Avec l’avènement des sites d’annonces gratuites en ligne, certains employeurs et chômeurs se sont détournés de pôle emploi. En Auvergne, l’emploi passe aussi par le net. Employeurs et chômeurs témoignent.
LinkedIn, Facebook, twitter, Leboncoin… Les sites et réseaux sociaux prennent de plus en plus de place dans le quotidien des Français, y compris dans la recherche d’emploi. En Auvergne aussi, le net est devenu un véritable outil au service des employeurs et des chômeurs. 
On ne sait jamais, ça peut marcher


Audrey a décidé de franchir le pas. Pour la première fois, le 22 janvier, cette jeune mère de 28 ans a publié sa première annonce sur internet : « recherche un boulot dans n’importe quel domaine ». Devant l’écran de son ordinateur, à Aurec-sur-Loire, en Haute-Loire, Audrey attend désormais les premiers retours. « On ne sait jamais, ça peut marcher » dit-elle avec enthousiasme. Et quand on lui demande si elle est suivie par pôle emploi elle perd le sourire : « J’ai toujours trouvé du travail par moi-même. A pôle emploi, ils n’ont jamais de travail à proposer. Ils ne vous aident pas, pas tant que ça. J’ai même été obligée de demander un entretien pour le suivi de mon dossier. Alors, grâce aux annonces en ligne, je garde espoir ».
Heureusement que j’ai un ordinateur


A 45 ans, Stéphane recherche un emploi en mécanique poids lourd sur le secteur d’Aurillac, dans le Cantal. Inscrit à pôle emploi depuis 2013, il dit ne compter que sur un site d’annonces pour trouver un emploi. « Avant je mettais des annonces dans la presse locale. Depuis quelques années j’utilise un site internet pour trouver du travail. C’est comme ça que j’ai réussi à décrocher des CDD ».

Cet habitant d’Arpajon-sur-Cère n’est pas tendre avec pôle emploi : « quand je suis convoqué à pôle emploi c’est toujours la même question : vous en êtes où ? Et ça se termine toujours par des ateliers CV ou des formations pour préparer un entretien d’embauche. On ne m’a jamais proposé de travail. Ça devient barbant !» insiste-t-il. Et de poursuivre : « il faut se débrouiller seul. Heureusement que j’ai un ordinateur pour pouvoir publier mes annonces. Il n’y a que comme ça que j’arrive à travailler ».

 
On touche un public large


Installée à Veyre-Monton, dans le Puy-de-Dôme, la société OCEBLOC emploie 28 salariés dont 3 en CDD. Spécialisée dans la construction préfabriquée, elle recrute en moyenne une personne par an depuis 4 ans. Le 23 janvier, c’est toujours par l’intermédiaire d’un site d’annonces grand public qu’elle a publié le poste de serrurier à pourvoir.

 




Pour Marc Delannoy, son pdg, pôle emploi ne répond pas aux besoins des entreprises. « A pôle emploi, les choses sont trop rigides. C’est très segmenté. Lorsqu’on recherche un profil avec plusieurs compétences comme un technico-commercial spécialisé: ça ne rentre dans aucune de leurs cases. Pour eux, il faut être technicien ou commercial ! En passant par un site internet, on touche un public large qui peut répondre plus facilement à nos besoins » explique-t-il. Et de poursuivre : « de plus, nous cherchons des personnes en activité, des salariés qui veulent évoluer ».
Je me suis dit qu’en passant par le privé, par un site internet, ce serait mieux…


Il y a 3 ans, Damien Gazur recherchait un mécanicien pour son garage de Saint-Pourçain-sur-Sioule, dans l’Allier. Naturellement, il s’adresse à pôle emploi.  « Quand j’ai reçu les CV, je n’en revenais pas. Il y avait de tout et de rien. Les gens qui se sont présentés n’étaient pas motivés. Il n’y avait pas d’envie. J’ai l’impression qu’ils étaient là par obligation vis-à-vis de pôle emploi. J’avais l’impression qu’ils ne voulaient pas de travail » explique le chef d’entreprise.

 


Trois ans plus tard, pour la première fois, c’est par un site d’annonces en ligne qu’il publie son offre d’emploi. « Je me suis dit qu’en passant par le privé, par un site internet, ce serait mieux. Je pensais ainsi trouver des gens un peu plus motivés » confie-t-il. Déposée pour la première fois en novembre, son annonce sera vue plus de 800 fois en trois mois. L’annonce débouchera seulement sur 7 CV et 3 petits entretiens. Le garagiste auvergnat ne cache pas sa déception : « ce n’est pas une question d’argent. Je n’ai même pas eu l’occasion d’aborder la question. C’est politiquement incorrect mais je pense que les gens n’ont pas envie de travailler.

Damien Gazur ne décolère pas : « on ne trouve personne et je ne suis pas le seul dans ce cas. Plusieurs chefs d’entreprises que je connais sont comme moi. Ils ont du travail mais ne trouvent personne. Rien que dans le secteur, je connais 4 emplois à pourvoir ».



De son côté, pôle emploi propose également des offres d’emploi en ligne sur son site internet. En 2016, en Auvergne, ce sont plus de 50.000 postes (CDD et CDI) qui ont été publiés via son portail.

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