouvelles bannières ?
La reconfiguration mais aussi l’implantation sectorisée des établissements vont peut-être déboussoler, pendant quelque temps, les habitudes balnéaires qui s’étaient créées au fil du temps, selon que l’on pose sa serviette sur telle ou telle partie des 4,5 km de Pampelonne.
Autre inconnue, les nouveaux tarifs qui seront appliqués sur ces plages relookées. Car les projets proposés par les exploitants ont nécessité des investissements conséquents, parfois à sept chiffres.
Si certains professionnels maîtriseront les prix pour accueillir l’estivant curieux comme le milliardaire, la montée en gamme semble difficilement contournable.
Un résultat bluffant
En attendant un premier bilan à la fin de l’été, à quoi ressemble le nouveau Pampelonne ?
Une dizaine d’établissements ont d’ores et déjà ouvert leurs portes : Moorea, Tahiti, Les Palmiers, Tiki Beach, Tiki Club, Le Club 55, Cap 21, Byblos Beach, La Réserve à la plage, Cabane Bambou et Indie Beach.
Des travaux se poursuivent chez d’autres, avec des livraisons de chantier prévues entre le 22 et le 25 mai (Tropezina), vers la fin mai (Tropicana, L’Orangerie), ou même en juin (L’Esquinade, Playamigos).
Pour ceux qui sont terminés, le résultat est bluffant : des établissements très réussis, dont les concepteurs ont rivalisé d’imagination pour créer des espaces en harmonie avec l’environnement, tout en gardant leur identité propre.
Priorité a été donnée à des matériaux naturels comme les bois flottés ou recyclés. C’est le cas, par exemple, du Club 55, où une châtaigneraie entière, décimée par la tempête, a été récupérée pour les aménagements.
Les couleurs et les matières ont été choisies dans le même esprit et se confondent avec la nature environnante. Idem pour les essences et plantes, uniquement locales, qui habillent les espaces.
Sur la base d’investissements parfois colossaux (3 millions d’euros pour le Byblos) de grands noms de l’architecture (Richard Maidec), du design (François Frossard, Philippe Starck) ont conçu des lieux uniques qui méritent vraiment la découverte.
Nul doute que, cet été, les projecteurs vont être braqués sur cette mythique bande de sable, qui pourrait bien servir d’exemple pour beaucoup d’autres communes littorales, en France comme à travers le monde.
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